Aujourd’hui, au plan mondial, 40 % des terres sont concernées par des phénomènes de désertification et environ deux milliards de personnes. Alors que les yeux sont tournés vers la tenue de la 10ème Conférence mondiale sur la Désertification (CoP10, 10-21 octobre, Corée du Sud), les pays africains devraient davantage parler le même langage pour voir se réaliser leur projet pharaonique dit de la « Grande Muraille Verte ».
GENEVE- Une évaluation économique de la désertification révèle que dans les pays sub-sahariens, les coûts annuels de la dégradation des terres se situeraient entre 1 et 10% du PIB agricole (qui représente souvent 40 à 50% du PIB national pour ces pays. La désertification, renvoie à « la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches par suite de divers facteurs, parmi lesquels les variations climatiques et des activités humaines ».
C’est la conférence internationale qui s’est tenue à Nairobi en 1977 qui a permis la signature de la convention des Nations Unies de lutte contre la désertification (UNCCD), à Paris en 1994. Le 17 juin est la «Journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse» depuis 1994. Cette Convention qui accorde une grande place à la société civile est pourtant considérée comme le « parent pauvre » des trois accords internationaux issus du Sommet de la Terre de Rio de 1992. « C’est la seule, parmi les trois Conventions issues de Rio, à accorder une priorité explicite à l’Afrique », reconnaît la diplomatie française. En effet, l’UNCCD a fait le lien, dès sa création, entre environnement et développement, entre gestion durable des ressources naturelles et amélioration des conditions de vie des populations vulnérables. Elle offre ainsi un cadre multilatéral à l’expression de la solidarité Nord-Sud et à et à la construction de la coopération internationale pour un développement durable.
Mise sur les fonds baptismaux à la suite de la sévère sécheresse des années soixante dix qui a décimé le cheptel africain, défiguré tant de beaux visages d’enfants et de femmes du Continent noir avec son cortège macabre, la Convention a besoin d’un souffle nouveau, aujourd’hui plus que jamais, pour répondre aux attentes légitimes des peuples d’Afrique mais également des autres continents qui sont affectés par la sécheresse ou qui pourraient l’être. C’est tout simplement une question morale, de solidarité internationale mais aussi de logique économique au vu des conséquences néfastes de la sécheresse sur l’économie, sur les populations et sur la préservation de la biodiversité.
Lancé il y a six ans pour combattre l’avancée du désert en luttant contre la pauvreté, le projet de la Grande Muraille Verte prévoit de reboiser une bande de 15 kilomètres de large et de 7.000 kilomètres de long, qui s’étend de Dakar à Djibouti.
Rappelons que le 20 septembre dernier une Réunion de Haut niveau a eu lieu à New York à l’occasion de l’Assemblée Générale des nations Unies autour du thème : « Faire face à la désertification, à la dégradation des terres et à la sécheresse dans le contexte du développement durable et de l'éradication de la pauvreté » de même que des réunions interactives sur « Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique ».
El hadji Gorgui Wade NDOYE
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