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GENEVE – Le Directeur général du Bureau international du Travail (BIT) a lancé un appel en faveur de mesures d’urgence pour l’emploi et en faveur d’un «Pacte mondial pour l’emploi», pour contrecarrer une crise de l’emploi «sévère et prolongée» et une augmentation massive du nombre de chômeurs et de travailleurs pauvres.

Cet appel fait suite à une discussion tripartite de haut niveau qui s’est tenue au Conseil d’administration du BIT, discussion au cours de laquelle le Directeur général du Fonds monétaire International Dominique Strauss-Kahn a souligné qu’une plus grande coopération entre le FMI et l’OIT était cruciale face à la crise financière et économique mondiale actuelle.

MM. Guy Ryder, secrétaire général de la Confédération Syndicale Internationale (CSI), Alexander Shokhin, Président de l'Union russe des industriels et entrepreneurs, ainsi que Jonathan Shaw, ministre des Personnes handicapées et ministre pour le Sud-Est, du ministère britannique du Travail et des Pensions ont également participé à la réunion de haut niveau.

Le Directeur général du BIT, Juan Somavia, a qualifié la coordination internationale en la matière de faible et a indiqué que «la finance, le commerce, l’économie, l’emploi et les origines sociales de la crise mondiale sont liés, tout comme doivent l’être les réponses politiques». Message d’importance avant le Sommet du G20 qui doit se tenir à Londres la semaine prochaine.

La discussion s’est appuyée sur une étude de l’Institut International d’Etudes Sociales du BIT intitulée Lutter contre la crise financière et économique par le travail décent indique que, d’après les projections démographiques, près de 90 millions de nouveaux emplois devront être crées en 2009 et 2010, rien que pour intégrer les nouveaux arrivants sur le marché du travail et éviter d’aggraver le déficit d’emplois. Selon le rapport, lors des précédentes crises financières la reprise du marché du travail n’est intervenue que dans un délai de quatre à cinq ans, après la reprise économique.

«Le monde a besoin dès que possible d’une stratégie de reprise cohérente et orientée vers l’emploi et fondée sur des entreprises durables», a déclaré le Directeur général du BIT Juan Somavia. «Si des mesures coordonnées de réponse à la crise sont mises en œuvre dans les trois mois, nous pourrions stabiliser le chômage et la croissance de l’emploi pourrait reprendre dès 2010. Cependant, si les mesures sont reportées de six mois, la reprise pourrait ne démarrer qu’au début de 2011».

L’étude réalisée par l’Institut International d’Etudes Sociales du BIT a examiné les plans de relance menés dans 32 pays dont les membres du G20 et note qu’alors que le FMI prône des efforts de relance à hauteur de 2 pour cent de PIB pour faire face à la crise, la plupart des plans se situent à 1,7 pour cent de PIB. Le rapport indique également que, dans les économies développées, ce pourcentage atteint 1,3 pour cent, ce qui, en termes de pourcentage de PIB, est moins de la moitié de ce qu’allouent les pays émergents et pays en développement.

Dans le même temps, il note que les plans de relance actuels penchent largement en faveur du sauvetage des banques et des réductions d’impôts, plutôt que la création d’emplois et la protection sociale. Le rapport précise qu’en moyenne les plans de relance budgétaire pour l’économie réelle sont cinq fois plus faibles que les plans de sauvetage financier.

«Seuls la moitié des pays ont annoncé des mesures d’aide à l’emploi et, parmi ceux-ci, les ressources qui y sont allouées sont relativement limitées», a déclaré Raymond Torres, Directeur de l’Institut International d’Etudes Sociales du BIT, ajoutant que les mesures de politique sociale ne représentent en moyenne que 9,2 pour cent des dépenses des plans de relance. Les mesures d’aide à l’emploi ne représentant que 1,8 pour cent.

Le rapport observe également que les programmes d’infrastructures ne tiennent pas assez compte de la nécessité de renforcer les capacités existantes des entreprises et la formation professionnelle – si bien qu’une partie des dépenses d’infrastructure risquent d’entraîner une hausse des prix et non pas une augmentation de la production ni la création d’emplois; et, enfin, les réductions d’impôts auront pour effet en partie d’alimenter l’épargne au lieu d’accroître la demande, la production et le niveau de l’emploi; et bien peu est fait pour venir en aide aux jeunes et aux autres groupes vulnérables.

En outre, ces mesures ne prévoient qu’un dialogue social limité avec les employeurs et les syndicats et ne sont pas suffisamment coordonnées entre les différents pays. Impliquer les partenaires sociaux permettrait de concevoir de meilleures mesures et de restaurer la confiance.

La crise mondiale requiert des solutions mondiales a souligné M. Somavia. L’absence de coordination diminue l’effet global des mesures de relance, dissuadant chaque pays de réagir plus vite que ses partenaires commerciaux, aggravant ainsi la récession. Le rapport souligne également que des mesures comme le protectionnisme commercial, une déflation généralisée des salaires ou des droits des travailleurs fragilisés feraient non seulement empirer la situation mais seraient en outre perçues comme injuste.

«Les mesures prises ne se sont souvent pas attaquées aux déséquilibres structurels qui sous-tendent la crise» a indiqué M. Somavia. «Face à la crise, on ne peut se contenter d’initiatives fragmentaires et ponctuelles dont l’objectif serait seulement de rétablir au plus tôt la situation antérieure.» Il est capital de poursuivre la mise en œuvre de l’Agenda du travail décent pour soutenir la reprise économique, prévenir les soubresauts du marché du travail et les crises sociales, et promouvoir la cohésion sociale.

En se rassemblant autour d’un pacte mondial pour l’emploi, les constituants de l’OIT seraient en mesure de contribuer à plus de cohérence face à la crise. Un tel pacte permettrait que les mesures de relance s’attaquent avec plus d’efficacité aux mécanismes de transmission de la crise, à savoir le resserrement du crédit, la détérioration rapide des conditions de la demande sur le marché intérieur et la récession sur les marchés extérieurs, tout en traitant des principaux facteurs ayant contribué à la crise ainsi qu’en jetant les bases d’une économie plus durable.

La prochaine Conférence internationale du Travail qui se déroulera en juin cette année s’attachera à traiter du Pacte mondial pour l’emploi.

Source: BIT.