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Représentant une partie du Patronat sénégalais ( la confédération nationale des employeurs du Sénégal- CNES) à la centième session de la conférence internationale du travail (CIT), Gora Thiaw salue l’environnement propice dans lequel la délégation sénégalaise a travaillé. Toutefois il reconnaît qu’il y a des problèmes basiques à résoudre pour que l’amélioration de la condition des travailleurs, notamment, des domestiques pour lesquels une convention internationale a été adoptée par les délégués, soit effective.

 Quels sont les grands dossiers qui ont intéressé le patronat sénégalais à la 100ème session de la Conférence internationale du Travail (CIT) ?

 Le BIT c’est la Mecque du monde du travail et tout ce qui s’y passe, nous intéresse. Deux éléments majeurs ont cependant retenu notre attention cette année: l’adoption de deux instruments internationaux (une Convention et une Recommandation) relatifs aux travailleurs domestiques. Une initiative unanimement saluée. Le Sénégal peut être fier car nous avons eu une avancée de ce point de vue car tout le monde parle de nouveauté alors qu’au Sénégal nous avons déjà eu un arrêté qui date de 1974, donc dès le début des années 70 et qui réglemente les conditions d’emploi et de rémunération du travail domestique. C’est dire que bien avant l’adoption de cette Convention, les autorités sénégalaises avaient déjà pensé à réglementer ce secteur. Ce qui est une chose extraordinaire même si sa portée était plus ou moins limitée mais cette réglementation était nécessaire car il n’y avait pas de syndicats patronaux pour fixer les règles d’emploi des travailleurs domestiques. C’était donc une avancée mais aujourd’hui, avec l’adoption d’une Convention et d’une Recommandation internationales on ira beaucoup plus loin dans la réglementation de ce travail. Les partenaires sociaux seront ainsi mieux outillés pour revoir cette profession qui est très importante mais qui était presque invisible. En tant que employeurs mais surtout en tant que simples citoyens nous avons presque tous des domestiques à la maison et ces nouveaux instruments nous permettront de mieux considérer nos rapports avec cette catégorie de travailleurs pour améliorer leur situation. Le second point fort est la décision prise pour mettre en place dès l’année prochaine un autre instrument relatif au socle de la protection sociale. Avec les crises multiformes que l’on voit dans de nombreux pays, les actions des partenaires sociaux et des gouvernements devraient tendre vers plus de cohésion sociale. Cela veut dire plus de protection sociale autant au plan vertical qu’horizontal. Il faut voir parmi nos populations celles qui sont les plus démunies, les plus vulnérables et leur assurer sinon des revenus du moins une protection sociale pour mieux faire face aux problèmes de santé et à tous les risques de la vie.

Je voudrais cependant noter que depuis plusieurs années les délégués des employeurs ne sont que deux et vous savez qu’à la Conférence internationale du Travail, il n’y a jamais moins de quatre commissions, nous sommes donc obligés de nous répartir sur deux commissions au maximum. Ce qui crée un problème car cette rencontre est certes un lieu du dialogue social, du tripartisme, mais c’est aussi un lieu d’apprentissage. C’est pour cela qu’il important d’y être mieux représenter afin de mieux tirer partie de ce qu’on y apprend et de l’appliquer chez nous. Le Directeur du BIT, Juan Somavia disait que c’est « bien de faire du tripartisme à Genève, mais c’est encore mieux de pouvoir le faire au retour dans nos pays respectifs ». Il nous pour cela confronter les enseignements tirés ici et nos réalités et en faire un bon usage. Par exemple, en parlant de protection sociale, tout le monde sait que cela nécessitera d’abord de mettre en place le dialogue tripartite pour voir son opérationnalité ». 

 Est-ce que l’environnement du travail au Sénégal permet de respecter les engagements du Patronat envers les travailleurs ?

 Il est toujours difficile de respecter tous les règlements prévus par les lois. C’est ce qui fait que ce qui se passe au BIT est formidable car c’est à l’issue de discussions de concessions et d’avancées à petits pas qu’on arrive à élaborer des normes consensuelles qui peuvent être appliquées par le plus grand nombre. Il est clair que chaque pays a ses réalités propres. Le Sénégal est un pays sous développé, les entreprises ont des difficultés comme les ménages comme les travailleurs, il est donc difficile de respecter à la lettre toutes les normes du travail. C’est là d’ailleurs où le tripartisme ou le bipartisme constituent des outils formidables. Les partenaires sociaux trouveront grâce à ces mécanismes s’ils ont la volonté ou les moyens pour voir concrètement ce qui est possible et ce qui ne l’est pas et d’avancer petit à petit. Ce qui n’est pas bon, c’est quand chaque partie s’arc boute dans sa position et dit je ne vais pas discuter. Le dialogue social constitue un outil formidable qui permet de discuter. Par le passé, les travailleurs sénégalais ont fait preuve de leur esprit de responsabilité et de mesure quand il le fallait. Les employeurs ont fait de même quand il a fallu faire avancer les conditions des travailleurs ils l’ont fait et quand cela n’a pas été possible en toute responsabilité ils ont donné leurs raisons.

 Avez-vous justement les moyens de vos politiques surtout avec les coupures d’électricité intempestive ?   

 Je vais commencer par une boutade, je suis allé dans un magasin et j’ai rencontré un groupe de travailleurs africains chargeant du matériel qu’ils venaient d’acquérir. Figurez-vous que c’était des lampes solaires donc des lampes qui ne marchent pas avec l’énergie électrique et nous avons bien rigolé de cette situation. Je leur ai dit que vous avez intérêt à dévaliser ce magasin car nous avons besoin de ces produits en Afrique. C’est pour exprimer la réalité concrète à laquelle nous sommes confrontés au Sénégal. Les entreprises comme les ménages souffrent de ce manque d’énergie. Cela devient un drame. Un drame parce que nous avons l’impression que l’on n’a pas encore bien mesuré la portée de cette situation chez nous. En effet tant que cette situation n’est pas encore réglée, il ne faut pas espérer de la croissance. Et ce sera un effet domino car ni le socle de protection des travailleurs ni l’amélioration de leurs conditions d’existence et le développement du Sénégal ne seront que des chimères. Le courant est donc nécessaire pour faire fonctionner les entreprises je ne parle même pas de vendre leurs services ou les biens produits. Tant que la question énergétique ne sera pas réglée au Sénégal, il sera illusoire de parler d’améliorer le sort de quiconque dans ce pays »  

 Propos recueillis, à Genève, par El Hadji Gorgui Wade NDOYE