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Ou envoyez un courriel à Info@ContinentPremier.com

Par Marit FOSSE

ContinentPremier a fêté son premier anniversaire le 3 mai, Journée internationale de la Liberté de la presse. Pour mieux vous faire connaître l’histoire de ce magazine francophone et panafricain, nous reproduisons ici l’interview de « Diva » avec El Hadji Gorgui Wade NDOYE, l' initiateur de votre Magazine en ligne, ouvert au reste du monde.

«En Afrique, les cartes de vote ont remplacé largement les coups d’Etat».

Ce jeune homme, d’origine sénégalaise, est un musulman amoureux de la langue française, un défenseur libre de la diversité culturelle et un passionné de l’Afrique, dont le développement semble être sa raison de vivre. Venu en Suisse pour des études, il n’a pas résisté à l’appel de l’Afrique qu’il veut coûte que coûte faire sortir du « misérabilisme » auquel on le confine, tout en créant un pont qu’il veut solide entre la Genève Internationale et le Continent noir.


Généreux, homme « au douze métiers » comme on dit en Afrique, le site de son magazine www.continentpremier.info donne des informations solides et éclectiques à l’image du personnage, qui croit au métissage culturel et au respect des valeurs de chaque civilisation. (Lire l’entretien).

Pourquoi « Continentpremier » ?

Je suis arrivé à Genève le 09 – 09 – 1999. Un jeûne genevois mais l’idée de création d’un journal panafricain remonte trois à quatre ans avant mon arrivée en Suisse. D’abord un peu d’histoire pour vous dire que mon engagement précède ma présence en terre helvétique.

J’étais le directeur fondateur d’un journal d’étudiants dénommé le « Sadjien » en référence à mon lycée d’origine, le lycée Abdoulaye Sadji ( seul écrivain ayant co – écrit un livre avec Léopold Sédar Senghor) et à ma ville natale, Rufisque, l’une des quatre communes de plein exercice au moment de la colonisation française. Ce fut la première expérience initiée par une association d’étudiants se réclamant d’une ville. Vite, ce moyen d’information et de communication sur la vie estudiantine et les perspectives après la maîtrise eut un grand succès auprès des lecteurs, qu’il dépassât le cercle restreint des universitaires.

Le regretté Almamy Matheuw Fall, l’ancien PDG de la Sicap, la plus importante société immobilière de Dakar, nous aidait financièrement à imprimer notre journal. Le Recteur qui arguait toujours des problèmes de restrictions budgétaires, et le directeur des œuvres universitaires ne s’étaient pas empêchés pour leur part de nous accorder des interviews et de donner en guise d’information utile sur l’Université « Le Sadjien » à leurs invités.

Auparavant, je signais de manière régulière des contributions dans la presse privée pour non seulement dénoncer certaines dérives de l’Etat mais également de participer à la formation de l’esprit citoyen.

Le mot est lâché cette affirmation de la citoyenneté qui voulait aussi dire que le développement n’est pas uniquement l’affaire des politiciens mais de l’ensemble de la population, a marqué, je pense, toute mon existence au détriment parfois de mes intérêts purement égoïstes.

Un premier article au journal privé « Sudquotidien », deux semaines après mon arrivée en Suisse pour parler des élections présidentielles qui allaient porter l’alternance politique au Sénégal avec une dose de nostalgie de mon pays natal et une volonté de participer au changement de régime. Je me rappelle que je me plaignais comme mes amis de ne pouvoir pas voter à partir de Genève faute de bureau de vote.

Il fallait se rendre à Paris et le vote électronique n’est pas possible. Ensuite, un deuxième article à la « Une » en décembre 2000 où Youssou Ndour invité d’honneur de « Signé 2000 » allait se révéler « le passeur de siècle » de la Genève multiculturelle. Le journal me désigna alors comme son correspondant permanent en Suisse.

Pendant deux ans, j’ai travaillé pour ce journal, tout en poursuivant entre Genève et Paris mes études. Quand la vocation s’est raffermie, comme on dit, on ne devient pas journaliste, on «naît journaliste», j’ai voulu régulariser cette fonction en demandant à titre personnel une accréditation à Berne.

Les fonctionnaires du DFAE qui étaient témoins de mon travail n’ont aucunement hésité à me faciliter mon travail. L’Etat de Genève a suivi.

