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Bristol (Angleterre) – Lors d'une conférence internationale sur « L'islam et les médias », organisée par le Center for Media, Religion and Culture à l'Université du Colorado (à Boulder) en janvier dernier, beaucoup de participants, dont moi-même, ont étudié les stigmates négatifs attribués par les médias à l'islam et aux musulmans, en particulier depuis le 11 septembre 2001 et les différents attentats terroristes organisés au nom de l'islam par des extrémistes et des militants agissant en marge de la communauté musulmane traditionnelle.

Dans son puissant livre, Covering Islam, publié en 1981, feu Edward W. Said , écrivain et théoricien de la littérature, a retenu l'attention du public en décrivant comment les spécialistes et les médias avaient déterminé la façon de regarder l'islam. Au coeur de l'analyse d'Edward W. Said se trouve l'idée que les médias ont étroitement associé l'islam et les musulmans au militantisme, au danger et au sentiment anti-occidental.

En 1997, le Runnymede Trust, un groupe de réflexion établi au Royaume-Uni qui promeut une Grande-Bretagne multi-ethnique prospère, a repris la même idée dans « Islamophobie: Un défi pour nous tous ».

L'interprétation des événements survenus le 11 septembre 2001 a été faite selon une direction analogue. Lorsqu'ils ont analysé ces événements, bon nombre d'experts, d'analystes, de journalistes et d'hommes politiques ont cru que ce à quoi nous avions assisté lors des attentats du 11 septembre et de ses répercussions était un « choc des civilisations », autrement dit un combat entre la civilisation occidentale et la civilisation islamique ainsi que l'avait annoncé, quelques années auparavant, le politologue Samuel P. Huntington.

Au cours des trente dernières années, des études théoriques sur l'islam et les musulmans publiés dans les médias se sont largement inspirées de supports tels que les analyses de Said, la théorie du « choc des civilisations » de Huntington, l'islamophobie ou le racisme culturel pour analyser les questions relatives à la représentation de l'islam et des musulmans dans les médias. Ces supports ont encore une grande influence sur les études menées actuellement. En réalité, un bon nombre de papiers présentés lors de la dernière conférence sur « L'islam et les médias » se basaient sur fondements ces éléments.

Naturellement, le recours à de tels supports détermine incontestablement l'aboutissement de ces conclusions et analyses. Le problème, cependant, est qu'au centre des approches susmentionnées figure une façon de pensée binaire qui place l'Occident d'un côté et l'islam de l'autre.

Pourquoi les médias sont-ils si obsédés par cette approche binaire? Le mode de pensée binaire soulève, à mon sens, deux problèmes:

Premièrement, il ne permet pas de comprendre l'aspect productif de l'affrontement de peuples dont les origines culturelles et religieuses sont différentes. La société, qui devient de plus en plus complexe, ne peut pas être dépeinte simplement en noir et blanc. Après tout, la société n'est pas statique. Elle a toujours été en mouvement.

Deuxièmement, l'approche binaire, qui inclut l'idée de « l'Occident contre l'islam » ou des civilisés contre les non-civilisés, s'est développée à partir du principe selon lequel le discours médiatique a le pouvoir de contrôler les représentations sociales injustes d'autres cultures ou religions. Ce principe suppose que les peuples sont en fait piégés, voire emprisonnés, dans une situation de choc absolu. En conséquence, l'approche binaire est inadaptée pour les défis complexes auxquels une société multiculturelle est confrontée.

Toutefois, les nouvelles ne sont pas si mauvaises. Alors que nous entamons une nouvelle décennie, l'exploration soutenue de la représentation culturelle et religieuse basée sur le dialogue offre plus d'espoir aux rencontres de peuples de culture et de religion différentes que ce qu'il ressort actuellement dans les médias.

En effet, les personnes de culture et de religion différentes sont naturellement des étrangers les unes pour les autres. Pour qu'il soit possible de reconnaître et de respecter l'autre, il faudrait faire un geste courageux qui consiste à se tourner vers l'autre et à permettre l'assimilation de l'inhabituel et de l'inconnu.

De cette façon, comme le souligne Zali Gurevitech, professeur d'anthropologie à l'Université hébraïque de Jérusalem, le caractère unique de chacun est reconnu et les différences acceptées sans heurts. Dans la société multiculturelle d'aujourd'hui, nous avancerions avec plus de confiance et d'espoir si les études sur la représentation des cultures et des religions par les médias accordaient plus de place à l'analyse fondée sur des approches axées sur le dialogue.


* Par Gabriel Faimau, titulaire d'un doctorat et chercheur au sein du département de sociologie à l'Université de Bristol au Royaume-Uni, s'est focalisé sur la représentation de l'islam et des musulmans dans les médias chrétiens britanniques. Article abrégé et distribué par le Service de Presse de Common Ground (CGNews) avec l'autorisation de l'auteur. Le texte est disponible dans son intégralité en anglais sur www.thejakartapost.com.

Source: Jakarta Post, 1er février 2010, www.thejakartapost.com