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Ont collaboré à ce numéro
Amadou Bâ
Axelle KABOU
Blaise Lempen
Fesman III
Gilles Labarthes
Ibrahima Faye
IDE
IKER CASILLAS
Khadim Ndiaye
les Intrigants
Mamoussé DIAGNE
Mamoussé DIAGNE,
Michel Sidibé
Ousmane Sow HUCHARD
Prix Vasco Sanz
Salam Sall
Sandrine Salerno
Thônex art spectacle
UIP,Etat de Genève,
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RENAISSANCE AFRICAINE : SCIENCES ET TECHNOLOGIES.
Il est clair qu’en ce 21ème siècle, nous ne pouvons imaginer le développement de l’Afrique sans l’apport de la Science et de la Technologies (ST) dans tous les secteurs d’activités. La mondialisation et les évolutions technologiques aidant, de grandes évolutions se sont produites (1).
Nous convenons que l’Afrique a actuellement une faible contribution dans la ST(2). Nous n’avons pas besoin de démontrer qu’il y a tout de même en Afrique une science renaissante et que les collègues ont montré en dehors du continent et dans le continent que si l’environnement est en place, la production scientifique est au standard. Comment passer des talents individuels à une dynamique collective à même d’impacter l’Afrique ? Nous partageons la circularité de la science du Président Wade ; après avoir pris naissance en Afrique, la science a migré en Europe et en Asie avant de faire la puissance des Amériques et nous devons étudier les voies et moyens pour le retour de la science et de la technique en Afrique à la hauteur de nos ambitions. Dans cette société globalisée du savoir, la science et la technologie doivent faire l’objet de plus d’attention. Que dire de plus sur la Science et la Technologie après l’excellent document de l’Union Africaine du plan d’action consolidé de la Science et la Technologie en Afrique (3) ? Les auteurs reconnaissent que le plan doit s’inscrire dans la durée. Il me semble qu’en effet, nous devons emprunter au philosophe la persévérance dans la patience. Nous reconnaissons les efforts des pays, des universités, des centres de recherche, de l’union Africaine et de certaines communautés économiques. Malgré cela, nous sommes loin des normes. Comme disait le poète, le plan consolidé présente une excellente organisation et une belle stratégie. Il doit toutefois être plus inclusif et bien disséminé à travers tous les segments qui doivent le soutenir et le réaliser. Toutes les universités et autres centres de recherche doivent élaborer leur plan de travail à partir de ce document. Il mérite une plus large diffusion. Tous les collègues qui s’investissent dans ce domaine doivent en connaitre les termes. Il nous faut plus de synergie au niveau de l’Union Africaine, des communautés économiques des cinq régions, les universités et autres centres de recherche. Le plan d’action peut, de mon point de vue, être réorganisé à partir de cinq paramètres :
- La gouvernance ;
- L’amélioration de l’environnement de travail et la mobilité ;
- L’Internet et la communication ;
- Le financement ;
- Et les droits de propriétés intellectuelles et la valorisation.
La science et la technologie doivent faire l’objet d’une gouvernance particulière depuis l’UA aux universités et autres centres de recherche en passant par les communautés économiques et autres ministères en charge de la Science et de la Technologie. Il est possible, à partir des volets du NEPAD, et de tout autre axe d’intérêt stratégique pour l’Afrique, de structurer la recherche à partir de l’Union Africaine dans les régions avec un pôle décentré dans les communautés économiques. Toutes les universités et autres centres de recherche doivent se mobiliser à cette effet. En sus du Conseil des Ministres de la Science et de la technologie, du « Steering comity » pour la Science et la Technologie, du bureau du NEPAD pour la Science et le Technologie, il me semble que le moment est venue de créer une Fondation Africaine pour la Science, la Technologie, l’Innovation et la Mobilité. A l’image de la Nationale Science Fondation des Etats Unis, de la Fondation de la Science du Japon et celle de l’Allemagne, l’Afrique doit avoir sa propre Fondation dans ce champ. L’instance de gouvernance de la Fondation en tant qu’outil de l’Union Africaine doit avoir une autonomie de gestion et rendre périodiquement compte. Le conseil d’administration peut être composé de scientifique, de politique, du secteur économique et de la société civile. Il nous est loisible de discuter de la taille de l’instance et du poids de chaque composante ainsi que des modalités de désignation. Le plan d’action retient quatre grands domaines : la biodiversité, la biotechnologie et les connaissances endogènes ; l’Energie, l’Eau, la désertification ; les Sciences des Matériaux, l’Industrie, le Laser et les Technologies dures ; les Technologies de l’Information et de la Communication et les Sciences et Technologies de l’Espace. En sus des Centres d’excellences du plan d’action, des curricula partagés en Master, doctorat et des post doctorats, nous pouvons mettre en place des collèges doctoraux dans ses onze axes. Si au niveau des universités, en fonction des tailles critiques nous préconisons des équipes transdisciplinaires dans le cadre des écoles doctorales, au niveau de la région, nous pensons mobiliser suffisamment de compétences dans chaque discipline, il est possible de mettre en place des collègues doctoraux disciplinaires. Sur certaines questions spécifiques, des équipes pluri disciplinaires pourront travailler pour adresser la question. A l’Université Cheikh Anta DIOP de Dakar (UCAD), outre le conseil scientifique qui pilote la recherche, ils ont mis en place sept écoles doctorales pour l’essentiel transdisciplinaire. Nous devons nous assurer d’une bonne coordination entre le niveau central et la base et veiller à donner tous les moyens aux équipes de recherche. Cette organisation logique n’est efficiente que si nous accordons une attention particulière à l’environnement de travail. Nous pouvons travailler sur la base de trois paramètres : l’accès à l’information documentaire, les équipements lourds et les centres de rencontre.
