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Les minorités constituent des « ingrédients de choix pour la presse à sensation». Les articles sont pleins de « préjugés, portant des critiques antagonistes quelquefois ironiques, souvent subtiles, mais néanmoins cruelles». A la suite des attentats odieux du 11 septembre 2001, les préjugés et amalgames surtout concernant la minorité musulmane sont devenus, le lot quotidien.

Un tas d’articles publiés donnent une image négative de tout ce qui a rapport aux musulmans, le plus souvent par ignorance de l’islam et de sa civilisation « découlant d’une éducation chrétienne diabolisant l’islam et ses adeptes, de sorte que l’attitude des médias suisses a été néfaste quant à l’intégration des musulmans dans la vie sociale et politique», écrit Mme Fawzia Al Ashmawi, enseignante à l’Université de Genève et auteur du livre la « Condition des musulmans en Suisse».

Mme Ashmawi constate que la couverture des problèmes liés à l’islam par quelques journaux locaux a pu augmenter la xénophobie suisse contre les musulmans. Au niveau local, des voix se sont élevées contre le nombre croissant de réfugiés, surtout ceux provenant de pays musulmans, au bénéfice d’allocations sociales et parmi lesquels le taux de naissance est élevé.

Les médias locaux, ont tendance à argumenter que l’islam est un obstacle à l’intégration des musulmans pratiquants dans le système social suisse, ajoute -t -elle.

Pour l’auteur de la condition des musulmans en Suisse « la population suisse est opposée à l’intégration d’étrangers de pays lointains, en particulier de ceux qui sont très éloignés de l’idéologie européenne ». Mme Ashmawi cite un article de Connexions Magazine (Genève No1 décembre 1996) rapportant la déclaration publique de M. Pilar Ayuzo, responsable du Centre de contact Suisses - Immigrés : « Il est évident que notre plus grande peur concernant les étrangers est de voir une personne noire devenir un membre de l’Exécutif, ou un musulman dictant ses lois».

Il y a un potentiel pour un conflit entre Musulmans et Suisses.

Selon l’Académie suisse pour le développement, dans une publication intitulée l’islam dans la société suisse (1997) : « il y a un potentiel considérable pour un conflit entre les musulmans et les citoyens du pays vivant ensemble. Beaucoup de nationaux réagissent par de l’inquiétude devant la présence croissante de musulmans. La coexistence entre les autochtones et les musulmans est entrain de devenir lourdement entachée par la peur des sympathisants islamiques radicaux – quelquefois avec raison, quelquefois de façon irrationnelle». Pour Mme Ashmawi « C’est le cas à l’égard des musulmans de la deuxième génération, déchirés entre la laïcité suisse et leurs spécificités islamiques. Pourtant souligne l’auteur : « Leur réaction d’avoir recours au radicalisme est moins justifiée par une introspection religieuse que par une rébellion, d’une part, contre la discrimination qu’ils rencontrent et d’autre part contre leur exclusion de la société suisse et du débat politique ». L’auteur donne l’exemple de

quelques « affaires » fortement médiatisées.



L’ «Affaire Voltaire » : GENEVE refuse « d’offenser la Communauté musulmane ».

L’ « affaire Voltaire», a débuté en juillet 1993, à l’occasion du tricentenaire de Voltaire : un metteur en scène français, Hervé Loichemol, adressa une demande de subvention à la Ville de Genève pour représenter sa pièce Mahomet ou le Fanatisme.

La pièce écrite par Voltaire en 1741, « est pleine d’une série d’accusations erronées contre le prophète de l’islam Mohammad » souligne Ashmawi.

Les autorités genevoises chargées des affaires culturelles refusèrent de financer la pièce en argumentant : « Nous ne voulons pas porter offense à la Communauté musulmane de Genève». Vexé par cette décision négative, le réalisateur français « porte presse» pour infléchir la décision administrative des autorités genevoises.

Le débat public ne sera pas à son avantage, car les représentants de la Fondation Culturelle islamique et ceux du Centre islamique de Genève se sont joints aux autorités de Genève contre Hervé Loichemol, et « la pièce ne fut pas autorisée à être jouée ».

« Affaire Ashmawi » : L’Université de Genève punit l’enseignante « non voilée »

L’affaire Voltaire, a été surpassée en août 1994 par une autre affaire impliquant le journal Catholique « Le Courrier » ( Genève) et une enseignante musulmane ( non voilée) de l’Université de Genève. L’enseignante avait adressé une lettre de contribution « Ne touche pas à mon Coran », envoyée aux médias locaux. Dans cette lettre ouverte, rapporte Mme Ashmawi, l’enseignante se déclarait indignée parce que la « Tribune de Genève » avait publié une caricature décrivant le Coran comme un livre ayant été rédigé par Mohammad et qui représente une menace pour les deux dissidents musulmans Salman Rushdi et Talisman Nassrine. « …Le procès de Salman Rushdi et de Talisma Nassrine n’est point le procès de la liberté d’expression, comme le veut le Club le pen, c’est un procès de lèse – majesté et de diffamation contre Dieu et contre Mohammad ». Ainsi à la suite de cette lettre suivie d’une vingtaine d’articles parue dans la presse genevoise, l’enseignante est accusée de propager le « fanatisme religieux». L’Université de Genève concernée, ne tarda pas à délivrer sa sentence en adressant officiellement un blâme à l’enseignante « pour l’irresponsabilité de ses propos». Fawzia Ashmawi en tire la conclusion « La polémique suscitée par « l’affaire Ashmawi » illustre le fait que les musulmans, qui respectent leur religion et observent les valeurs et rituels de l’islam, se voient accusés de fanatisme aussi bien par les médias que par la population indigène, ce qui révèle une compréhension limitée et erronée des sensibilités musulmanes ». « Cette polémique a également souligné la fragile de la liberté d’expression accordée aux musulmans en Suisse par les médias du pays » selon un article du Magazine l’Hebdo (Lausanne, octobre 1994) Après l’Affaire Ashmawi : la liberté d’expression existe –t- elle en Suisse? Titrait le journal.

Les médias plus ouverts aux musulmans

On est en 1994, mais force est de reconnaître aujourd’hui que des médias comme la « Tribune de Genève » et le «Courrier», font un travail extraordinaire en ce qui concerne la couverture des évènements liés aux minorités. Ce sont parfois des prises de position sans nuage, qui démontre que la presse ne doit jamais oublier son rôle de médiateur social et qu’aujourd’hui plus que jamais sa responsabilité est grande pour le maintien de la paix sociale en favorisant l’impartialité dans la relation des faits afin d’aider les populations à mieux saisir la complexité des faits présentés souvent de manière trop simpliste. Toute paix est fragile !

Par El Hadji Gorgui Wade NDOYE