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Jeune garçon, ce membre d'Amnesty International/Sénégal a fréquenté l'école primaire à Ziguinchor, obtenu le Bac au Lycée Limamou Laye de Pikine-Guédiawaye avant de poursuivre ses études supérieures en France.

Titulaire de deux Dea en Science Politique (option études européennes (Ouest) à l'Université de Paris VIII Saint Denis et en Sociologie Politique et Politique Comparée à l'Université de Paris X Nanterre, Oupa Diossine Loppy est auteur de trois romans, d'une pièce de théâtre, d'un recueil de nouvelles, deux livres numériques.

Romancier sénégalais, de parents bissau-guinéens, Oupa Diossine Loppy, écrivain fertile nous explique ses sources d'inspiration sa vision de la politique du livre et de la promotion des auteurs.

Comment procéder pour mieux faire connaître les jeunes écrivains sénégalais et africains ?
 
Nous avons, au sein de la plupart de nos Etats africains, un ministère qui est chargé de la culture. Mais, la réalité est que ce ministère est souvent chargé du folklore. Le cinéma et le livre sont les parents pauvres de ce ministère.
Cela peut se comprendre facilement ; un film peut gêner un régime, un livre peut ne pas répondre au goût d'un régime. Donc, il est plus facile de faire semblant que d'agir pour la promotion de la culture dont les principaux véhicules sont le livre et le cinéma.
Nos aînés (à part les auteurs classiques) ne sont pas connus, sauf ceux qui sont au programme dans les écoles ou universités. Donc, nous jeunes qui venons d'arriver, je pense que nous aurons du mal à nous faire une place si les choses ne changent pas.
Le livre est en crise. Les gens lisent de moins en moins, il y a la crise économique, c'est vrai, mais il faut oser le dire, il n'y a pas de promotion du livre, ni de politique du livre. Si le livre ne retrouve pas sa place d'antan, les écrivains sénégalais et africains resteront de grands inconnus.
Pour les jeunes écrivains sénégalais ou africains, il est peut-être bon de créer un espace où leurs ouvrages seront présentés au public (internet, émissions audiovisuelles etc.) et récompenser les meilleurs chaque année.
Au Sénégal, il faut rendre hommage au travail que fait Sada Kane pour le livre ; il anime des émissions littéraires où il donne la place aux jeunes écrivains. Je voudrais revenir à la politique du livre :
subventionner des livres pour qu'ils soient accessibles à tous n'est pas un privilège mais un droit. Le droit au savoir est une exigence. Le livre ne devrait pas être un produit de luxe mais un élément de savoir donc de développement.
 
Peut-on dire que vous êtes un écrivain engagé ?
 
C'est quoi être engagé ? C'est quoi l'engagement d'un écrivain ? Si l'écrivain accepte le fait qu'il est le porte-parole de sa communauté, c'est son devoir de traduire dans ses écrits les indignations du peuple.
Il n'écrit pas pour lui, d'ailleurs ses idées ne sont pas réellement les siennes mais celles de 'ceux qui n'ont point de bouche', pour reprendre l'illustre poète Aimé Césaire. L'écrivain est donc la bouche de ceux qui n'ont point de bouche. Nous n'avons pas encore le droit, nous Africains, de faire de la littérature un luxe.
Les autres, au stade où ils sont, peuvent le faire. Mais nous, pays appauvris, devons faire de la littérature un outil utile pour le développement économique, social et humain.
Si c'est cela être engagé, oui, je suis un écrivain engagé. Et je pense que l'engagement ce n'est pas seulement dans le ton mais aussi dans le fond des questions soulevées.
Si nous n'avons pas le temps de chanter la beauté des fleurs, nos enfants ou nos petits-enfants le feront certainement un jour mais pour ces moments cruciaux pour l'avenir du continent, attaquons-nous à l'essentiel : la justice et les droits humains qui sont les clés en tête du développement. Pour ma part, je n'écris pas pour la gloire; je cherche à être utile et de ce point de vue, j'évite d'être un subversif.
 
Depuis quand écrivez vous des livres ?
 
L'écriture a été pour moi un rêve d'enfant ; ça a été un rêve d'écolier. Quand je voyais le nom d'un auteur en bas d'un texte, ou quand je tenais un livre entre les mains, je me disais 'Pourquoi pas moi ?' et la volonté de devenir écrivain ne m'a jamais quitté.
En classe de seconde, j'ai écrit une nouvelle que j'ai gardée jusqu'au moment où les choses commençaient à se bousculer dans ma tête. J'ai commencé par la publication d'articles dans la presse quand j'étais en France (à Jeune Afrique Economie) et quand je suis rentré au Sénégal, dans les organes de la presse locale (j'ai même eu le privilège de publier quelques articles dans le magazine panafricain ContinentPremier).
C'est à partir de ces écrits que des amis m'ont rappelé sans le savoir mon rêve d'enfance : écrire des livres. Ils m'ont avoué que j'ai des qualités pour le faire.
C'est vers la fin de l'année 2002, je crois, que j'ai commencé les premiers jets de mon premier roman. J'ai écrit des romans 'Paris, Le paradis de l'enfer ', 'Le miroir sauvage', 'La poule qui chante', publiés par Edilivre, France. Il est également '
A la quête de mon identité, Retour au pays d'origine' aux Editions De La Lune. J'ai choisi le genre romanesque parce que je considère que le roman est plus complet ; le roman est une oeuvre majeure qui regroupe tous les genres : la poésie, l'essai... Il y a une pièce de théâtre : Qui voulait tuer Amilcar Cabral ? Et un recueil de nouvelles : Un amour impossible, deux livres numériques édités aux Ed. Le Manuscrit.
 
D'où vous viennent vos inspirations ?
 
Je n'ai pas besoin de lire les grandes oeuvres littéraires pour avoir de l'inspiration, à l'heure actuelle, il y a matière à disserter sur nos sociétés africaine et mondiale. Il suffit juste d'écouter la radio le matin, d'ouvrir son journal ou de mettre en marche son poste téléviseur pour être inspiré.
On peut regarder à travers sa fenêtre ou si on est un sportif, faire le tour en ville ou dans le quartier pour noircir ses feuilles blanches. La grande source de mon inspiration ce sont les injustices dans le monde (au sein d'un pays ou entre les Etats).
Quand je tombe sur un acte d'injustice, je ne peux pas me taire et je ne suis libéré qu'une fois que j'accouche l'idée sur un papier qui fera le paragraphe ou le chapitre d'un de mes romans.
 
Le thème de la folie est omniprésent dans vos écrits
 
Le thème de la folie est presque présent dans tous mes romans. Ce n'est pas moi qui ai choisi cette problématique, mais c'est la folie du monde qui s'est imposée à moi.
Par ailleurs, je n'ai pas de moments spécifiques pour écrire, mais je suis plus productif les matins.
 
Propos recueillis par El Hadji Gorgui Wade Ndoye