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LA MISSION DU SOUDAN REPOND A « CONTINENTPREMIER »
“Le Gouvernement soudanais n’a jamais nié les violations des Droits de l’Homme au Darfour”
L’Ambassadeur adjoint aux Nations
– Unies, M. El Sadig Al Magli
|
Monsieur l’ambassadeur qu’avez – vous à répondre des violations des droits dont on accuse votre pays ?
Le Gouvernement soudanais n’a jamais nié les violations
des Droits de l’Homme au Darfour. Par contre le Gouvernement nie des propos
tels que le nettoyage ethnique ou le génocide. Vous savez toutes ces
violations sont liées à la guerre civile. Il n’y a pas de
violation des droits de l’homme en temps de paix. Les détentions
arbitraires et autres sont liées à ce climat de non paix. Le Soudan,
n’a rien à cacher.
Alors pourquoi avez – vous refusé d’accueillir
sur sol soudanais les organisations des droits de l’Homme ?
Le Gouvernement a ouvert ses portes à toutes les organisations non gouvernementales, comme il les a ouvertes à l’ONU, à l’Union Africaine et aux observateurs de la Commission des droits de l’Homme. Actuellement un expert Ghanéen est envoyé au Soudan pour faire suite à une décision prise par la commission des droits de l’Homme au mois d’avril dernier. Les grands responsables de l’ONU, Kofi Annan, le Président Olesegun Obasanjo du Nigeria, le Premier Minsitre britannique Tony Blair, le Secrétaire d’Etat américain Colin Powell et tous les ministres des affaires étrangères des pays occidentaux, comme la Suissesse Micheline Calmy Rey, le Français Barnier. S’y ajoutent d’autres personnalités de l’Union Européenne, l’Envoyé du Pape, le Président du CICR, Jessie Jackson, ont visité Khartoum.
Comment co – existent les minorités au Soudan ?
Le Soudan, était une terre d’asile depuis des siècles des pays africains. Près de 6 millions de Soudanais sont originaires des pays africains riverains comme le Nigeria, le Tchad, le Niger…. Ils sont soudanisés et naturalisés. Nous sommes un pays mosaïque, multiethnique et multiconfessionnel. Parlez de ce fait de discrimination raciale est archi faux. Cela n’existe pas au Soudan. Il y’a certes des tribus et un conflit tribal qui oppose les pasteurs et les paysans. Nous sommes un pays très tolérant, le plus tolérant du monde. Les occidentaux le savent très bien.
Le conflit n’est pas lié à la religion.
Dans l’armée gouvernementale, de même dans l’armée
de John Garang, il y a des chrétiens.
La Charia ( Ndlr Loi islamique) a été imposée au Soudan
en septembre 1983 or la rébellion de Garang s’est déclenchée
6 mois avant c’est à dire au mois de mars. Par ailleurs, la première
rébellion soudanaise avait commencé en 1955, 6 à 7 mois
avant même l’indépendance. La guerre, ni dans le Sud, ni
dans l’Ouest n’a rien à voir avec l’ethnicité
et la religion.
A quoi liez – vous alors la guerre ?
C’est un problème politique. Les gens demandent une meilleure répartition des richesses, une meilleure répartition du pouvoir. Et nous allons partager les richesses au profit de toutes les parties qui composent notre pays.
Mais pourquoi donc, vous avez de la peine à vous entendre pour mettre fin à ce conflit sanglant ?
Ce sont les rebelles qui violent eux – mêmes le cessez le feu. Ils ont attaqué récemment des pèlerins nigérians sur leur chemin vers la Mecque. L’Envoyé du Secrétaire général de l’ONU a déclaré à cette occasion lors d’une conférence de presse à Khartoum que les rebelles sont responsables de la détérioration de la situation d’insécurité au Darfour. Il a par ailleurs ajouté que le Gouvernement soudanais avait pleinement coopéré avec la Communauté internationale en ce qui concerne la crise qui sévit au Darfour. Je peux vous assurer que le Gouvernement soudanais n’a jamais fait preuve de sérieux qu’avec ces négociations. Nous avons été présents à toutes les négociations pour mettre fin à cette crise, à Ndjaména, à Addis Abéba, et à Abuja. Mais ce sont les rebelles qui ont refusé de négocier. Ils se sont montrés intransigeants. Peut être, est - ce une tactique de leur part, pour avoir plus. Le Gouvernement est pour sa part disposé à négocier avec qui que ce soit.
Mais c’est vous qui avez armé les rebelles ?
Non. Nous n’avons pas armé les rebelles. C’est la question que nous nous posons nous - mêmes. Il y a un trafic d’armes légères au Sud des frontières tchadiennes. Nous, nous armons notre armée régulière. Nous n’armons ni les rebelles, ni les milices. Alors, je vous renvoie la question : qui arme les rebelles ?
Vous êtes mieux placés pour le savoir. Le type d’armement utilisé peut vous éclairer sur cette question ? Est – ce une arme soviétique, américaine, française, sud - africaine, brésilienne… ?
Vous savez la marque de fabrique des armes utilisées ne peut vous dire avec certitude leur provenance. La question est de savoir qui achète ou qui vend. Vous devez aussi savoir que les tribus se dotent des armes légères pour défendre leur propre bien. Depuis une vingtaine d’années, il y a eu ce qu’on appelle « armed robbery » ( vol armé) au Soudan. Un ouvrage récemment paru en France et portant le titre « La contrebande d’armes » vers l’Afrique ou Arms smuggling in Africa, citant des sources de la défense israélienne, montre qu’Israël est la source principale des armes utilisées au Darfour. Ces informations divulguées par un Général israélien en retraite un certain Amos Jolan montrent que ce pays a fait des profits de l’ordre de 4 milliards de dollars américains sur la vente de ces armes.
LA REDACTION
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