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Sarkozy et l’Afrique : un culte du secret !

Publié le, 31 mars 2011 par Chrystel Dayer

Sarkozy et l’Afrique : un culte du secret ! 

 "Il (Nicolas Sarkozy, ndlr) n'aime pas l'Afrique", voici les premiers mots du livre Sarko l'Africain, publié aux Editions Hugo, la semaine dernière. Le livre est présenté, hier, au Club de la Presse, par l’auteur, l’ethnologue et journaliste suisse, Gilles Labarthe, accompagné de son éditeur. Le journaliste d’investigations et fondateur de l’agence de presse Datas, a déjà publié des livres d’enquêtes sur l’Afrique. Dans Sarko l’Africain, Gilles Labarthe montre un Nicolas Sarkozy aux soldes d’affairistes en remontant aux sources même de la politique du Président français pour mieux saisir sa stratégie africaine qui est plus dans une logique de continuité que celle de la rupture annoncée tambour battant.

 


GENEVE- Au fil des témoignages récoltés, notre confrère a rassemblé les pièces d’une politique gardée secrète. Dans la lignée de Jacques Foccart, qui prônait l’exclusivité des affaires africaines au Président et la non-transparence, Nicolas Sarkozy mène une politique opaque envers l’Afrique. Gilles Labarthe nous parle du premier mentor de Sarkozy, Achille Peretti (corse également, homme des réseaux secrets pendant la Seconde guerre mondiale et directeur de compagnie minière en Centrafrique), qui a sans doute influencé la politique du Chef de l’Etat français. Peretti cultivait déjà le culte du secret sur les affaires africaines.  L’auteur de « L'Or africain - Pillages, trafics et commerce international » (Agone, 2007) écrit avec François-Xavier Verschave, nous renseigne que cet ami de Sarkozy « avait un intérêt pour les ressources africaines, tel que le diamant qui permettait de financer des opérations secrètes ».  Dans les années 70, il est le premier mentor de Sarkozy et il lui conseille de se mettre les dirigeants africains dans sa poche pour réussir sa carrière politique. Une bonne partie de la politique africaine du gouvernement français se fait en secret et le ministère des affaires étrangères est souvent mis de côté. Charles Pasqua, qui a été condamné en 2009 dans une affaire de vente d’armes en Angola est un autre mentor du Président français.

 Influencé par différents personnages, dont Paul Desmarais, milliardaire canadien, actionnaire dans de grands groupes énergétiques français et ami personnel de Nicolas Sarkozy, ce dernier n’hésite pas à adopter une politique de défense des intérêts français en Afrique, comme le pétrole, le gaz et le nucléaire. 

 Sarkozy est bien dans une continuité politique en Afrique. Loin de sa prétendue rupture avec un certain passé. Pour l’auteur du « Le Togo, de l'esclavage au libéralisme mafieux », le gouvernement français est face à un dilemme en Côte d’voire : «  La France ne veut pas intervenir en Côte d’ivoire, parce-que sous le régime de Gbagbo les affaires sont juteuses pour les entreprises françaises et que le Président est aussi proche de Ouattara ». En République Démocratique du Congo (RDC), la France a un contrat d’exploitation de l’uranium sur tout le territoire. Ce qu’il faut savoir c’est que « l’Afrique est un continent qui ne lui plait pas,  mais il va mouiller sa chemise pour Total ou Areva.». Sarkozy privatise à haute dose et se focalise sur les intérêts économiques de la France. Rien d’autre. « Sarkozy ne veut pas s’impliquer en Afrique, martèle Gilles Labarthe. Il veut réaliser des coups : médiatique (comme par exemple les infirmières bulgares), économique (défense des intérêts français) et politique (il veut détourner l’attention des français en période de crise). Critiqué sur son non-interventionnisme dans la région du Moyen-Orient, son action en Lybie est une façon de faire oublier son manque de réaction en Tunisie ou en Egypte (il est ami avec Ben Ali et Moubarak), surtout une année avant les élections. En plus, en s’impliquant activement dans la guerre en Libye, Nicolas Sarkozy cherche à mieux se rapprocher, dans cette action commune, des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne . A une année des élections présidentielles en France, le locataire de l’Elysée qui souhaite, cependant, proroger son bail, veut sécuriser le soutien des dirigeants africains. Le chemin pour l’Elysée passe souvent par l’Afrique. Même si Sarko arrive en fin des sondages, il a l’avantage de connaître mieux que ses concurrents les dirigeants africains, dont certains lui ont apporté publiquement leur soutien lors des élections de 2007. D’ailleurs les futurs candidats se dépêchent de se rendre sur le continent premier.

 

En Afrique, Sarkozy fait donc « son job », comme il le dit. Moins visible que son prédécesseur, Jacques Chirac qui était connu pour être « Chirac l’Africain », dans sa façon d’agir, il y entretient une politique gaulliste et ne s’intéresse qu’aux intérêts de la France. Au delà de la mystification sur l personnage de Sarkozy longtemps présenté comme un homme décomplexé par rapport à l’Afrique, ne devant rien à ses dirigeants, Gilles Labarthe apporte ses preuves : « L’initiation au monde noir » de l’actuel Président, explique les secrets de sa formidable ascension à la tête de l’Etat français.

 Chrystel Dayer et El Hadji Gorgui Wade NDOYE