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Lettre à mon frère Ousmane de Jiito,
C’est une lettre un peu longue pour te témoigner mon admiration, mais aussi pour analyser ce drôle de campagne parlementaire. J’ai naturellement suivi avec une grande attention le déroulement des dernières élections législatives du 30 juillet 2017 à laquelle tu étais candidat dans le département d’Oussouye, mais c’est avec regret que j’ai pris connaissance des résultats. Aimé Assine, leader de la liste de « Benno Bokk Yaakaar » (BBY, majorité présidentielle) a été, contre toute attente, réélu député, devançant l’autre « favori » Tombon Guèye. Le maire de Djembéring adoubé par la « Convergence patriotique/Kaddu Askan Wi » est suivi par la coalition « Buntu Bi » de l’édile de la Commune d’Oussouye et frondeur non assumé, Édouard Lambal. Malgré une imposante campagne de terrain, le Mouvement « Jiito », qui fut la seule formation à s’engager dans ces joutes sans aucune alliance ou une addition de partis, ferme ce quarté gagnant.
Si tu as réussi à pêcher dans les eaux de la Coalition menée par le maire de Ziguinchor Abdoulaye Baldé, cela a peut-être permis le succès inattendu d’Aimée, une victoire en trompe-l’œil pour celui qui fut raillé comme le mal-aimé du Kassa. Car vu la différence de voix entre le parti au pouvoir et le représentant de l’ancien co-leader de la « Génération du concret », ton amère défaite a permis par ricochet, ce hold-up à Oussouye. Mais te connaissant, tu ne saurais t’en contenter !
Alors certes un peu surpris de cet échec, je suis néanmoins déçu qu’il me semble, tes propositions sont les plus à même de répondre aux urgences et aux besoins de ce canton du Kassa. Le courage et la ténacité dont tu as fait preuve dans la défense de tes opinions sont tout à ton honneur. Je t’ai vu arpenter les pistes les plus tumultueuses du Kassa. J’ai eu écho de tes tournées sur toutes les îles même à Eloubaly. J’ai été témoin du passage de ta caravane d’Oussouye à Djembéring en passant par Mlomp, Elinkine et Diakène Wolof. J’ai senti une telle ferveur.
Au cours de cette campagne législative, tu as échangé quotidiennement avec les Oussouyois sur leurs préoccupations mais aussi sur leurs espoirs. Comme tous ces vaillants volontaires de Jiito, j’ai même cru que ce scrutin se jouerait sur une différence d’une dizaine de voix entre le député sortant et ses outsiders. On a déjà assez disserté sur les dysfonctionnements notés au cours du scrutin. Et dans le Kassa, cela s’est traduit par l’impossibilité de voter pour des centaines de sympathisants de ce mouvement qui ont été injustement privés de leurs cartes biométriques, donc de leur droit de vote ou tout simplement de leur omission des listes électorales. Sans oublier que de nombreux observateurs ont confirmé tes accusations concernant le chantage fait par des hauts responsables de Benno à Oussouye pour contraindre les bénéficiaires des bourses familiales à voter pour la coalition présidentielle.
L’étrange procès en légitimité fait à Landry
Nonobstant toutes ces dérives, tu as agi en grand-seigneur et évité de tomber dans la simplicité en s’attaquant aux électeurs et électrices du Kassa, comme certains ont dénoncé ailleurs dans le reste du Sénégal, le clientélisme des votants ou l’achat de consciences ; ou juste en pétant les plombs comme l’avait fait au soir de la victoire de Macron en France, un certain Henri Guaino (celui-là même qui revendique la paternité du discours de Sarkozy à Dakar sur « l'homme africain qui n'est pas assez entré dans l'histoire »), qui avait clashé ses électeurs « à vomir ».
Tu ne t’es pas laissé aussi emporter par cette dérive simpliste en avançant une analyse d’une quelconque sociologie de l’électorat oussouyois ou en émettant des hypothèses sur les réalités historiques et identitaires du Kassa. Non, tu as préféré adopté une lecture moins identitaire pour tirer les leçons de ta défaite, loin de cette tendance paresseuse, comme ont tenté de le faire par le passé certains « leaders » mal inspirés, en considérant l’électrice ou l’électeur non point comme un citoyen mûr et responsable, mais comme un simple émotif, un vulgaire élément clanique. Pourtant, cela a demandé une bonne dose de lucidité de ta part. Car tu as eu des échos d’un responsable d’une coalition concurrente et transhumant professionnel ayant sa base dans un quartier de la commune d’Oussouye que nous aimons tant, dire à Cabrousse que la victoire de Landry mènerait le Kassa vers une guerre civile. Sous-entendu que de par ton patronyme, ton éventuelle élection, -toi le natif oussouyois et Oussouyois- serait un crime de lèse-majesté dans le Kassa et t’avais pas le droit de nous représenter à l’Assemblée nationale.
