LES ETATS UNIS D'AFRIQUE ET UNE MONNAIE: COTONOU RENOUVELLE LE CRI DES ANCETRES.

Battre monnaie, aller immédiatement aux États-Unis d'Afrique... : Le symposium du cinquantenaire de Cotonou annonce les contours d'une Afrique nouvelle.

COTONOU - Le Symposium de Cotonou sur 'l'Audace unique défi pour une Afrique nouvelle' a pris fin ce week-end. Après la présentation du Rapport général et le message de la jeunesse, le Médiateur de la République du Bénin, le Pr Albert Tévéodjrè, président de la Commission indépendante chargée de l'organisation du Symposium, a lu le Manifeste qui a été adopté et qui servira de boussole aux Africaines et Africains pour mieux appréhender l'Afrique de demain. Deux chefs d'Etat et un chef de gouvernement ont pris part aux travaux. Il s'agit du Dr Yayi Boni, président du Bénin, le président Paul Kagamé du Rwanda et le Premier ministre du Togo. Par ailleurs, Jean Ping, président de la Commission de l'Union africaine a fait le déplacement au Bénin en contribuant activement aux travaux des panels, de même que le président de la Commission de l'Uemoa. La paix et la sécurité, l'éthique, le développement des ressources humaines, une meilleure gouvernance des deniers publics, la promotion de la science et des nouvelles technologies de l'information, la protection de l'environnement, l'implication et la responsabilisation des jeunes et des femmes de même que le secteur privé et la Diaspora en tant qu'acteurs, la nécessité d'avoir une véritable vision prospective du développement fondé sur les valeurs morales du continent, la redéfinition d'un partenariat gagnant - gagnant entre l'Afrique et le reste du monde ont été autant de préoccupations soulevées par les participants au symposium de Cotonou. Le président Yayi Boni, en phase avec le Manifeste de Cotonou et appelant de tous ses vœux comme d'ailleurs son invité d'honneur, le président Paul Kagamé, s'est engagé à être le porte-parole du Symposium auprès de ses homologues de l'Union africaine. Une forte présence sénégalaise Au-delà de la présence assidue de Mme Christine Diop, l'épouse d'Alioune Diop, fondateur de Présence africaine et père spirituel du premier Festival des arts nègres, organisé avec un succès retentissant en 1966 par le poète-président Léopold Sédar Senghor, l'intelligentsia sénégalaise a apporté toute son expertise et son engagement par des contributions bien remarquées. On notera les communications de Malick Ndiaye qui demande à l'Afrique d'avoir l'audace de revisiter les systèmes juridiques inadaptés hérités des puissances coloniales, de l'économiste Amady Aly Dieng, qui s'est penché sur la question de la 'ponctualité, prévision, anticipation : problèmes et défis du temps'. Ancien fonctionnaire de l'Union africaine, Mangoné Niang a relaté les difficultés liées à la délivrance des visas aux Africains. En plus de la communication de Mme Eugénie Aw du Cesti, le Pr Amsatou Sow Sidibé a tenu un discours très énergique pour que les femmes investissent les postes décisionnelles de haut niveau. Malgré leur absence, les panélistes ont eu droit à la pensée ou aux contributions du philosophe Mamoussé Diagne que le Pr Malick Ndiaye a élégamment cité et à plusieurs reprises, du romancier Boris Diop dont a fait référence le Pr Albert Tévéodjrè. Le texte du Pr Iba Der Thiam devant représenter Me Abdoulaye Wade a été lu. Le Pr Thiam remonte l'histoire pour dire aux Africains qu'ils peuvent être fiers et dignes, car ils ont participé au développement de la science et à la liberté du monde. Il a convié l'assistance à prendre part au troisième Festival mondial des arts nègres qui aura lieu à Dakar du 10 au 31 décembre.

El Hadji Gorgui Wade NDOYE