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Par Luisa BALLIN, rédactrice en Chef « Le Monde des Parlements ».

Elles sont trois jeunes étudiantes. Très belles et particulièrement attentives aux mots que des hommes et femmes politiques, des médecins et des travailleurs sociaux prononcent ce soir-là à l'Hôpital cantonal de Genève.

Parmi elles, un jeune homme, visiblement ému. Les questions pertinentes que posent ces jeunes Somaliennes à la fin des interventions nous laissent deviner leur secret.

" Vous savez, nous sommes toutes passées par là…", nous dit l'une d'elles. Par cette douleur indicible et cette mutilation inavouable qu'est l'excision. Cette pratique, tout comme les autres mutilations sexuelles féminines telles que l'infibulation, marquent encore aujourd'hui, et à vie, trois millions de fillettes et d'adolescentes par an. Avec des conséquences dévastatrices,tant au niveau physique que psychologique, pouvant même entraîner la mort des victimes de ces violations des droits de la personne.

Mais au nom de qui ou de quoi entre 100 et 140 millionsde femmes et de filles à travers le monde, principalement en Afrique, ont-elle été " coupées ou cousues " au plus intime de leur chair ? Certainement pas au nom de la religion, puisque les mutilations sexuelles féminines ne sont inscrites nulle part dans le Coran, comme le soulignentde nombreux dignitaires musulmans.

Alors pourquoi une fillette continue-t-elle d'être excisée toutes les 15 secondes, selon les statistiques de l'Unicef? Parce que les mutilations sexuelles féminines ont été perpétrées de générations en générations par une dynamique sociale qui fait que les choix familiaux sont conditionnés par ceux des autres, ont affirmé les participants à la Conférence parlementaire africaine, organisée par l'Assemblée nationale du Sénégal, en collaboration avec l'UIP, l'Union parlementaire africaine, et l'Unicef, en décembre dernier à Dakar. Et parce que certains parents, soucieux de leur honneur et de leur appartenance à la culture africaine, et aimant à n'en pas douter leurs filles, pensent que si elles ne sont pas excisées elles ne trouveront pas de mari.

Tel n'est pas l'avis du parlementaire Mélégué Traoré, ex-Président de l'Assemblée nationale du Burkina Faso. " Nous n'abandons en aucune façon la culture africaine lorsque nous abandons les mutilations génitales féminines ", explique ce chef coutumier très respecté qui a refusé de faire exciser ses filles.
Pour tenter de mettre fin au calvaire que subissent les femmes africaines dès l'enfance et lorsqu'elles mettent leur enfant au monde, une campagne de sensibilisation est en cours dans plusieurs pays africains, où hommes et femmes, parlementaires, chefs coutumiers et chefs religieux se mobilisent pour encourager les population à abandonner ces pratiques terribles, punies par la loi dans certains Etats. Et pour que la prisede conscience soit universelle, le 6 février a été décrétée Journée internationale de Tolérance Zéro à l'égard des mutilations génitales féminines.

Comme l'écrit Waris Dirie, mannequin somalienne et ambassadrice de bonne volonté du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), dans le livre bouleversant qu'elle a co-signé avec Cathleen Miller, intitulé " Fleur du désert " : " Je prie pour qu'un jour plus aucune femme n'ait à connaître cette torture; que cette pratique devienne une chose du passé: que les gens disent : " Savez-vous que la mutilation génitale des femmes a été interdite en Somalie? " Puis dans un autre pays, et un autre encore, jusqu'à ce que le monde devienne sûr pour toutes les femmes. Ce sera un merveilleux jour: tel est le but que je poursuis. Inch'Allah, si Dieu le veut, cela arrivera ".