Je suis accrédité à l’ONU uniquement par mon travail.

La presse sénégalaise pour ne pas dire africaine n’existait pas à l’ONU, près de 55 ans après la création de l’Organisation mondiale et les Sénégalais s’intéressaient clairement aussi au travail que je faisais ici « au pays des montagnes ».

J’ai fait au début des reportages bénévolement. Il m’arrivait de payer de ma propre poche mes voyages afin que mon pays soit au diapason de l’information universelle avec une perspective africaine. Je ne suis pas du genre à tendre la main. Je pourrais vous en dire plus, prochainement.

C’est cet élan d’altruisme et de participation responsable à la gestion de la Cité qui s’exprime de manière plus générale, je crois dans ce projet de « Continentpremier».
Chaque individu a la liberté de choisir sa manière de participer au débat de la construction de notre humanisme et le journalisme est pour moi, une des voies s’il se pratique avec responsabilité et clairvoyance à cet idéal de rendre l’homme plus humain parce que plus informé, mieux outillé et plus raisonné.

Dans un autre sens, j’avais comme la plupart des Africains une certaine vision de cette Genève Internationale qui abrite la quasi - totalité des institutions des Nations – Unies liées au développement et à l’humanitaire. C’était quelque part, une possibilité d’intégrer un cadre presque universel de renforcer ma formation et bénéficier de l’apport des autres cultures.

J’avoue qu’intellectuellement mon vœu se réalise mais socialement j’ai été déçu de constater que le racisme et un certain discours sur les Noirs avaient toujours son cours au 21ème siècle en Occident et que Genève n’y a pas échappé. Pire, aux Nations – Unies, certains portes paroles, répétaient des bêtises sur l’Afrique, ce qui naturellement intéressent le « journalisme humanitaire » qui n’est que la reproduction des idées reçues sur l’Afrique mendiante, « l’éternel assisté» par le Blanc bienfaiteur.
Fallait – il dès lors, se recroqueviller dans la communauté minoritaire noire en élaborant un discours raciste au racisme, se mouler dans un ghetto ou ouvrir une possibilité franche et sans complaisance de dialogue.

Cette dernière voie m’a semblé la meilleure d’autant plus et heureusement, nous sommes en Suisse, dans un Etat de droit où la liberté d’_expression et d’association est garantie par la Constitution et appliquée par le législateur.

L’idée était là et des amis sincères m’ont rejoint dés le début pour concrétiser le projet. Ce sont Alassane Diop, El Hadji Diouf ( sénégalais), Cécile Quan, Elise Jacqueson ( françaises), Emilia Cermak ( américaine), Roxanna Elena Sava et Roberta Neagu ( Roumaines). Un cercle familial qui s’est élargi au fur et à mesure que le « bébé » grandissait.

Vous l’avez constaté le Groupe s’est agrandi en moins de six mois d’existence. Par ailleurs ma modeste personnalité a pu attirer de hautes autorités à participer intellectuellement au premier numéro. Ce sont Jean Ziegler, sociologue et rapporteur pour le droit à l’alimentation des Nations – Unies, Katherine Marshall, conseillère du Président de la Banque mondiale, Kévin Moley, ambassadeur des Etats – Unis, Hervé Cassan représentant de la francophonie, Adama Dieng greffier du Tribunal d’Arusha, Amadou Lamine Sall, poète, lauréat du prix de l’Académie française… Je voudrais profiter de l’occasion que m’offre « Diva » pour leur rendre un hommage bien mérité.

Quel est votre public cible?

Vous connaissez bien notre slogan: “L'Afrique est son berceau, mais le monde est son lit. Que partout sur la face de la planète les Africaines et les Africains, les Noirs de la Diaspora, se réapproprient ce Magazine qui doit être interactif. Vos contributions seront les bienvenues, vos idées les bien reçues, vos critiques les bien honorées. Aux élèves de nos écoles, aux étudiants, aux professeurs de nos universités de Dakar à Djibouti d'Alger au Cap de se connecter sur www.continentpremier.com (.net, .info), pour échanger des expériences, rêver l'Afrique Mère, discuter avec leurs frères et sœurs des autres Continents”.

