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Rassemblement contre la candidature du Président Wade devant les Nations Unies.
Le Mouvement «Notre Sénégal» transmet une pétition avec 10.000 signatures à l’intention de Ban Ki Moon.
GENEVE- C’est en présence de Talla Sylla, que le mouvement «Notre Sénégal» qui regroupe sur Facebook plus de 40 mille amis, a transmis au Service de sécurité de l’ONU une lettre portant une pétition destinée au Secrétaire générale des Nations Unies signée, selon le mouvement par 10.000 personnes qui réclament la non candidature de Wade à l’élection présidentielle de 2012, une candidature jugée «illégale»par Mamadou Diouf, le porte parole du Mouvement, qui a lu lors du rassemblement les motifs de leur action ( lire plus bas lettre envoyée au Sg de l’ONU). A l’issue de la manifestation qui a regroupé une cinquantaine de personnes et qui s’est déroulée sous l’encadrement de la police suisse et dans le calme malgré les mots durs portés contre le régime de l’alternance, des manifestants nous ont donné leur réaction.
Mamadou Djigo, secrétaire général du mouvement «Notre Sénégal». L’organisateur du rassemblement se dit satisfait de son bon déroulement. «Il y a eu du monde parce que notre pays en vaut la peine, a-t-il annoncé.» Et de porter ses critiques envers le gouvernement du Président Wade «Nous sommes très déçus et très inquiets par rapport à la situation du pays. Même s’il y avait, ici, que deux personnes qui manifestent pour témoigner notre désapprobation par rapport à ce qui se passe au Sénégal, pour nous, c’est un motif de satisfaction. Beaucoup de Sénégalais aiment profondément notre pays». «Certes, l’avenir s’annonce sombre, poursuit –il, mais il y a un éclairci avec la naissance d’une conscience citoyenne.» Mamadou Djigo salue par ailleurs la présence de Talla Sylla à la manifestation. «C’est une satisfaction, martèle-t-il, Nous sommes heureux de le voir à cette manifestation car talla est quelqu’un de bien. Il a refusé les privilèges. S’y il y avait un prix du patriotisme à décerner, nous n’hésiterons pas à le lui donner.»
Moustapha Kamal Thiam, (responsable de l’APR en Suisse), chargé de s’occuper de des modalités administratives et pratiques de la manifestation a déclaré que «L’objectif de la manifestation est d’alerter l’opinion internationale à travers les Nations Unies, la communauté européenne et tous les dirigeants du monde afin qu’ils n’attendent pas ce qui s’est passé en côte d’Ivoire, en Libye, en Égypte, et dans d’autres pays en situation conflictuelle pour prendre des mesures à l’image de celles prises par le Conseil de sécurité ( envoi de militaires etc…)». Pour l’informaticien et ancien de l’ÉNEA c’est «Maintenant qu’il faut régler le problème en interpellant le président Wade, de lui dire qu’il n’a pas le droit de se représenter pour un troisième mandat. Nous ne voulons pas qu’on entre dans une situation conflictuelle au Sénégal pour que la communauté internationale commence à agir.» Le représentant du parti de Macky Sall conclut par une satisfaction: « Je me réjouis, a t-il asséné, de cette organisation qu’on a réussi de très fort belle manière. Maintenant il faudrait que tous les responsables d’association ou de partis politiques et tous les Sénégalais qu’on puisse travailler davantage en synergie pour qu’à chaque fois de besoin on puisse se rencontrer ici à Genève devant le Palais des Nations Unies pour manifester afin d’alerter la communauté internationale.»
Pape Faye du parti socialiste à Paris dit venir en tant que citoyen sénégalais apporter son soutien aux Sénégalais de Suisse qui sont de plus en plus engagés en politique, et en tant que membre du parti socialiste car souligne-t- il: « Il nous faut coordonner et harmoniser nos cations au niveau de la diaspora pour mieux faire face à ce ces voyous de l’alternance qui sont prêts à tout.»
