«IL FAUT S’INTERROGER SUR LA PRODUCTION ET LA GESTION DE L’ IMAGE DE L'AFRIQUE»

Le lancement de Continentpremier au Club Suisse de la presse fut un moment intense de réflexions entre les chefs d’agences présents, les journalistes, et diverses autres personnalités du monde diplomatique et de la communication et des anonymes venues célébrer le nouveau « bébé » africain né au milieu de l’Europe. Continentpremier est une « une invite à regarder l’Afrique autrement » a prophétisé la Française Marie Heuzé directrice de l’information et de la communication.

« Je souhaite avant tout remercier le Comité de rédaction du magazine "Continent premier" de son invitation, particulièrement opportune à un moment où, plus que jamais l'Afrique est une priorité pour les Nations Unies. Lors de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre 2002, le Secrétaire général rappelait que "le système des Nations Unies doit rester à l'avant-garde de la mobilisation de la solidarité internationale en faveur du développement de l'Afrique." C'est la raison pour laquelle, je remercie, l'occasion qui m'est donnée aujourd'hui de vous rencontrer et d'assister au lancement de ce magazine. Il a l'ambition de combattre les préjugés, les fausses évidences et les jugements à l'emporte-pièce qui biaisent totalement le regard porté sur l'Afrique. Je suis donc ravie d'assister au baptême de ce média qui constitue une invite à regarder l'Afrique au-delà des schémas et des images courantes.

"Continent premier" se doit donc d'aborder la question de ce que l'on peut définir comme la double réalité de l'Afrique à savoir le visage virtuel que présentent les médias internationaux en fournissant une image du continent le plus souvent négative et réductrice ; et le visage pour ainsi dire réel, qui se rapporte à une pluralité de sociétés pour la plupart peu connues, mal comprises et en quelque sorte invisibles. Si le but de ce magazine est de lancer un débat élargi, loyal et sans préjugés sur les problèmes liés à cette double réalité, cela signifie aussi s'interroger sur la production et la gestion de l'image de l'Afrique. Cette action implique l'engagement des observateurs, des chercheurs et des experts non seulement africains, mais du monde entier. D'où le titre donné au magazine qui mentionne explicitement la place que doit occuper ce continent au cours de ce millénaire.

Le Service de l'information des Nations Unies sera à vos côtés – El Hadji Gorgui Ndoye, El Hadji Diouf, Alassane Diop, Élise Jacqueson et Cécile Quan - comme un partenaire privilégié de votre magazine. Une coopération qui répond aux efforts déployés par le Secrétaire général pour susciter une mobilisation internationale en faveur du développement de l'Afrique qui sont plus intenses que jamais. Je voudrais conclure en disant que la responsabilité des médias est considérable dans nos perceptions et notre regard sur l'Afrique. Avec l'avancée des nouvelles technologies de l'information et de la communication, il est plus facile désormais de publier des choses positives et encourageantes et s'éloigner du style traditionnel qui s'oriente plutôt vers les événements négatifs du continent africain.

Ensemble, continuons à croire en un continent qui a tant de choses à nous dire ! Qu'il puisse enfin atteindre la paix et le développement auxquels aspire le peuple africain.

Je vous remercie de votre attention.