A l’image de la BU de l’UCAD, il est possible de mettre des bibliothèques aux normes en Afrique. L’organisation des bibliothèques en réseau autorise un accès facilité aux informations scientifiques. Il est possible sur cette base de mutualiser la production scientifique Africaine et aussi de s’abonner à moindre coût aux bases de données. Il est possible de mettre en place des bibliothèques Africaines virtuelles en rapport avec des partenaires. Une attention particulière doit être réservée à l’édition scientifique.
Il serait parfaitement illusoire d’avoir partout sur le continent des centres de recherche aux standards. Il est tout de même possible de mettre des centres de recherche dans toutes les régions et d’assurer la mobilité des chercheurs à l’intérieur et entre les régions. C’est cette orientation que préconise le plan d’action. Un recensement des plateaux techniques dans les régions et du potentiel de recherche, autorise les pôles à soutenir. La collecte des données n’est pas la chose la plus aisée en Afrique. Relevons avec intérêt l’hébergement à l’UCAD de la coordination sur l’eau pour l’Afrique de l’ouest confié à l’Ecole Doctorale Eau Qualité et Usages de l’Eau (EDEQUE), le e-health Center du CHU de l’hôpital Fann en partenariat avec l’Inde, le laboratoire du laser du Prof. Wagué qui est une composante de la stratégie de maitrise du laser et de ses applications en Afrique et la coordination sur la biotechnologie logée à l’ISRA. Le plan consolidé est entrain de mettre en place mais est confronté à la mobilisation du financement. L’UCAD essaie d’améliorer son environnement de recherche avec, entre autres, un centre de conférence au standard, un centre de mesure doté d’équipements lourds, de laboratoires orientés marché, d’un centre dédié au génome, et un incubateur TIC ; de lapolyclinique avec des équipements aux standards ; et UCAD RURALE pour un transfert de la science aux communautés.
Ce dispositif d’amélioration de l’environnement de travail doit être complété par la mobilité des scientifiques Africains et de la diaspora à travers toute l’Afrique. A défaut de supprimer les visas en Afrique, d’avoir un passeport unique pour tous les Africains, les scientifiques doivent bénéficier d’une attention particulière. En attendant le passeport pour tous les Africains, les scientifiques peuvent avoir un passeport pour leur libre mobilité en Afrique. La libre mobilité des scientifiques Africains ainsi que ceux de la diaspora, doit être un objectif à très court terme.
Il est possible de doter certaines universités dans les régions, si elles ne l’ont pas déjà, de centre de conférence aux standards. Ces centres de conférence participent à la nécessaire tension scientifique sur le continent. Nous devons inverser la stratégie. Pendant longtemps nous avons envoyé des Africains se former de par le monde. Nous avons dépensé beaucoup d’argent, nos partenaires aussi. En améliorant les plateaux scientifiques et les centres de conférence, il est plus rentable pour l’Afrique de mener les formations et les rencontres scientifiques sur place et de faire venir des collègues si nous n’en avons pas les compétences. Il faut saluer et appuyer le projet du Centre International de Recherche et d’Enseignement de Mbour (CIREM) avec AIMS de Neill TUROK (4), l’Institut d’aquaculture, l’Institut de Santé Publique, le campus écologique et l’Incubateur (5). Par cette approche, nous aurons plus rapidement les masses critiques dans tous les domaines. Ceci n’empêche pas la mobilité internationale de notre communauté scientifique particulièrement nos doctorants et autres ingénieurs.
