Sénégal : Pays qui se cherche toujours, après les alternances ratées de 2000 et 2012.
L’espoir de restaurer l’état de droit et d’instaurer la bonne gouvernance comme levier d’un développement endogène durable, semble renaître depuis l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la magistrature suprême du Sénégal.
Cette troisième alternance obtenue de haute lutte, est la consécration d’un engagement inébranlable des populations à s’affranchir des méthodes de gouvernance peu orthodoxe et qui jusqu’ici, freinaient nos élans de développement.
Tant est que l’accession de notre pays à la souveraineté et à l’indépendance réelle, était en plus d’être une bataille existentielle, une condition sinequanone du sursaut d’orgueil citoyen et identitaire qui anime actuellement les peuples africains. Et comme il est de coutume au pays de la teranga, la peur de voir se basculer dans la violence à la veille de chaque élection, s’estompe toujours grâce à la maturité et la sagesse d’une nation considérée à juste titre, comme la référence en matière de démocratie et d’état de droit en Afrique.

Mais dans ce pays où la politique a fini par devenir le seul moyen pour prendre l’ascenseur social, il reste toujours difficile de faire comprendre aux acteurs qui la pratiquent, que l’état reste malgré tout ce qu’on peut en dire, le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. Et la volonté de son peuple de mettre fin a cette anomalie qui veut que la politique soit un moyen de réussite personnelle, se heurte inlassablement à la réticence des larbins et des parasites déterminés à en faire leur gagne pain. Devenir richissime sans verser une seule goutte de sueur, telle est cette médiocrité qui encourage certains à s’agripper au pouvoir et continuer à profiter des privilèges que celui-ci leur confère. Combien sont devenus des milliardaires, en soutirant l’argent du contribuable ?
Ou parce que tout simplement ils ont des accointances avec le président, le ministre ou le directeur général.
La pratique est si ancrée que l’on a fini par croire que c’est une chose normale. Et si aujourd’hui le nombre de partis politiques dépasse la limite, c’est parce que tout le monde veut être un responsable politique dans notre pays. Ceci étant, nous voyons à la place des hommes politiques, des politiciens qui ne s’intéressent que des attributs du pouvoir. Ministre, directeur général, président de conseil d’administration ou député du peuple, autant de stations qui ravivent la convoitise et l’appétit de profitards qui forment cette sentinelle des régimes qui accaparent les biens publics, en tissant ces cercles d’influence qui finissent par signer l’arrêt de mort de jeunes démocraties comme la nôtre.