Nous ne nions pas que nous voulons d’abord participer à une prise de conscience réelle des Africaines et Africains de leur responsabilité face à un monde changeant. Un monde qui exclut les faibles, qui valorise l’argent au détriment des valeurs humaines. Mais aussi un monde globalisé qui laisse la place à celles et ceux qui croient que « ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent » pour reprendre Victor Hugo.

Nous voulons donc créer un espace civilisé de dialogue pour les minorités dans un esprit de co – intégration pour qu’elles ne se sentent pas comme des éternelles victimes mais des actrices indispensables à la construction du devenir de notre planète, qui est loin d’être achevé, mais qu’il faut poser en terme de projet ouvert.

L’Afrique est en quelque sorte le continent oublié, et nous n’avons pas ici en Occident beaucoup d’information sur ce qui s’y passe de manière positive. Comment aller vous faire pour combler ce gap ?

Nous n’essayons pas nécessairement de montrer une Afrique mythique ! L’Afrique est malade, mais regorge de ressources suffisantes pour s’en sortir si elle est comprise, si elle se décide à devenir adulte, si les occidentaux nous laissent en paix et arrêtent de créer des foyers de tensions dans nos pays. Vous savez, on ne peut parler de nation que si l’Etat national est bien réalisé de même la nation ne se développe qu’après la constitution de l’Etat national pour dévaliser mon ami et professeur René Gallissot.

Chez nous, en Afrique la plus part des Etats sont vassalisés. Les tensions qui naissent du front social qui s’embrase de manière permanente s’expliquent aussi par ce décalage entre le pouvoir central téléguidé de l’extérieur et les populations locales laissées à elles – mêmes.

La majorité de nos pays sont arrivés de manière précipitée à l’indépendance. La succession de l’Etat ne s’est pas faite correctement, c’est ce qui explique quelque part la vulnérabilité de nos petits Etats. D’où ces conflits frontaliers, ces crises internes, appelées guerres ethniques. Pourtant en Afrique noire, l’ethnie n’était pas facteur de dissolution sociale mais de ciment de la société avec la parenté à plaisanteries. Nous ne pouvons pas ignorer ces crises, mais nous essayons de démontrer qu’elles ne sont pas l’apanage des Africains, qu’elles sont historiquement et socialement constituées.

Maintenant, il est parfaitement réducteur de vouloir sevrer les gens en les gavant d’images négatives à la limite de la plaisanterie et de l’arrogance sur un Continent Mère de l’Humanité. Cette Afrique, elle bouge, elle suit un mouvement dynamique que portent ses forces vives notamment avec sa jeunesse et sa population féminine.

En Afrique, les cartes de vote ont remplacé largement les coups d’Etat. Le taux d’analphabétisme recule, les filles sont de plus en plus scolarisées, la lutte contre certaines maladies s’intensifie, la démocratie s’installe durablement malgré les difficultés économiques, la presse se libère et renforce l’_expression citoyenne et des initiatives au niveau régional et continental permettent d’espérer si elles ne sont pas torpillées à des lendemains meilleurs. C’est cela aussi cette Afrique qui marche et qui refuse de se ployer.

Vous avez constitué une équipe multiculturelle autour de vous. Quelle en est la raison ?

Ecoutez, nous voulons tout simplement affirmer cet idéal que le métissage culturel est l’avenir de l’Humanité. Réaffirmer que le dialogue culturel est possible, démontrer que nous sommes toutes et tous des habitantes et habitants de cette Terre des Hommes. Il y a aussi un réseau de correspondants constitués de journalistes et autres universitaires en Afrique et dans certains pays occidentaux.

Pour nous, tout ce qui touche la personne sur n’importe quelle partie de la planète, quelle que soit sa couleur et sa condition sociale, nous touche en tant qu’être humain. Evidemment, nous gardons toujours cet engagement et cette distanciation nécessaire pour aborder le fait social.