Nous aurions pu mettre l’Internet et la communication dans l’amélioration de l’environnement de recherche mais sa place et son importance dans cette société nous astreint à en faire un paramètre. Il convient donc « d’injecter de l’intelligence dans le béton » (6). Il nous appartient de soutenir le plan de l’Union Africaine en matière de création des réseaux nationaux d’enseignement et de recherche et de les interconnecter. Chaque pays doit construire son propre réseau d’enseignement et de recherche (RER) et après d’interconnecter tous les réseaux. La tâche est bien conduite par l’Association des Universités Africaines (AUA). Reconnaissons les avancées notamment avec le réseau UBUNTU NET (7) qui montre la voie. Certaines universités ont des réseaux acceptables. Les universités Sénégalaises ont bien travaillé sur le RER Sénégal. Il nous appartient d’aller plus vite et d’accorder une attention particulière à la largeur de la bande passante ainsi qu’aux contenus. Les opérateurs doivent, comme s’est le cas au Sénégal, signer des accords avec le secteur de l’éducation et de la recherche pour réduire les coûts d’accès à Internet. La solution définitive étant le réseau propre à l’éducation et à la recherche avec une large bande passante. Il nous appartient, d’autre part, de créer les unités de production sur place pour mieux innerver l’Afrique. Nous devons cesser d’être un pays de consommation des technologies. Nous apportons nos contributions dans le soft, il nous appartient de faire plus dans le hard. Nos étudiants en cryptographie et en informatique, pour ne citer que ceux là, font des choses tout simplement magnifiques. Nous pouvons dans un premier temps travailler en partenariat avec certaines firmes mais nous devons veiller à créer nos propres chefs d’entreprise, prospères, éduqués et citoyens d’Afrique.
Il est certain que tout ceci doit s’adosser sur un financement innovant. Les fonds publics doivent être sollicités et les pays doivent faire les efforts pour respecter les normes préconisées par l’Union Africaine. Peu de pays, s’il en ait, respecte la norme des 1% pour la recherche scientifique et technique. La logique pays doit être soutenu par la Fondation de l’Afrique pour la Science, la Technologie, l’Innovation et la Mobilité (FASTIM) que nous avons proposé plus haut. La gouvernance étant décrite plus haut, son financement pourrait provenir de trois sources ; le publique, le privé et les Africains y compris la diaspora. Les états peuvent apporter leurs contributions par diverses formes mais aussi en accordant à la Fondation 2% des revenus générés par les ressources naturelles. Le développement durable se définissant comme l’exploitation des ressources pour toutes les générations, l’Afrique doit prendre une part du produit de ses ressources naturelles pour le consacrer à l’immatériel au profit des générations à venir. Le secteur privé doit aussi apporté sa contribution dans son propre intérêt. Les Africains eux même doivent contribuer. La BAD, ou toute autre institution ayant les mêmes objectifs, pourrait aussi apporter son concours et son expertise pour la mobilisation et la gestion des fonds. Toutes les ressources doivent être réparties par des appels à candidatures transparents.
Dans l’économie de la connaissance – ce nouveau paradigme de la science économique – les performances de la recherche scientifique sont des facteurs –clefs de la créativité industrielle et de la compétitivité. La valorisation de la recherche finalisée est le thème majeur des politiques publiques pour le développement économiques des communautés décentralisées (8). Le monde moderne reflétant la science devenue culture (9), nous devons mettre la Science et la Technologie à la disposition de l’Afrique. Le plan d’action accorde une attention particulièrement aux mécanismes de transfert de la science et la technologie au marché. Il nous semble que l’Afrique à tous les atouts pour vulgariser la mise en place de Parc Scientifique et Technologique à travers tout le continent et les interconnecter. Chaque terroir étudie ses atouts différentiés et construit son Parc Scientifique et Technologique. Il est possible de libérer les énergies par l’entreprenariat des éduqués. Que serait l’Afrique si nous mettons une couche de propriété immatérielle sur toutes les ressources naturelles d’Afrique ? Les universités doivent insérer dans les études doctorales les droits de propriété intellectuelle et étudier les modalités de création d’entreprise en partenariat avec les différents segments de la société. Les universités Sénégalaises viennent de créer leur propre incubateur. Signalons l’incubateur dédié aux TIC du Sénégal initié par le secteur privé dans la stratégie de croissance accélérée et qui implique largement les universités.
Notre pays, l’Afrique, est bien le futur de l’humanité. Notre éthique et notre savoir vivre ensemble, devraient, dans l’effort patient et persévérant, nous y aider et le FESMAN en est un bon catalyseur si nous sortons en mettant en œuvre les idées agitées par les uns et les autres.
1- Prof. Jacque Perriault, Manifeste pour une nouvelle recherche, page 19 ;
2- Dr Cheikh Mbacké DIOP, communication FESMAN 2010 ;
3- Plan d’Action consolidé de la Science et de la Technologie, Union Africaine, 2006 ;
4- Dr Neil TUROK, Directeur du périmetre Center, initiateur des Instituts de Mathématiques Appliquées en Afrique ;
5- Prof. Ben Sikina TOGUEBAYE, présentation CIREM, 2010 ;
6- Daniel Hickel, Manifeste pour une nouvelle recherche, page 28 ;
7- UBUNTU NET ; www.unbuntunet.net ;
8- Gina Gramacia et Gérard Massard, Manifeste pour une nousvelle recherche, page 61 ;
9- Prof. Marie Teuw Niane, allocution, remise du Prix du Président de la république pour les Sciences, édition 2002 ( ?).
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