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El Hadji Gorgui Wade NDOYE, directeur de publication.

Aucun État ne défend ouvertement la pratique de l’esclavage! Aujourd’hui en Mauritanie, des géniteurs mâles, eux-mêmes esclaves ou affranchis -harratines- s’accouplent avec des femmes esclaves pour perpétuer l’esclavage, j’allais dire « l’esclavagerie ». Le virus est ainsi transmis par l’intermédiaire d’une mère. Oui, c’est impersonnel car dès qu’elle met au monde sa progéniture, son maître en dispose comme d'un « bien ». L’esclavage devient ainsi un héritage. Comme un sort, il poursuit l’être sans être, déraciné, sans identité, sans état civil, sans passé… Se révolter, oui mais comment, dans une ambiance de peurs, de douleurs, d’incertitudes et dans un présent qui ne se conjugue qu’au passé, lié à celui du maître. Et ce dernier aura même le double culot de parler au nom de son bien d’esclave et de Dieu. Oui, Dieu est invoqué pour perpétuer dans la mémoire de l’esclave sa condition d’infériorité dont le Seigneur a bien voulu le doter. Ainsi donc, pour mériter d’entrer dans son paradis, l’esclave devait obéir à son maître.

L’Islam devient dès lors l’alibi du maître imposteur. « Ton paradis dépend de ta soumission à ton maître ». Il y a à mon avis une chose singulière qui relie l’islam à l’esclavage : la soumission. Religion révélée au Prophète Mohamed, Paix et Salut sur Lui, l’Islam naît au 7ème siècle après Jésus Christ, Paix et Salut sur Lui et se définit comme la soumission à Allah. L’esclavage lui, est comme le dira Boubacar Messaoud, le Président de SOS Esclavage dans une récente interview au journal Le Monde : « une soumission, entendez, une aliénation ou appropriation totale de l’esclave à son maître». D'ailleurs comparaison n'est pas raison. Le Professeur suisse, MEYER-BISCH Patrice de l'université de Fribourg, me dira lors de la conférence de Yaakaaré sur "Islam et Esclavage", introduite par M. Biram Dah et que j'ai eu l'honneur de modérer: "La soumission religieuse est libératrice alors que la soumission de l'esclave au maître est aliénante".

Suivre son maître jusqu’à la mort, comme un chien. Certes aujourd’hui, même si l’esclavage dont il s’agit est traditionnel en se déclinant sous trois formes : domestique, sexuel (avec le droit de cuissage) et agricole, l’esclave n’est plus battu au fouet ni ne porte de boulets aux pieds, comme ce fut le cas pendant près de 400 ans avec le commerce négrier des Européens. En effet, ce qui lie les deux esclavages est cette perte d’identité des esclaves, leur déshumanisation et la non application d’un code qui protège leur dignité d’Homme.

En Mauritanie aujourd’hui, ces esclaves sont invisibles, et pour eux se révolter est un vrai cauchemar pour la majorité qui ne sait plus où aller. Leur disque dur mémorial a été effacé. Sans argent, sans possibilité de se faire représenter par des ONGs comme SOS Esclave, leur sort devient hasardeux. Et dans cet aléatoire juridique, se développe l’impunité. Les maîtres d’esclaves sont en majorité Arabes-Blancs, riches et disposent du pouvoir décisionnel.

Pourtant, nous dit-on en Mauritanie, l’esclavage est aboli depuis juillet 1981, combien d’années après Victor Schœlcher, Toussaint Louverture ! En outre, le 8 août 2007, une nouvelle Loi anti esclavagiste plus répressive a été votée, mais on ne compte encore pas moins de 100.000 esclaves dans cet Etat musulman. La pratique d’asservissement dans le monde islamique: dans le Golfe, en Iran, en Afrique, est réel et inquiétant comme le révèle l’anthropologue musulman Malek Chebel. Mais on connaît peu l’ampleur de cet esclavage contrairement au commerce triangulaire du 16ème au 19ème siècle. Il y a par exemple une certaine pudeur pour évoquer cette réalité par l’affinité religieuse qui lie l’Orient et l’Afrique noire. Aujourd’hui encore l’ONU annonce qu’à travers le monde 27 millions d’individus sont assujettis à l’esclavage. La traite négrière concernait pour sa part pas moins de 15 millions de Noirs.

Pour la Cour internationale de Justice (CIJ), l’interdiction de l’esclavage est une norme impérative du droit international général, à laquelle nul instrument juridique ne peut déroger.

El Hadji Gorgui Wade NDOYE, directeur de publication.