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Ont collaboré à ce numéro
Amadou Bâ
Axelle KABOU
Blaise Lempen
Fesman III
Gilles Labarthes
Ibrahima Faye
IDE
IKER CASILLAS
Khadim Ndiaye
les Intrigants
Mamoussé DIAGNE
Mamoussé DIAGNE,
Michel Sidibé
Ousmane Sow HUCHARD
Prix Vasco Sanz
Salam Sall
Sandrine Salerno
Thônex art spectacle
UIP,Etat de Genève,
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Contre les Pratiques Traditionnelles Néfastes : Quel Rôle Pour les Médias?
«Contre les abus, il faut une lutte démocratique, et pour une lutte démocratique, il faut avant tout l’information[1]».
Comment au-delà de la dénonciation ou de la stigmatisation communautaire débarrasser notre 21ème siècle des pratiques barbares ? Inspirés par de nombreux faits sociaux dégradants pour les femmes, les enfants et la dignité de l’humain tout court, ContinentPremier, votre magazine panafricain, a publié des articles ou participé à des conférences sur des thèmes relatifs à ce qu’il est convenu d’appeler pratiques traditionnelles néfastes (ptn). Ce sont donc un ensemble d’actes culturels ou cultuels qui se présentent comme un legs légitime et qui ont une incidence désastreuse sur l’intégrité psychique, physique ou morale de l’individu. Les plus grandes victimes de ces pratiques sont les enfants, notamment, les fillettes ou les femmes qui subissent un ordre patriarcal désuet qui les maintient dans un système de domination bien entretenu, et souvent par ses propres victimes (le cas de l’excision pour les femmes). Qu’il s’agisse donc des mutilations sexuelles féminines, des crimes d’honneur, le phénomène des talibés ou élèves apprenant le Coran et envoyés par leur maître quémander leur pitance quotidienne, une activité censée inculquer, auparavant, des valeurs de la modestie et de la simplicité à l’enfant et qui, aujourd’hui, est transformée en une véritable exploitation de l’enfance etc…
[1] Levkowarski in (Rencontre internationale de Genève sur le thème « Du pouvoir » 3 octobre 1977.
Tous ces sujets ont en commun une charge émotionnelle intense du fait parfois de leur caractère traditionnellement sacré. Si, c’est en effet l’individu qui subit le mauvais sort, c’est toute la société qui garantit la pratique, la valorise et la défend comme faisant partie de son identité. Comment dès lors tout en s’imprégnant de sa propre culture, la questionner, l’analyser et lui permettre d’évoluer en tenant compte des progrès humains et des valeurs universelles qui sont un héritage commun de toute l’Humanité ?
Dans des sociétés où la communauté a encore de l’influence remarquable sur l’individu, parler de liberté de la presse ou de liberté simplement peut paraître paradoxale. Pourtant, de manière engagée, des journalistes africains ont soulevé l’oreiller de silence sur lequel s’adossait confortablement des tabous en dénonçant leur propre société, parfois au prix de leur vie ! Il est clair que pour moi, il y a bien sûr, des limites à la neutralité journalistique. Car à chaque fois que la dignité humaine est violée, notre conscience ne doit pas tergiverser dans la nécessité d’un engagement résolu pour que vive l’humain ! D’ailleurs mon credo est d’être le plus objectif possible dans l’ex
CONTRE LES PRATIQUES TRADITIONNELLES NEFASTES (PTN) …
Les PTN sont des sujets sensibles. Une sensibilité renforcée par leur actualité. En effet, l’Occident découvre, comme une matinée de clameur que l’excision, à titre d’illustration, se pratiquait aussi sur ses terres. Etonnement, branle bas de combat ! On accuse les migrants incapables de s’adapter et de s’intégrer, à défaut de s’assimiler à la culture euro américaine. On crée des lois pour interdire des pratiques qui ont valeur de foi chez certains tenanciers. Les partis populistes sautent sur une belle occasion pour stigmatiser les migrants qu’il faut renvoyer chez eux. Alors pour défendre des droits de l’Homme, on en bafoue d’autres. Et c’est la quadrature du cercle. Et les médias occidentaux mal préparés stigmatisent les populations migrantes ou font véhiculer des stéréotypes dégradants qui nuisent au vivre ensemble. Les journalistes conçoivent et ont entre leurs mains des outils de représentation collective que sont les médias. D’où la nécessité de bien les former.
