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Procès du franc Cfa : Une monnaie inspirée du nazisme

Publié le, 25 novembre 2010 par Gorgui Wade Ndoye

'La nuit dure longtemps, mais le jour finit par arriver', dit l'adage africain. La nécessité pour les Africains de se démarquer de leur passé douloureux et de s'inscrire dans une logique de rupture d'avec toute forme de solidarité ambiguë, exige d'eux de renoncer à une monnaie qui les maintient dans une situation de dépendance et de contrôle continu. Et l'effet le plus vicieux est qu'il leur empêche de prendre le train du développement en toute sécurité. L'audace exigerait donc aux Africains de battre monnaie car, estime le politologue Nicolas Agbohou, aucun pays ne s'est développé avec la monnaie d'un autre.

COTONOU - Battre monnaie pour rompre définitivement avec la mendicité financière qui paralyse l'expression du génie créatif ou inventif africain et transformer localement toutes nos matières premières en produits finis générateurs des richesses appelées 'valeurs ajoutées', telle est la première véritable rupture avec le néo-colonialisme que notre audace a le devoir de détruire avec efficacité, soutient le Pr Nicolas Agbohou qui a eu droit à un standing ovation des participants au symposium de Cotonou sur 'L'audace, unique défi pour une Afrique nouvelle', tenu au Palais des congrès du 16 au 20 novembre. Le franc Cfa est le support du nazisme monétaire dont a été victime la France qui l'applique aux Africains depuis 1945 jusqu'à ce jour afin de les maintenir dans la pauvreté structurelle et sous sa domination perpétuelle. Pour l'auteur du livre 'Le Franc Cfa et l'Euro contre l'Afrique', une lecture sérieuse de ces travaux permet de mieux comprendre comment le franc Cfa a appauvri les pays africains qui l'ont adopté. Pour lui, le franc Cfa, 'nous infantilise et s'oppose fondamentalement à notre développement socio-économique'. Le franc Cfa est une propriété de la France, dit-il, qui l'a inventée pour ses propres intérêts légitimes au détriment de ceux des Africains mis en captivité. Le maintien du franc Cfa est un refus scientifique du développement global de l'Afrique francophone. Car il n'existe pas sur la terre un seul pays développé dépouillé de sa souveraineté monétaire. 'Notre audace d'aujourd'hui, pour l'avenir radieux de nos enfants, consiste à sortir victorieusement de ce nazisme monétaire français qui est condamné à l'échelle planétaire !', souligne avec force Nicolas Agbohou. Très en verve, le politologue annonce qu'il 'est urgent que les Africains ouvrent les yeux sur le reste du monde pour accepter résolument une nouvelle orientation de leurs économies. Car les ennemis sempiternels de l'Afrique n'ont pas encore baissé les bras. Ils avouent même à visage découvert leurs crimes économiques commis contre les peuples du continent noir, comme le fait ci-après le président français, Jacques Chirac, qui veut se dédouaner la conscience au soir de sa vie politique : On oublie seulement une chose : c'est qu'une grande partie de l'argent qui est dans notre porte-monnaie vient précisément de l'exploitation depuis des siècles de l'Afrique. Pas uniquement, mais beaucoup vient de l'exploitation de l'Afrique. Alors il faut avoir un petit peu de bon sens. Je ne dis pas de générosité, mais de bon sens, de justice pour rendre aux Africains, je dirais ce qu'on leur a pris ; d'autant que c'est nécessaire si l'on veut éviter les pires convulsions ou difficultés avec les conséquences politiques que ça comporte dans le proche avenir'. Nicolas Agbohou venait de conforter avec maints exemples les participants dans leur conviction qu'une monnaie est aussi une affaire d'indépendance. Son cri de liberté, prononcé devant les enfants de Patrice Lumumba, d'une des filles de Kwamé Nkrumah, etc., ne pouvait être ignoré. Aujourd'hui, on aurait aimé avoir l'avis de l'économiste Amady Aly Dieng sur ce sujet. Que feront nos chefs d'Etat de ce dossier, pas du tout nouveau mais urgent et important et qui les interpelle ; même si cela pourrait faire chanceler leur fauteuil. En tout cas, le Manifeste du Cinquantenaire adopté le samedi 20 novembre 2010 demande expressément aux Africains de battre leur propre monnaie.

El Hadji G. W. NDOYE