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GENERATION ERASMUS*.

Publié le, 11 décembre 2008 par

Par Myriam BLAL

BERLIN- C'est dans une optique de voyage, d'aventure et d'apprentissage que je me suis retrouvée à passer un semestre à Berlin. Sans vouloir vanter les mérites de ce programme d'échange universitaire, je dois dire que c'est une opportunité que tous les étudiants devraient saisir. En arrivant ici, je m'attendais à rien de spécial. Mais quand on se mets en route vers une université inconnue et que l'on croise des personnes de différents pays qui sont tout aussi perdus que vous dans les couloirs du bâtiment, on sait que l'on a eu raison de prendre son courage à deux mains et de quitter le cocon familial. Je me rappelle du premier jour, une masse de jeunes d’un peu partout éparpillés dans le hall principal. Une masse éclatée, déboussolée.

On s'observe en silence, on s'évalue, on essaie de trouver des compatriotes et surtout on essaie d'avoir cette expression neutre sur son visage. Pas trop renfermée, mais pas non plus trop souriante de peur de passer pour un imbécile heureux. Peu à peu, dans l'attente de nouvelles directives, des groupes linguistiques se forment. Tout aussi étonnant que ça puisse paraître, j'observe une grande majorité de francophones, suivis de près par les italophones et les hispanophones. Puis, il y a les habitants des pays nordiques, qui parlent des langues dont la mélodie est teintée d'allemand mais qui n'en est pas. Ils parlent allemand avec un faible accent et aussi vite que s'il s'agissait de leur langue maternelle. Finalement, nous sommes divisés en groupe au niveau d'allemand équivalent et c'est parti pour six semaines de cours intensifs.

Les cours sont longs, un brin ennuyants mais nous rappellent qu'en fin de compte, on se débrouille quand même bien en allemand. Toute l'Histoire de Berlin nous est racontée, encore et encore, toutes les règles grammaire nous sont rabâchées. Mais le plus important c'est que ces cours nous permettent de se connaître, se rencontrer. Et là, débute une série fleuve de fêtes en tout genre.

Chaque soir, un autre bar, un autre quartier, une nouvelle « WG party », c'est-à-dire une fête dans nos différentes colocations. On y trouve de la bière à gogo, des étudiants des quatre coins du monde, une porte toujours ouverte pour d'éventuels nouveaux venus et du bruit, le bruit de la musique, le bruit de toutes ses conversations tenues soit dans la langue maternelle, soit dans un allemand approximatif, et au final le bruit de la police qui vient stopper les festivités. La génération Erasmus est une grande famille qui a son propre langage. Formellement, nous parlons tous allemand, mais la particularité de notre allemand, c'est que nous nous comprenons tous entre nous mais que les Allemands ne nous comprennent pas.

UN LANGAGE PIMENTE…ET UN FIER PATRIOTISME.


Notre allemand a été pimenté par quelques mots à compréhension internationale, par des tentatives de transformation d'un mot de notre langue maternelle en mot allemand ou simplement par le trop plein de bière qui a fait dériver la langue d'un de nos compatriotes sur un mot et que nous avons tous repris.

Ce que l'on peut également observer parmi les Erasmus, c'est cette tendance au patriotisme. Tout le monde parle de son pays avec fierté et nostalgie. Chacun défend ses traditions, ses spécialités et son peuple. Et on se retrouve tous à tester la véracité des clichés que l'on se fait des autres pays.

Combien de fois n'ai-je pas entendu de la part d'un Français la fameuse question: est-ce vrai qu'en Suisse on fait tout lentement? Ou encore: Heidi et la raclette c'est suisse? Et la meilleure: tu es suisse? C'est bizarre, tu n'as pas d'accent! Et le même sort est réservé aux ressortissants des autres pays.

Les Italiens sont toujours questionnés sur la mafia et les nouvelles gaffes de Berlusconi, les Français sans cesse critiqués sur leur politique centralisée et leurs écoles élitistes, les Hollandais croulent sous les questions relatives à la légalité des drogues de tout genre et les Scandinaves répètent inlassablement les températures extrêmes auxquelles ils sont confrontés dans leurs pays devant les yeux écarquillés de leurs interlocuteurs.



En fin de compte, être Erasmus, c'est être confronté à ce qu'est l'Europe, un melting pot de cultures différentes qui essaient de créer des liens entre elles.

… A suivre…

*ContinentPremier a demandé à Myriam Blal, une étudiante en dernière année de bachelor en science politique, qui participe actuellement au programme Erasmus à Berlin en Allemagne de lui faire part de ses impressions au pays d'Angela Merkel. Avec une belle générosité et une belle plume, Myriam de parents Suisse allemand et Tunisien, raconte son Allemagne. Nous allons la suivre pendant trois semaines.