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Pour ContinentPremier, le nouveau directeur général de l'Office cantonal de la population est sorti de sa réserve. C'est sa première interview en tant que DG avec la presse. M. Pierre Alain Reimann qui avait à ses côtés le Juriste M. Ameli, a bien voulu aborder avec nous les questions que se posait la jeune élite africaine à Genève. Ce Canton nous servira de miroir pour notre Dossier sur les étudiants africains, pourquoi quittent-ils la Suisse pour le Canada?
M. le Directeur Général, on vous reproche d’être trop strict avec les étudiants étrangers ? La Loi fédérale sur les étrangers donne compétence aux cantons de statuer sur les demandes de permis pour études. Pour certains étudiants étrangers, l'approbation de l'Office fédéral des migrations est requise. Nous appliquons la Loi. Si les conditions sont remplies, nous délivrons le permis de séjour. Nous sommes impartiaux. D’autres disent que nous sommes très généreux. Nous traitons chaque dossier avec respect, ouverture, humanité et impartialité. |
SUISSE: EN CONFLIT AVEC LES LOIS DU PAYS, LES ETUDIANTS AFRICAINS S'EXILENT AU CANADA.
Le Canton universitaire de Genève, Ville internationale nous servira de miroir dans notre Dossier sur les étudiants africains pourquoi quittent-ils la Suisse pour le Canada?
Une Loi restrictive.
Les contraintes d’ordre structurel et légal auxquels les étudiants étrangers restent confrontés, notamment l’impossibilité de travailler en Suisse ou de valoriser leur capital universitaire, constituent des situations qui risquent de mener à un gaspillage de ressources humaines. Ce constat ressort d’une recherche1 conjointe de l’Université de Genève, de l’Organisation internationale pour les migrations et du Ruig. S’interroger sur le statut des étudiants, c’est poser la question des statuts des migrants et leur accès à l’emploi.
Parmi les difficultés soulevées par les étudiants interrogés par l’étude, figurent notamment l’équivalence des diplômes qui peut souvent aboutir à plusieurs années d’études perdues et cela concerne généralement des étudiants en formation sans support institutionnel. L’analyse des obstacles liés à la reconnaissance des diplômes indique un processus de remise en question des acquis de formation dans le pays d’origine, notent les chercheurs. Ce qui contraint souvent ces migrants à une redéfinition de leur projet professionnel et à un renoncement de leur ambition initiale. Cette situation concerne souvent les femmes qui sont venues pour des raisons liées au regroupement familial ou au mariage.
La force des liens faibles : un levier pour l’insertion des diplômés africains
Par Papa Diadji Gueye
La nouvelle politique suisse à l’égard des intellectuels africains, quelque absconse et subtile qu’elle puisse paraître a priori, a, un tant soit peu, le mérite de la cohérence. Elle semble trucider tous les espoirs d’une intégration soit professionnelle, soit sociale de cette couche de la population. La fin ne justifie-t-elle pas les innombrables moyens utilisés pour contrecarrer les velléités d’immigration ou d’établissement adéquat sur ce territoire? Cocktail explosif aux parfums stupéfiants : le combat est aujourd’hui mené sur plusieurs fronts : politique du « système binaire » encore appelée la « politique des deux cercles » en lieu et place de la « politique des trois cercles », loi sur les étrangers, loi sur l’asile, politique des « moutons noirs » de l’UDC, conventions de Dublin et de Schengen... La Suisse et l’Union Européenne font bloc pour juguler la frénésie migratoire dont l’origine principale est l’Afrique subsaharienne. Elles rencontrent aujourd’hui l’alliance de l’OIM (Organisation Internationale pour les Migrations ) par la réalisation de films de nature à débouter les candidats au voyage vers l’Europe en général et la Suisse en particulier. Fait vivement condamné par le Carrefour de Réflexion et d’Action contre le Racisme Anti-Noir (CRAN).
En quittant la Suisse pour le Sénégal et le Canada, Alassane Diop avait une opportunité de continuer de travailler comme enseignant chercheur à l’Université de Genève ou d’intégrer une société bancaire comme chef de projet où il était consultant durant 5ans. Après des études brillantes à Gaston Berger de Saint-Louis, Alassane Diop a soutenu sa thèse de doctorat à l’Université de Genève. Il a choisi de quitter la Suisse malgré ces deux offres car Alassane avait pour «objectif de retourner au Sénégal» après sa thèse.
Le Canada
M. Diop a intégré à Montréal un centre de recherche dans le domaine des télé-laboratoires et de l’enseignement en ligne en Réseaux, Sécurité et Informatiques Mobiles. Ce choix s’explique par le fait qu’« il est plus préférable d’intégrer une université autre que celle où on a fait sa thèse, pour s’imprégner de ce qui se fait dans d’autres laboratoires». L’objectif est de comparer son travail avec ce qui se fait ailleurs.
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