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LA POLLUTION SONORE
Ingénieur EFF-SIA Prof. Alexis BOTKINE
Expert-acousticien
Le Gouvernement portugais est soumis au problème qu’il doit impérativement résoudre, la Pollution Sonore. Ce pourquoi, répondant, à l’invitation, qui m’honore, du Ministère de l’Ambiance, j’ai accepté, d’une part motivé par mon sens du devoir civique envers un pays ami, d’autre part par simple honnêteté, eu égard à mes connaissances professionnelles et ma pratique durant de nombreuses années de l’acoustique appliquée à « remettre l’église au milieu du village »
LE RYTHME
« La musique adoucit les mœurs » disait un
gentil proverbe. Aujourd’hui, cette constatation n’est malheureusement,
plus applicable qu’à une poignée d’amateurs, par ailleurs
trop souvent considérée comme « quantité négligeable
» par ceux qui imposent mauvais goût et agressent par le bruit.
« J’accuse », avait crié au monde l’écrivain
français Emile Zola, relativement à un certain domaine. A mon
tour, j’accuse, mais dans le domaine des sons, de certains sons fallacieusement
prétendus « musicaux » ou « à la mode »,
censés distraire, alors qu’en réalité, ils ne représentent
qu’une drogue dangereuse car ils attaquent et sapent très gravement
l’organisme humain.
Au départ, il faut bien être conscient du fait qu’il s’agit avant tout d’une gigantesque industrie à caractère d’« arnaque » et dont les pigeons trouvés, pour ne pas dire les victimes, sont principalement les jeunes.
Et ne parlons pas de l’« art » lyrique ou
musical qui est à la source de ces manifestations bruyantes. Dans la
majorité des cas de véritables mélodies manquent, alors
que les paroles lorsqu’il y’en a, sont des monuments d’ineptie,
lorsqu’ils ne sont qu’une morbide dégénérescence
de texte.
Selon la jeunesse amateur de ce genre de prestation, ce qu’elle recherche
et ce qui lui plaît d’abord, c’est le rythme. Je l’accepte
volontiers, d’autant plus que ce n’est pas le « rythme «
dans son essence qui est la cause des nuisances sonores. Les 99% de la musique
moderne de divertissement sont rythmés. Il est vrai aussi que le rythme
nous est indispensable, tout est rythme : la vie, les saisons, les pulsations
du cœur, les marées, les cycles divers, les périodes, le
tempo, …et nous éprouvons du plaisir, sinon du besoin, à
entrer en résonance ( souvent dite en vibrations sympathiques) avec certains
rythmes. Qui n’a pas aimé dans la mesure où il les a connus,
les battements réguliers et métalliques des paveurs de rue, les
« nang-nang » des roues d’un train passant sur les espaces
vides entre rails, les trots et clochettes d’un attelage de chevaux, le
flux et le reflux des vagues de la mer, les crissements des cigales dans les
pins, … et, bien sûr, la musique !
L’un des premier moyens d’expression musicale a été le rythme. La première musique des « sauvages ou de nos lointains » ancêtres a été spécifiquement rythmique : le tam-tam sur les arbres creux, la crécelle, diverses peaux animales séchées et tendues, puis le tambour de son innombrables famille, tom-tom, caisse claire ou grosse caisse, bongo tumbas, puis la guimbarde, les maracas, les berimbao, la planche à lessive ( washboard) et…les mains, très à la mode aujourd’hui et à toutes les sauces.
Le rythme a été aussi sous-entendu, sans instruments
rythmiques. La musique dans sa quasi totalité, respecte la régularité,
on « arme » la clé de sol ou autre d’une notation 2/4,
3/4 ou 5/6. L’un des rôles du chef d’orchestre consiste à
« battre la mesure ». Même si le « Largo » de
Haendel n’incite pas spécialement au balancement, le rythme est
là. Par contre les fugues de J.-S. Bach présentent un rythme nettement
plus concret.
De tous temps, la mise en résonance du corps humain a été
concrétisée par le besoin d’osciller au son de la musique,
c’est-à-dire de danser. Et c’est la pléthore des danses
, le summum de leur esthétique étant les ballets classiques. Pour
le plaisir réalisé des amateurs. C’est le bal, le menuet,
la valse, le paso-doble, le frox-trot, le tango, la samba, et j’en passe.
Puis, c’est carrément la « mode » : le charleston,
le lambeth-walk, le jitterbugh, la raspa, le hula-hoop, le yé-yé,
le rock’n roll, le jerk, le punk free, la lambada et, pour le moment toujours,
le hard rock ou le disco, le techno! Nous ne taxerons pas ces variantes d’
« évolution », mais simplement de modifications ou de fantaisie
sans plus.
DANGEREUX NIVEAU SONORE EXAGERE
Là où cela devient grave, très grave,
c’est l’augmentation générale et exagérée
du niveau sonore.
Dans une seule salle publique de spectacle, de concert ou de bal-variétés,
une amplification s’est, depuis plusieurs années révélée
utile sinon nécessaire, afin de se faire entendre, soit dans une foule
attentive et calme mais phoniquement absorbante, soit dans le brouhaha d’un
public jeune et enthousiaste.