En effet, prenons l’exemple de l’image de l’Afrique en Occident. Il nous apparaît très souvent que les médias écrits et audiovisuels occidentaux nous apparaissent tels des prismes déformants quand ils traitent des réalités africaines. L'image qu'ils nous renvoient du continent, souvent avec condescendance, est généralement réductrice ou apocalyptique, selon les circonstances. Elle est, dans bien des cas, biaisée, parce que entachée, soit par de l'européocentrisme, soit par de l'afro-pessimisme. Il y a, bien entendu, des informations que nous recevons de l'Occident qui se démarque de ces deux schémas.
La formation est un enjeu social mondial. En réalité, il y a donc une responsabilité collective à assumer dans le cadre de l’information et de la lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes. D’abord au niveau des organisations internationales, au niveau des partenariats que l’on peut avoir avec les médias, notamment avec les Etats – membres des Nations Unies pour promouvoir une information beaucoup plus objective, plus complète et permanente sur ces phénomènes. Il faudrait essayer de faire passer un message qui va conscientiser et responsabiliser et j’insiste l’Afrique n’a pas le monopole des pratiques traditionnelles néfastes. Je voudrais cependant souligner l’importance de démontrer que ces pratiques sont inopportunes aujourd’hui parce que dangereuses pour la santé des victimes et qu’elles vont à l’encontre de la Dignité humaine universellement reconnue.
Il faudra pourtant créer un équilibre dans l’information et l’inscrire dans une « démarche participative et culturellement respectueuse» comme le suggère l’excellent texte-argumentaire de notre séminaire*. Je ne doute pas par ailleurs que le Pr Abdoulaye Sow de la Mauritanie nous donnera des recettes quant à l’approche socio anthropologique à adopter avec la stratégie de la contre argumentation culturelle qu’il ne manquera pas de développer.
Autant dans les pays porteurs de PTN que dans les pays d’accueil, la gangrène est la même et il faudrait donc dans une cordiale entente essayer d’y faire face.
Le rôle des médias et des communicateurs est à ce titre très important pour former ; informer et sensibiliser les individus des communautés sur les aspects négatifs de ces pratiques, non seulement pour les communautés concernées, mais également pour les pays d’accueil.
C’est pourquoi, je propose une approche inclusive pour permettre une réappropriation des communautés des solutions envisagées. Ces méthodes d’éradication devront aussi adopter une démarche holistique en intégrant la multidisciplinarité (cadres légal, sanitaire, politique, médiatique etc…).
1. Instrumentalisation politique des PTN. « Mes longues années d’exercice du pouvoir dans mon pays m’ont, parfois avec dureté, confronté aux humeurs de l’opinion publique, à la raison d’Etat, aux pressions sociales, et même à la démagogie des politiciens », révélait le Président Abdou Diouf, actuel Secrétaire Général de la Francophonie, lors de la cérémonie d’ouverture du quatrième Congrès mondial contre la peine de mort organisé à Genève. Le Président Diouf s’est engagé très tôt à lutter contre l’excision ce qui lui a valu de perdre des voix lors des élections présidentielles de 2000 qu’il a perdues au profit de l’actuel Président Me Abdoulaye Wade, si l’on en croit le Pr Ndioro Ndiaye, ancienne directrice adjointe de l’organisation mondiale pour la migration (OMI).
