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Togo/après les législatives

Publié le, 16 janvier 2008 par

Les indices pour un nouveau décollage économique se précisent 

Par Edem Ganyra 

Après avoir été mis au ban de la communauté internationale pendant près de deux décennies, le Togo renoue progressivement ses relations avec ses principaux partenaires occidentaux. Il faut dire que l’apaisement du climat socio-politique consolidé par la tenue des dernières législatives en est pour beaucoup. 

La dernière bouffée d’oxygène en date dont a bénéficié l’ancienne “MusterKolonie” (« colonie modèle ») de la République fédérale d’Allemagne est la notification officielle le 29 novembre dernier à son président, Faure Gnassingbé, par Bruxelles (Union européenne) de sa reprise totale de coopération avec Lomé au titre de l’Accord de Cotonou. Les relations entre l’Ue (Union européenne) et le Togo ont été rompues en 1993 pour « déficit démocratique » après que de graves violations des droits humains aient été constatées en terre togolaise. Dans son courrier qui scelle le début d’une nouvelle ère de ses relations entre elle et les autorités de Lomé, l’Ue leur a toutefois demandé « la poursuite d’un dialogue politique approfondi sur des sujets à identifier conjointement », bref maintenir le cap de la consolidation de la démocratie. Le plus grand regroupement des Etats du “vieux continent” a essentiellement motivé la prise de sa nouvelle décision au sujet de cette bande de terre de 56.785 km² par les conclusions d’une part de ses observateurs et d’autre part celles des scrutateurs de diverses organisations internationales qui ont jugé le déroulement des législatives togolaises du 14 octobre « globalement satisfaisant ».

Mais c’est le contenu de la bourse dont l’Ue va délier les cordons très prochainement qui focalise davantage l’attention des premiers responsables togolais après cette officialisation de la reprise pleine et entière de sa coopération avec cet Etat ouest-africain. En effet, après les 32.800.000.000 de fcfa (environ 50 millions d’euros) qui lui ont été versés en 2006 au titre du 9ème Fed (Fonds européen de développement) pour encourager les réformes socio-politiques engagées depuis le mois de juin de l’année précédente, le gouvernement togolais s’est vu promettre dans la lettre du 29 novembre, sur la période 2007-2012, l’octroi d’une nouvelle enveloppe financière. Elle s’élève à quelque 80.688.000.000 de fcfa (soit près de 123 millions d’euros) et s’inscrit dans le cadre du déblocage du 10ème Fed. Un soutien financier de taille de nature à aider le pouvoir exécutif togolais à mettre en œuvre ou à poursuivre des chantiers de réhabilitation des infrastructures de base du pays tombées en désuétude depuis les années 90. Ou encore à remettre définitivement le Togo sur les rails de la croissance et faire face à ses énormes défis financiers. Par exemple, en avril 2007, selon la Commission de l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine), la dette publique togolaise a été évaluée à « 1.101,5 milliards de fcfa, ce qui représente 90% de son Pib (Produit intérieur brut) alors que le critère de convergence admis au sein de cette organisation sous-régionale a un seuil maximal fixé à 70% ». Sur le plan interne, pour redonner un visage plus reluisant au Togo, ses autorités compteront une nouvelle fois sur les recettes douanières, fiscales et surtout celles du Pal (Port autonome de Lomé), unique port en eau profonde de l’Afrique de l’Ouest, à travers le désenclavement qu’il offre aux pays de l’hinterland de cette sous-région comme le Mali, le Burkina Fao ou encore le Niger. La grande interrogation qui va tarauder l’esprit des Togolais sur l’apport des ressources internes de leur pays dans son programme de développement sera sans doute la question de la gestion saine des rentrées financières précitées dans un Etat où 61% de la population est touchée par la pauvreté selon une étude d’universitaires togolais. Sur ce sujet de gestion des ressources nationales, le ministre de la Coopération et du Nepad du Togo, Gilbert Bawara, un proche du président Gnassingbé, rassure.

En juin dernier, le Fmi (Fonds monétaire international) a salué les réformes politiques et économiques mises en œuvre au Togo quelques mois plus tôt et après l’envoi en février 2007 d’une de ses missions conjointement avec la Bm (Banque mondiale) dans ce pays. Presque six mois plus tard, il y a dépêché une nouvelle mission, à la demande de l’exécutif togolais, conjointement avec la Bm et la Bad (Banque africaine de développement) en vue d’apporter le soutien des institutions de Bretton Woods à la relance de l’économie locale. Les experts de ces institutions financières internationales ont échangé pendant près de quatorze jours avec des ministres et responsables de sociétés étatiques togolaises autour de « problèmes du secteur bancaire, énergétique, douanier, portuaire et cotonnier » selon l’Apa (Agence panafricaine de presse). Ce bouillonnement de la vie diplomatique au chevet de l’économie togolaise se situe dans le prolongement des retombées de la visite effectuée par Faure Gnassingbé auprès de la Bm et du Fmi à la mi-novembre dernier. Il a discuté avec les premiers responsables de ces institutions basées à Washington de la possibilité de la reprise de la coopération avec elles (coopération rompue en 2002) et du règlement de la dette du Togo envers ces deux tours de contrôle de l’économie mondiale, dette estimée fin mars 2007 à près de 61 milliards de fcfa.

Toutes choses qui ont assurément pesé dans la balance pour la nomination d’un nouveau premier ministre par le président Gnassingbé, nomination qui est intervenue plus d’un mois après la proclamation des résultats définitifs des législatives du 14 octobre par la Cour constitutionnelle. Un choix qui a été finalement porté sur Komlan Mally, 47 ans, réputé discret, souvent effacé dans la classe des politiques togolais, ancien ministre de la Ville et de l’Urbanisme et qui a de solides compétences de le monde de l’administration. Une nomination qui donne à elle seule une idée de la volonté du premier des Togolais d’impulser un nouveau souffle à la société togolaise.