Babacar Diédhiou du Collectif Galgui (Lyon). Présent à Genève pour manifester devant les Nations Unies, ce membre de la société civile explique que le mouvement Galgui s’engage pour plus de démocratie et de citoyenneté responsable au Sénégal. «On appelle tous les Sénégalais à une prise de conscience, dit-elle, pour qu’ensemble on puisse construire notre pays.» Il fera remarquer: «Au delà des hommes politiques, il y a la question humaine et la question de la responsabilité. Aujourd’hui, ce qui ruinent ce pays sont autant les partis politiques que des citoyens simples. Regardez par exemple, ce qui se passe avec les accords de pêche! Il y a, en effet, des pêcheurs qui falsifient les licences et dans plusieurs domaines c’est la même chose. Que dire de ces commerçants qui ne payent pas non plus leurs impôts!»
Mouvement pour le Travail, l’Emergence du Sénégal, la Justice, l’Unité, la Solidarité Territoriale :
T R E S J U S TE- NOTRE SENEGAL
Á Son Excellence
M. Ban KI-MOON
Genève, le 23 juillet 2011
Objet : Pétition contre la candidature illégale du Président Abdoulaye Wade
C’est avec beaucoup d’inquiétude que nous prenons l’initiative de vous faire parvenir cette correspondance, suite à la déclaration d’Abdoulaye Wade, Président de la République du Sénégal, de se présenter à l’élection présidentielle de 2012 pour un troisième mandat. En effet, il y a à peine quatre ans (le 01 avril 2007), M. Abdoulaye Wade déclarait officiellement, qu’il n’avait pas droit à un troisième mandat, que la Constitution du Sénégal le lui interdisait, parce que lui-même avait été à l’initiative du blocage du nombre de mandats à deux.
Contre toute attente, il a décidé de violer la loi en se déclarant candidat aux prochaines élections présidentielles de 2012. Nous sommes d’avis que cette candidature illégale, cache une volonté sournoise de dévolution monarchique du pouvoir et a pour seul but de protéger ses proches mêlés dans des scandales financiers, de corruption, de blanchiments d’argent, de meurtres, etc.
Si rien n’est fait le Sénégal risque de basculer dans la violence. Les actes antirépublicains et antidémocratiques que pose Abdoulaye Wade sont inacceptables pour tout démocrate et méritent par conséquent, de la part des autorités, des démocrates que vous êtes, une préoccupation et des actions concrètes.
Nous vous exhortons de le contraindre à renoncer à cette candidature illégale et d’abandonner son projet de dévolution monarchique du pouvoir en organisant des élections libres, transparentes et démocratiques !
Cette pétition vous parvient dans cette optique, avec le profond espoir de voir enfin ces pratiques qui sont à l’origine de guerres civiles, d’instabilités politiques, de déplacements de populations, de révoltes… dans plusieurs pays, prendre fin.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Secrétaire Général, l’ex
Mamadou DJIGO Mamadou DIOUF
« Les Nations Unies ne doivent pas attendre que le sang coule au Sénégal pour réagir »
Présent, à Genève, le 23 juillet, à la manifestation de protestation contre la candidature en 2012 du Président Wade, Talla Sylla qui est considéré comme un des martyrs de l’alternance au Sénégal demande au peuple sénégalais de s’inscrire sur les listes électorales et d’éviter « le piège du chaos » dans lequel Abdoulaye Wade qui est « déjà fini » veut installer le pays pour s’en sortir. Il prend ainsi en témoin les Nations Unies en déposant avec le Mouvement « Notre Sénégal » organisateur d’une manifestation, qui a réuni près de 50 personnes sur la place des Nations, précédée du dépôt d’une pétition au siège européen de l’ONU.
Vous venez de déposer une pétition contre la candidature de Wade adressée à Ban Kim Moon, Secrétaire général des Nations – Unies, qu’attendez vous de la Communauté internationale?
Je suis ici devant le palais des Nations Unies avec les Sénégalais pour répondre à la manifestation organisée par le mouvement « Notre Sénégal », le Collectif « Galgui » et il y a également « M23 » et d’autres mouvements qui ont lancé le même appel. Nous avons eu à déposer une pétition qui a été signée par 10.000 sénégalais. Il était important de dire au Secrétaire Général des Nations unies à qui nous avons remis la lettre que si le silence de celui qui doit dénoncer est sinon complice du moins responsable des agissements criminels, l’inertie de celui qui doit sanctionner est au minimum un encouragement.
Que voulez-vous dire plus concrètement ?