Pendant qu’on y est, pourquoi ne pas dire que tu n’es pas légitime parce que tout simplement, tu as le tort d’être Oussouyois, Sénégalais…mais d’origine guinéenne. Oui tes parents ont fui les exactions du sinistre dictateur Sékou Touré pour se réfugier dans le Kassa à la fin des années « 60 ». Alors oui, tu n’as pas besoin d’un certificat en légitimité ou d’être adoubé par un quelconque parrain local car tu es et resteras Oussouyois. Tu es Sénégalais et oui, tu aurais pu représenter dignement ce département du Kassa.
Je ne vais pas m’y attarder car c’est donné trop d’importance à ce monsieur analphabète qui a pris pour habitude d’adopter des raccourcis pour une prétendue assise populaire dans un quartier de la Commune. Car tu as toujours mis en avant les seules doléances des populations et considéré que la meilleure riposte à ces déferlements de commentaires malveillants, de manœuvres politiques d’un autre temps ou du clabaudage de certains transhumants sans éthique demeure les actes de résistance au quotidien, le combat pour le renouveau du Kassa. C’est dans ce contexte que tu as su échapper à ce sinistre piège de cette campagne aux relents infâmes pour mener de ton côté une élection digne et loyale.
Aux commérages, tu as privilégié l’approche mettant en avant les seules préoccupations des Oussouyois. Dans chaque localité visitée, j’ai senti une écoute attentive et une affection certaine à chaque fois que tu as eu la chance de serrer la main des populations d’Oussouye. Finalement je suis fier de toi, fier que tu aies mené cette bataille avec tous ces sympathisants, volontaires de Jiito, militants chevronnés ou jeunes citoyens.
Un engagement pour le Kassa
Alors, tu as intérêt à ne rien regretter du combat engagé pendant ce scrutin. Car la question du Kassa ne t’a d’ailleurs guère laissé le choix ! Fermer les yeux ou agir? Face à l’état de délabrement très avancé et au retard chronique du département du Kassa et surtout de la Commune d’Oussouye, tu t’es lancé dans ce combat. Toi, le natif de Saré Demba, tu as ainsi refusé de te laisser enfermer dans une indolente fatalité et faire indubitablement partie de cette catégorie qui opte pour l’engagement à fond dans le changement.
Dans ces conditions, les idées de transformation et de progrès social défendues par Jiito ont des territoires entiers à reconquérir et des milliers d’Oussouyois à convaincre. Il faut juste à présent repartir à la reconquête des quartiers mais aussi des têtes et des cœurs. Ce travail sera long et exigeant, mais en insufflant ce vent du renouveau, le premier responsable de Jiito ne saurait accepter de passer sous silence cette léthargie à Oussouye et laisser plus longtemps ce terrain perdu aux seuls transhumants, aux politiciens revanchards et aux politiques repliés sur le communautarisme et dans l’engrenage identitaire. Car nous n’avons pas encore fini de panser les plaies du problème casamançais qu’il serait hasardeux de s’aventurer sur ce chemin, ces chemins glissants.
Mais oui Cher frère, ce combat devrait se poursuivre et commencer dès les prochaines élections locales. Si Jiito a raté la marche du Parlement, ton Mouvement citoyen ne peut en aucune manière manquer le rendez-vous décisif des Municipales dans la Commune d’Oussouye en 2019. Tous les efforts de rassemblement et d’unité doivent être faits en vue de cet objectif.
En attendant, les volontaires de Jiito et toi soyez fiers du travail engagé. Loin des polémiques stériles et des combines de pâquerette, vous avez mené la seule bataille qui vaille, celle des idées, celles du développement du Kassa. Il ne faut pas que cette défaite électorale du dernier scrutin législatif n’entache en rien tes convictions et ta volonté de porter ces valeurs si chères à nos parents, à nos voisins de Saré Demba et à tous ces jeunes oussouyois.
Car je sais que tu as à cœur de servir la Commune d’Oussouye, mais aussi tout ce département du Kassa et que tu entends demeurer dans cette voie qui mènera cette partie méridionale sénégalaise sur le chemin du développement. Développer enfin Oussouye est possible et je crois en toi et à ton équipe pour exploiter les ressources agricoles de cette zone qui fut jadis le grenier du Sénégal et favoriser aussi l’émergence d’un nouveau tourisme dans cette zone. Finalement, je crois en ta contribution pour diversifier nos atouts économiques et miser sur l’éducation de nos jeunes frères et sœurs du Kassa pour enfin faire d’Oussouye un terroir plus ouvert et plus développé et à la fois plus tourné vers le monde !
Salam et que la paix soit sur toi.
Zak Alfa Jallow
Romandie, Suisse
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