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L’AMBASSADEUR BLAISE GODET, représentant permanent de la Suisse auprès des Nations – Unies à Genève
« Notre soucis est d’intégrer les étrangers aux valeurs de la société suisse. »
Réagissant au rapport de M. Diène, l’ambassadeur Godet affirme que la Suisse « prend très au sérieux le rapport ». Pour lui, la véritable tâche qui incombe à la Suisse c’est de réussir l’intégration des ses étrangers. « Il me semble que dans une certaine mesure, il faut toujours tenir compte des particularités du fédéralisme suisse. En effet, la lutte contre le racisme, n’est pas une tâche de l’Etat central mais elle est une tâche des Cantons par le biais notamment de leurs commissions pour les étrangers qui sont censées favoriser leur intégration. » Est – ce une intégration au sens unique ? (Lire l’entretien exclusif avec le diplomate).
M. l’ambassadeur, vous venez d’écouter le rapport sur le racisme en Suisse présenté par M. Doudou Diène, rapporteur spécial de l’ONU pour la lutte contre le racisme et la xénophobie. Quelle lecture faites – vous de son travail ?
« Eh bien ! Ecoutez, nous avons salué le travail de M. Diène. Il est vrai qu’il contient quelques critiques notamment à l’égard de la Suisse. En gros, il reproche à la Suisse, de ne pas avoir sur le plan stratégique, si vous voulez, sur le plan politique une volonté de lutter au sommet de l’Etat contre le racisme. Nous allons examiner ces critiques et nous allons poursuivre le dialogue avec lui. Il me semble que dans une certaine mesure, il faut toujours tenir compte des particularités du fédéralisme suisse. En effet, la lutte contre le racisme, n’est pas une tâche de l’Etat central mais elle est une tâche des Cantons par le biais notamment de leurs commissions pour les étrangers qui sont censées favoriser leur intégration. Mais encore une fois, nous prenons ces critiques au sérieux. La Suisse, s’exprime en matière des droits de l’Homme, critique certains pays pour leur manquement. Il est donc aussi tout à fait normal, si l’on juge qu’il y a des manquements du côté suisse, qu’ils soient signalés et nous allons entrer en matière et les examiner. »
M. l’ambassadeur, vous voulez dire que les autorités ne me minimisent pas le rapport de M. Diène sur le racisme en Suisse?
« Non ! Nous aurions tort de minimiser ce rapport. Vous savez, je crois qu’il n’y a pas un pays au monde qui peut prétendre avoir définitivement gagné la lutte contre le racisme, qui peut se vanter d’avoir en quelque sorte parfaitement intégré tous les éléments étrangers de sa population. C’est un effort constant qui doit être, sans cesse renouvelé. Je vous le répète, nous allons examiner ce rapport avec le plus grand sérieux. »
M. Godet, mais vous reprochez quand même quelque chose au travail du rapporteur. Certains ont parlé d’une tendance à la généralisation de cas particuliers de racisme ?
« Nous ne reprochons rien au travail. Peut – être une certaine généralisation mais de manière générale, nous allons essayer quand même de voir ce qui peut être fait pour mieux intégrer les étrangers. Vous savez, nous avons en Suisse, vingt pour cent (20%) de la population qui est d’origine étrangère. Nous avons jusqu’à présent, je crois, réussi à éviter ce que j’appellerai ces phénomènes de communautarisation ou de ghettoïsation excessive. Notre soucis est, vraiment, d’intégrer les étrangers pour que ceux – ci, se sentent pleinement intégrés aux valeurs de la société suisse. »
Propos recueillis par El Hadji Gorgui WADE NDOYE
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