2. Le poids des traditions dans les mentalités et chez des populations le plus souvent analphabètes
3. La peur de trahir l’ancêtre.
4. La difficulté de libérer les communautés de cette pesanteur de la tradition de l’ancêtre.
5. La difficulté de communiquer dans un environnement où règnent la monoculture médiatique et la pensée unique.
6. La difficulté d’obtenir l’engagement militant de la classe politique et des media.
Combien sont – ils les gouvernements à ratifier la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui reconnaît la centralité du Droit à l’information et la liberté d’ex
Le Droit à l’information
L’accès à l’information est un droit humain inviolable. Sans une bonne information, il n’y a pas de transparence. Et sans cette dernière, il n y a pas de démocratie. Dans les « sociétés de l’information » d’aujourd’hui, les habitudes sociales et culturelles sont pour une bonne part une construction collective des médias. Ainsi, « la transparence peut être inconfortable pour les pouvoirs publics, mais nos sociétés peuvent d’autant moins y renoncer que la légitimité de leurs structures politiques et sociales en dépend », assène l’ancien président de l’association de la presse francophone. Hervé Bouges qui s’exprimait dans le cadre du Séminaire de Dakar[1] organisé par l’Unesco à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse autour du thème Les médias et la bonne gouvernance, défendra plus loin que : « La bonne gouvernance est ainsi intrinsèquement liée à la communication des gouvernants, à la transparence des modes de décision politiques, à l’évidence de la séparation des pouvoirs et au bon contrôle que chacun peut exercer sur les autres, sous les yeux du « quatrième pouvoir », celui des médias, c’est-à-dire sous les yeux de tous ». A l’issue de ce séminaire, la Déclaration de Dakar, rendue publique, notait entre autres recommandations : De faire largement connaître au public la législation et les politiques concernant l’accès à l’information détenue par les pouvoirs publics ; De se conformer au principe qui veut que les travaux des organes législatifs soient ouverts au public ; De favoriser une large participation du public aux processus de gouvernance, notamment grâce à des moyens tels que les TIC et l’administration en ligne etc… Est-ce-donc criminel pour un journaliste de rappeler aux Etats leurs obligations prises devant la communauté internationale. Est-ce-faire preuve de témérité le fait de rappeler que les enfants et les femmes ont des droits humains inaliénables qui ne sont pas un cadeau qui leur fait par les adultes hommes ?
CHARTES ET CONVENTIONS INTERNATIONALES
La Convention relative aux droits de l’enfant des Nations unies.
Elle dispose dans son article 24 que : "Les Etats parties reconnaissent le droit de l’enfant de jouir du meilleur état de santé possible et prennent toutes les mesures efficaces appropriées en vue d’abolir les pratiques traditionnelles préjudiciables à la santé des enfants".
Nb : Cette convention a été ratifiée par de nombreux pays africains dont ceux qui sont aujourd’hui des champions de l’excision et des discriminations faites aux femmes.
Nb : Plus de cinquante Etats africains ont adhéré à cette charte. C’est dire la quasi-totalité des pays du Continent.
Entrée en vigueur le 29 novembre 1999, elle dispose dans son article 21 que : "Les Etats parties prennent toutes les mesures appropriées pour abolir les coutumes et les pratiques négatives, culturelles et sociales qui sont au détriment du bien-être, de la dignité, de la croissance et du développement normal de l’enfant, en particulier :
Les coutumes et pratiques préjudiciables à la santé, voire à la vie de l’enfant."
Dans son article 5 "Elimination des pratiques néfastes", il déclare: " Les Etats interdisent et condamnent toutes les formes de pratiques néfastes qui affectent négativement les droits humains des femmes et qui sont contraires aux normes internationales. Les Etats prennent toutes les mesures législatives et autres mesures afin d'éradiquer ces pratiques et notamment :
a) sensibiliser tous les secteurs de la société sur les pratiques néfastes par des campagnes et programmes d'information, d'éducation formelle et informelle et de communication ;
b) interdire par des mesures législatives assorties de sanctions, toutes formes de mutilation génitale féminine, la scarification, la médicalisation et la paramédicalisation des mutilations génitales féminines et toutes les autres pratiques néfastes ;
c) apporter le soutien nécessaire aux victimes des pratiques néfastes en leur assurant les services de base, tels que les services de santé, l'assistance juridique et judiciaire, les conseils, l'encadrement adéquat ainsi que la formation professionnelle pour leur permettre de se prendre en charge;
d) protéger les femmes qui courent le risque de subir les pratiques néfastes ou toutes autres formes de violence, d'abus et d'intolérance. "
Dans son article 6 b (mariage), il déclare: " l'âge minimum de mariage pour la fille est de 18 ans ".
Nb : Ce texte est extrait de mon intervention au Séminaire de Sion organisé par l’Institut des Droits de l’Enfant (IDE) Institut international des Droits de l’Enfant c/o Institut Universitaire Kurt Bösch- Bramois – Suisse., du 10 au 13 octobre 2010 sur le thème « Pratiques préjudiciables et droits humains » et sous la direction de Mme Renate Winter, Juge, a. Présidente de la Chambre d’appel et de la Cour spéciale des Nations Unies pour le Sierra Leone
[1] Les médias et la bonne gouvernance- Séminaire Unesco- Dakar- 1 au 3 mai 2005
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