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Pacte mondial pour des migrations sûres : Genève au cœur d’une négociation inédite.
Pour la première fois dans l’histoire des Nations Unies, le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (pacte mondial sur les migrations) doit créer un cadre de référence intégrant des principes, des directives et des valeurs cibles mondialement reconnus pour faire face aux mouvements migratoires.
GENEVE- Suisse- Les cent quatre vingt treize Etats-membres des Nations-Unies sont en conclave, depuis hier, à Genève, pour sceller un pacte mondial sur les migrations. Ce, dans l’esprit de la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants, adoptée à l’occasion du sommet que les Nations Unies leur ont dédié le 19 septembre 2016 et qui consacre la volonté des États membres de l’ONU d’élaborer un cadre de référence international (pacte mondial) pour les réfugiés et un autre pour les migrations. Cette déclaration repose sur le constat selon lequel la communauté internationale n’est pas suffisamment préparée à aborder les grands mouvements de réfugiés et de migrants.
Un pacte pour quoi faire ?
Interrogés sur la pertinence d’un tel pact alors que les pays développés n’ont pas signé la Convention internationale sur la protection des droits de topus les travailleurs migrants et des membres de leur famille de 1990 et entrée en vigueur en 2003, les Ambassadeurs Jürg Lauber, Représentant Permanent de la Suisse auprès de l’ONU à New York, son homologue Juan José Gomez Camacho, Représentant Permanent du Mexique à Genève et Mme Louise Arbour, Représentante spéciale du Secrétaire général pour les migrations internationales et Secrétaire générale de la Conférence intergouvernementale sur les migrations internationales, ont tenu à rassurer au Club de la Presse : « Il est important d’avoir un pacte dans lequel tous les Etats se retrouvent en prenant des engagements ». Notons que cette Convention sur les migrants est juridiquement contraignante. Par ailleurs la nécessité de trouver un accord mondial sur les migrations répond du fait qu’aujourd’hui la notion de pays de départ et d’arrivée n’a presque plus de sens. Tous les pays produisent et reçoivent des migrants, s’y ajoute que dans les pays développés la chute de la démographie appelle à un recours à la main d’œuvre étrangère pour maintenir l’économie et payer les retraites. Dans les pays traditionnellement pourvoyeurs de migrants, l’aide publique au développement a été largement dépassée par les envois financiers de leur diaspora. « L'interdépendance claire entre les Etats lorsqu'il s'agit de questions de migration, les invite à examiner les réalités démographiques sur leur marché du travail. Les barrières sur les voies de la migration régulière qui ne tiennent pas compte de ces réalités ont comme résultats inévitables l'émergence et la croissance de migration illégale», analyse Mme Arbour.
Le président de l’Assemblée générale de l’ONU, le Slovoque Miroslav Lajčák, aussi en déplacement, à Genève martèle, à juste titre : « Nous avons besoin d’une solution globale face à une question globale » et d’insister : « Pas seulement d'un accord sur le papier, mais conclu sur la base d'un programme politique ». Et de renchérir : « Quelle que soit la nature de nos passeports, les citoyens du monde ont les mêmes droits».
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