Durant les années de guerre, je pratiquais la guitare électrique
dans un groupe d’amateurs de jazz. Les compliments que des amis m’adressaient
parfois étaient du type : « Oui, Alexis, joue bien de la guitare,
mais il nous em…poisonne tous car il joue beaucoup trop fort!… et,
je ne disposais que d’un petit amplificateur à lampe d’une
puissance de 3 watts !!!Aujourd’hui, la puissance déjà admise
par les adeptes de perfectionnement technique moderne, désormais moderne,
désormais imposée dans la majorité des établissements
spécialisés tels que certaines discothèques oscille entre
les 300 watts et les 3000 watts, soit environ 100 à 1000 fois plus que
ce qui « cassait les oreilles » il y a à peine une cinquantaine
d’années, ce qui est de la folie !
Depuis la nuit des temps, les capacités physiologiques de l’oreille humaine n’ont pas changé et ne changeront pas. La technique évolue, c’est vrai. Les performances physiques sportives arrivent à des sommets jamais atteints quoique déjà proches du seuil de danger. Par contre, il n’est pas question pour l’ouïe, pour l’oreille humaine, d’être sujette à une quelconque « évolution ». Celle-ci peut être entraînée à une écoute particulière, musicale en particulier, mais à des niveaux sonores pour lesquels la nature l’a conçue. Dans le même ordre d’idées, l’œil par exemple, n’« évoluera » jamais : jamais il ne pourra fixer le soleil sous peine de cécité totale et irréversible. Il en est de même pour l’oreille qui, soumise à des écoutes sonores de niveaux situés au delà du seuil critique, sera définitivement abîmée en provoquant la surdité totale et irréversible, tout en entraînant des conséquences que la nature impose obligatoirement et qui, indifféremment peuvent être d’épouvantables dépressions nerveuses ou des dégradations psychiques, voire physiques, (sinon la folie pure et simple – des cas existent déjà !) , de morbides envies suicidaires, le cancer, des ruptures osseuses, des oedèmes divers, et j’en passe, plus aujourd’hui le stress.
Indépendamment de la volonté humaine, la Nature s’est dotée de lois physiques immuables. Ainsi le son que nous entendons est provoqué par l’ébranlement des molécules de l’air transmettant l’énergie dite sonore à l’oreille qui le reçoit par l’intermédiaire du tympan et de ses divers éléments. Un son peut être agréable (musique, vent dans les eucalyptus, conversation, etc.) ou désagréable ( bruits discordants, sifflements stridents, éclatement d’une bombe, etc.).
Normalement, le niveau sonore correspond à des pressions mécaniques, ou encore précisément à des variations de ces pressions ( les molécules de l’air s’appuient contre le tympan en suivant les variations de la musique, de la conversation ou des bruits ). Dans la pratique, on utilise plus volontiers un système d’unités relatives, correspondant aux pressions, et s’exprimant en décibels et s’abrégeant par le symbole dB.
Deux règles fondamentales ( il y en a d’autres bien sûr) régissant l’écoute sonore. L’une est la loi de Fechner relative à la sensation de niveau ou de force sonore mesurée précisément en dB, l’autre traduite en par des diagrammes techniques dont celui de Fletcher & Munson, appelé courbe d’isosonie, définissant l’écoute en fonction des sons qui se mesurent en Hertz, abrégés Hz, allant de 30 HZ ( sons graves ), passant par 500 Hz ( sons moyens) atteignant 8000 Hz ( sons aigus), puis dépassant 16 000 Hz ( ultrasons) et précisant les seuils d’audibilité en partant du silence et les seuils de douleur au dessus desquels le son est dangereux.
Ainsi, il faut un minimum de 40 à 50 dB pour entendre un son grave, un minimum de l’ordre de zéro décibel pour entendre un son moyen, un minimum de l’ordre de 10 dB pour entendre des sons très aigus. Remarquons que la perception des sons aigus diminue quelque peu avec l’âge.
Quant aux seuils de douleur, ils sont compris entre 110 et 120 dB, tant aux sons graves que moyens et aigus.
Le tableau ci-dessous montre la réalité des décibels et leur effet sur l’ouïe humaine :
Niveau sonore ( en dB) |
Sensation du bruit |
Source sonore |
0 |
Seuil d’audibilité | Silence absolu |
10 |
Imperceptibilité | Quiétude totale |
20 |
Très faible | Studio de radio |
30 |
Faible | Chambre à coucher, Voie basse |
40 |
Très modéré | Salon, voix normale |
50 |
Modéré Bureau | Voix forte |
60 |
Gênant | Voix très forte ou conversation courante |
70 |
Assez fort | Trafic routier, postes de télévision |
80 |
Fort | Bureau avec machines Comptables, usines, rues à gros trafic |
90 |
Très fort | Discothèque, camions, motocyclettes |
100 |
Intense | Compresseurs, klaxons de voitures, moteur, intérieur d’autobus |
110 |
Assourdissant | Chaudronnerie, forge, Perforatrice, pneumatique martelage |
120 |
Douloureux | Banc d’essai de réacteurs |
150 |
Au-dessus du seuil de douleur | Réacteur d’avion à 40m Pistolet 9mm |
170 |
? | Fusil d’assaut |
220 |
? | Canon |
Certaines de ces valeurs concernent des crêtes sonores.
La durée d’émission des bruits joue aussi un très grand rôle sur l’organisme humain : plus le bruit se prolonge, plus l’effet destructeur sur le corps humain agit.
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