Si nous avons la possibilité de relater les faits de manière objective, désintéressée et humaine, nous le ferons. Nous savons que l’objectivité est un idéal à atteindre mais nous essayons d’être le plus objectifs possibles dans l’_expression de notre subjectivité. C’est ce qui explique cette tendance à l’éclectisme informationnel qui caractérise le magazine « Continentpremier». Certains médias comme l’Agence Info Sud nous désigne comme «Une Afrique adulte et ouverte au monde”, d’autres à « l’heure du conformisme», parlent de « l’originalité»…

Nous savons qu’aujourd’hui plus que jamais notre responsabilité est engagée, la tâche ne sera pas aisée, car nous ne devons pas trahir ces milliers de lectrices et lecteurs disséminés dans tous les continents. Et c’est cela le charme de « continentpremier ».

Avez – vous d’autres projets ?

Permettez – moi de préciser que le magazine n’a jamais reçu de l’argent de qui que ce soit. Nous fonctionnons actuellement grâce à notre volonté et l’apport intellectuel et technique de tout le Groupe. Certains ont pensé que nous avions reçu des millions d’une certaine organisation. C’est nous faire trop d’honneur.

Nous sommes évidemment entrain de rechercher des moyens financiers ou logistiques adaptés au travail d’un organe de presse afin de consolider ce magazine et en faire dans les prochaines années un médium indispensable pour la connaissance de l’Afrique.

Mais aussi un magazine d’information de portée universelle par la qualité de ses articles et l’engagement de ses rédactrices et rédacteurs, mais aussi des lectrices et lecteurs qui sont les véritables forces en définitive de ce magazine que nous voulons encore une fois interactif.

Nous ne disons pas que nous détenons seuls la vérité, nous voulons avoir aussi les réactions du public, c’est pourquoi, nous avons créé des rubriques Contributions, Débats et récemment Bashô, qui permettent une _expression libre qui évite la violence et l’insulte.

En outre, une association du même nom va porter notre projet culturel qui permettra de faire se retrouver rédacteurs et lecteurs, mais aussi la société civile, le monde diplomatique autour des questions ayant trait à l’intégration, au dialogue des peuples et à la diversité culturelle, à l’environnement, aux droits de l’Homme, au développement de l’Afrique, à la démocratie, mais aussi des tournois de football par exemple, où des personnalités de renommée internationale qui ont donné une caution morale à notre action échangeront avec le public.

C’est peu par rapport aux défis de notre chère Afrique, peu par rapport aux défis de notre planète, mais un élan courageux et solidaire du cœur et de l’intelligence dans ce mouvement d’espoir et de construction d’une Humanité réconciliée avec elle - même.

Profil :

A l’ONU, son allure, ne laisse pas indifférent. Jovial, convivial, El Hadji Gorgui Wade Ndoye, sait aussi se fâcher, mais chez lui l’humain l’emporte toujours sur les « combines de couloirs». Ancien correspondant du journal privé « Sudquotidien», correspondant du quotidien national du Sénégal « Le Soleil » de Dakar, correspondant de la radio BBC – Afrique (Français), collaborateur de nombreux journaux, consultant ( il est invité jusqu’en Allemagne par une grande firme suisse), collaborateur du Centre Romand de Formation des Journalistes de Lausanne ( il y a suivi des séminaires et donne actuellement un cours sur « l’image de l’Afrique dans la presse suisse »).

Son plaisir personnel dit – il « c’est faire des diplômes, se former toujours, écouter et partager le peu de savoir dont je crois disposer». Francophone, arabisant, titulaire d’une maîtrise de langues étrangères appliquées ( arabe, français et anglais) en Option Tourisme. Il finit cette année une licence d’arabe et d’histoire des religions à l’Université de Genève ( Ndlr la Licence est soutenue avec succès). Son mémoire est co - dirigé par le Pr Charles Genequand et Mme Fawzia Al Ashmawi et porte sur « la question féminine en Algérie de 1954 à 1962». Auparavant, il a soutenu en France à l’Institut Maghreb - Europe un mémoire de DEA sur l’Elite sénégalaise et la question algérienne de 1954 à 1962 et prépare actuellement une thèse sous la direction de Benjamin Stora sur « Mamadou Dia et Senghor et la guerre d’Algérie de 1958 à 1962».

Ce jeune intellectuel croit que les « Africains devraient s’unir davantage et dépasser les querelles inutiles qui ne font que les enfoncer de jour en jour alors que le reste du monde s’adonne au jeu pour adultes, c’est à dire le développement » et ajoute –t-il « L’Occident ne développera jamais l’Afrique».