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EXCISION : METTONS FIN A LA BARBARIE.
Chaque 15 secondes une petite fille est victime d'une mutilation à travers le monde. Près de deux (2) millions de filles dans le monde sont victimes, chaque année, des mutilations génitales féminines (MGF), soit 6.000 par jour et 5 par minute. 130. millions de femmes dans le monde!
Non, ce n’est pas écrit dans les Livres ! Non, ce n’est surtout pas dans le Coran! L’Heure est venue de déconstruire le mythe qui entoure l’excision qui est une pratique violente, une incursion dégradante et humiliante dans le corps des femmes. L’excision n’a rien d’esthétique ni de religieux. |
Il ne s’agit pas de juger des sociétés mais de comprendre leur psychisme pour combattre avec eux, ce qui n’est rien d’autre qu’un viol de l’espace « tabouïsé» des fillettes.
Il s’agira de trouver dans les cultures des sociétés « excisantes » les moyens de combattre cette pratique qui vise à réduire l’appétit sexuel des femmes, ou des les garder vierges! En attendant qu’un homme daigne les marier! En novembre 2006 au Caire, le Grand Mufti d’Egypte, réunissant des Oulémas de 26 pays, a émis un fatwa très fort en utilisant le mot « Haram » un terme d’une nette et violente clarté pour dire Haro sur l’excision.
Le Professeur Abdoulaye Sow de Mauritanie, enseignant en anthropologie, a élaboré une théorie de la contre argumentation pour montrer la contradiction à l’intérieur de cette belle culture africaine qui voit en chaque femme une Reine mais qui n’hésite pas à mutiler ses filles. Sow, le dit bien : « chaque culture fabrique des sottises». Les Africains pour leur part doivent passer au crible l’ensemble de leurs pratiques culturelles pour en extraire les bonnes graines de l’ivraie. Ceci est aussi valable pour toute société humaine. Mais soyons clairs, l’excision est une vieille pratique qui a existé aux temps des Pharaons et qui a traversé tous les continents (y compris l’Europe). Mais l’Occident s’en est débarrassé avant de la retrouver du fait des flux migratoires ( Canada, France, Suisse, Italie etc.) Et les religions, notamment l’Islam qu’une bonne partie des intellectuels en Occident mène une guerre ouverte, n’ont rien à voir avec cette pratique. Par ailleurs, les MGF ne sont pas présentes dans tous les pays africains. A l’intérieur même des pays, l’excision est pratiquée par certaines communautés. En outre, la guerre contre l’excision a été d’abord l’initiative de femmes africaines. Ces dernières seront aidées par leurs homologues genevoises.
La sociologue canado- sénégalaise, Aoua Bocar Ly le rappelle : « C'est en 1977, dans la foulée de l'Année internationale de la femme (1975) que des Africaines, appuyées par quelques femmes suisses, créèrent à Genève, un groupe de travail chargé d'examiner la question des MGF». Après 7 années de discussions et de travail sur le terrain, à travers des missions en Afrique, en collaboration avec le ministère de la Santé publique du Sénégal et appuyé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF), le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et d'autres bailleurs de fonds, poursuit la Lauréate de la Gouverneure générale, ce groupe organisa en 1984 un séminaire à Dakar (Sénégal). Son mandat était de lutter contre les pratiques traditionnelles néfastes (MGF, gavage, tabous nutritionnels) et de promouvoir les pratiques traditionnelles africaines positives (allaitement maternel, massage du corps de la mère et du bébé, etc.).
Ce n’est donc pas hasard si la Conseillère fédérale en charge des affaires étrangères Micheline Calmy Rey et Laurent Moutinot , président de la République de Genève soutiennent Fabienne Bugnon du Bureau de l’égalité dans la lutte contre les MGF. Genève a donc un rôle à jouer pour que la Communauté internationale se saisisse au plus vite de ce dossier et prenne des mesures idoines.
Il semblerait dans nos tropiques que des hommes politiques de peur de perdre des élections chez eux, avaient reculé sur la question des MGF. Et que d’autres n’étaient pas réélus pour avoir condamné une pratique qui n’a plus rien à faire dans nos sociétés du 21ème siècle.
Vers l’éradicationEn Afrique, la Guinée enregistre un taux record de prévalence 99% (interdiction en 2002), Egypte 97% (interdiction depuis 1996), Mali 92% (punie comme lésion corporelle), Somalie, Soudan, Erythrée, l’Ethiopie (interdite par la Constitution), dépassent les 80%. En Gambie 60%, au Burkina, la prévalence est descendue à 49,5% alors qu’elle était de 66%. Au Sénégal sur 5.000 villages actifs, 3.000 ont déposé les couteaux.
Il s’agira de faire en sorte que quand l’exciseuse dépose son couteau qu’elle ne le reprenne plus. Et c’est souvent le cas. Il faudrait envisager le financement de programmes d’information, de sensibilisation, de prévention et de soins dans les pays d’origine comme dans les pays d’accueil. En Suisse, près de 10.000 femmes seraient concernées par l’excision. On constate que les MGF constituent une entrave à l’intégration des femmes migrantes issues des pays « excisants».
En 2003, un agenda commun d’actions a été adopté pour mettre fin d’ici à une génération la pratique des mutilations génitales féminines. L’objectif d’arrêter les MGF en 2010 est très ambitieux mais plus les efforts seront accentués pour barrer la route à cette barbarie, mieux on arrivera à sauver des fillettes d’un crime contre leur intégrité physique. D’un crime contre le corps féminin. D’un crime contre l’Humanité.
Seule, une approche holistique doublée d’une volonté politique pleinement assumée pourra mettre fin à l’excision. Aux actions juridiques et à la contre argumentation culturelle, il faudrait ajouter une vigilance sanitaire en renforçant les capacités des femmes pour une meilleure prise en charge de leur santé sexuelle. Dans les universités, Ndioro Ndiaye, directrice adjointe de l’organisation internationale pour les migrations (OIM), a proposé l’introduction d’un module qui prenne en compte l’excision. La création d’un réseau de santé a été aussi suggérée par des professionnels. Pour sa part, au niveau politique, Andrès.B.Johnssons de l’Union Internationale parlementaire (UIP) compte mobiliser les parlementaires.
Les médias africains notamment devraient aider à mieux sensibiliser sur ce phénomène pour que la « Journée de tolérance zéro » contre les mutilations génitales féminines, célébrée chaque 6 février, devienne une réalité de tous les jours.
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