Les Nations Unies qui sont outillées pour savoir ce qui s’est réellement passé dans notre pays doivent anticiper et ne doivent pas attendre que le sang coule. Les Nations Unies ne doivent pas attendre qu’il y ait le chaos. Il faudrait, en amont, que l’ONU prenne des dispositions, qu’elle soit pro active pour aider le peuple sénégalais dans cette quête parce ce peuple est entrain de poser les actes qu’il faut pour reprendre sa souveraineté. Depuis un certain nombre d’années nous assistons à une perte de cette souveraineté. La Constitution de notre pays dit, en son article 3, que la souveraineté appartient au peuple qui l’exerce par l’intermédiaire de ses représentants mais aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’attribuer l’exercice de cette souveraineté. En vérité depuis plus de dix ans, les élections sont reportées au Sénégal. Toutes les élections au Sénégal hormis la présidentielle de 2007 ont été reportées. Il y a eu également par deux fois la prorogation du mandat des députés. Un président de l’Assemblée nationale qui avait un mandat a été balayé par le Président de la République. Le président de la Commission nationale autonome a été poussé à la démission. Ce sont là autant d’actes qui ne sont pas exhaustifs et qui démontrent que ceux qui sont au pouvoir ont confisqué la souveraineté du peuple sénégalais. Alors tout ce qui se passe depuis cette date historique du 23 juin 2011 prouve que le peuple sénégalais a décidé de reprendre la main et de reprendre sa souveraineté.
Vous demandez l’implication de l’ONU mais comment allez-vous faire vous concrètement au sein de l’opposition pour répondre aux Sénégalais qui disent que vous devez vous unir pour faire partir Maître Wade ?
Vous savez l’unité de l’opposition n’est qu’une modalité pour unir le peuple. Si les organisations d’opposition refusent de s’unir, c’est au peuple qui a le plus intérêt à cette unité de rester uni pour que le Sénégal soit sur les rails. Nous avons pour notre part toujours interpellé ce peuple et nous continuons à l’interpeller. Aujourd’hui il réagit et nous sommes entrain d’assister à une révolution. Au fond la révolution c’est un mouvement qui met en branle d’énormes masses humaines qui prennent en charge leur propre destin. Le Sénégal est en révolution quand au mois de mars dernier, ceux qui sont au pouvoir avaient parlé de coup d’Etat, nous leur avions dit nous allons vous offrir une révolution et ce sera votre pur cauchemar. Ils sont entrain de vivre une révolution démocratique et c’est à nous hommes politiques d’être modestes et d’être à l’écoute du peuple. Il ne faudrait pas être tenté de récupérer un tel mouvement et de ne rien faire qui tente de créer la zizanie dans le pays, de ne rien faire qui puisse installer le chaos dans le pays. Wade est fini et puisqu’il est fini, c’est lui qui a intérêt à installer le chaos pour s’en sortir. Nous devons être vigilants et très organisés pour encadrer le processus de son départ. C’est ce qui entrain de se passer. J’espère que nous trouverons les passerelles nécessaires au niveau de la classe politique et citoyenne.
Wade propose d’organiser des élections anticipées qu’en dites vous ?
La Constitution permet au président de la République de démissionner. Il n’a donc pas besoin de notre avis pour démissionner. Je veux dire que si Abdoulaye Wade démissionne aujourd’hui ou demain on aura une élection présidentielle anticipée quelque soit le contexte. Il n’a qu’à démissionner et n’a pas besoin de nous demander notre avis ni de proposer une élection anticipée. Pour le reste nous ne pouvons que demander à nos concitoyens d’aller s’inscrire sur les listes électorales. Il faut organiser des journées de mobilisation pour que les gens aillent s’inscrire et retirer les cartes d’identité et d’électeurs et se tenir prêts pour ne pas être surpris. C’est cela notre message.
Cela fait longtemps que vous n’êtes pas au Sénégal, quel message de solidarité envoyez-vous à vos collègues de la politique et au peuple dont une partie manifeste au même moment que vous sur la place de l’Obélisque ?
Cela fait quelques années que j’ai acquis la conviction que la diaspora sénégalaise a un grand rôle à jouer dans les changements à venir. Je suis donc dans une tournée des pays où des Sénégalais sont installés que ce soit en Afrique ou en Europe comme en Amérique ou ailleurs. Je rencontre nos compatriotes avec qui je mène des échanges pour voir comment organiser leur implication dans ce processus que nous avons tous en partage et qui va nécessairement conduire au renouveau du Sénégal.
Propos recueillis, à Genève, par El hadji Gorgui Wade Ndoye
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