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Les juges ont-ils les moyens de combattre la corruption ? " Non "[1] répond l'ancienne juge Eva Joly qui considère que "la corruption est un problème universel". Mme Joly affirme par ailleurs que "Beaucoup de citoyens de l'Europe de l'Ouest pensent que la corruption a lieu au Kenya, ou dans les Etats d'Afrique australe, et que cela ne concerne ni la Suisse, ni la Norvège, ni l'Allemagne, ni la France. La réalité pour moi est tout autre. Nos entreprises occidentales cotées en bourse sont parfois, et même souvent, corruptrices. Des contrats sont obtenus au moyen de la corruption au niveau local. Cette situation entraîne beaucoup de pertes pour les pays en développement parce que les conditions économiques ne sont pas optimales. Par contre, cela profite souvent à l'entreprise occidentale".

Construire un pouvoir judiciaire fort.

Le message d'Eva Joly annoncé par un communiqué de l'IUP aux élus venus de plus de 40 pays ? Il est important de construire un pouvoir judiciaire solide, indépendant, avec des juges compétents et non corrompus. "Il n'y a que les parlementaires qui puissent le faire et qui puissent solliciter le soutien des donateurs lorsqu'il s'agit de l'aide bilatérale. Les législateurs peuvent solliciter l'aide des banques de développement pour construire eux-mêmes cette institution importante qu'est le pouvoir judiciaire, et qui est absolument cruciale pour le développement".

Les juges ont-ils les moyens de combattre la corruption ? "Dans l'état actuel de la justice dans le monde, je dirais non. Mais en même temps, je pense que sans la construction d'un pouvoir judiciaire fort, la probabilité d'endiguer la corruption est moindre. C'est un pas indispensable, mais insuffisant. Il faut construire des institutions dans les pays en voie de développement, dont la justice. La justice a une place particulière parce que les autres institutions en dépendent. Si vous n'avez pas une justice en état de marche, ni les contrats commerciaux ni les contrats de travail ne vont fonctionner, pas plus que le respect des droits de l'homme qui est vital", a souligné Mme Joly.

La solution pour l'ancienne juge se décline en trois mots : formation, sensibilisation et sanction. "Mais pour ça, il faut une volonté politique". L'espoir est-il encore permis ? "L'espoir se trouve dans certains pays en développement, où des personnes dotées de qualités remarquables construisent des institutions. Il y a des petits succès et l'action de la Norvège, au niveau bilatéral, consiste justement à identifier les personnes qui portent l'espoir dans leur pays et de les aider à supporter la pression dans laquelle ils vivent".

Promouvoir le civisme mondial des organisations.

Réunis à New York, les dirigeants du Pacte mondial ( Global Compact), l'un des instruments les plus novateurs pour promouvoir le civisme mondial, s'engageaient à ajouter un dixième principe au Pacte mondial : la lutte contre la corruption. Kofi Annan, en pleine tempête sur l'affaire " Oil for food ", lançait ainsi un défi à la communauté internationale en clôturant le Sommet des dirigeants du Pacte mondial. Force est de constater que la corruption reste chevillée dans la pratique de beaucoup de leaders, du Nord au Sud, sous toutes les latitudes. Qui en paient le prix ? " La corruption est un phénomène entretenu par des élites et des milieux d'affaires. Elle les enrichit et appauvrit encore plus les pauvres qui en fait, en paient le prix ", reconnaissait l'ancien Président de la Banque mondiale, James Wolfenhson.
Il s'agit aujourd'hui d'œuvrer ensemble pour réaliser les engagements précis qui ont été pris à New York: " mettre en œuvre les principes énoncés dans le Pacte dans " vos sources d'approvisionnement; défendre les droits de l'homme dans les zones de conflit; assurer des conditions de vie décentes; investir dans les technologies non polluantes; appliquer des politiques de lutte contre la corruption, combattre les maladies telles que le sida, et développer les petites entreprises dans les pays les moins avancés"[2].

Pour atténuer les risques mondiaux auxquels l'humanité doit faire face, et pour réaliser la promesse d'un monde plus juste et plus stable, l'activité économique devrait coexister harmonieusement, en les consolidant, avec les droits de l'homme. Ceci implique des conditions de travail acceptables, un environnement viable et une bonne gouvernance. Oui, il n'est pas inutile de rêver. Un monde sans rêve, est un monde qui stagne. Une humanité qui se meurt. " Et nous voulons aller, comme le prophétisait Kofi Annan vers un monde où le droit prime partout, où la légitimité née de normes communes fait du pouvoir un instrument de perfectionnement pour l'humanité".
[1]- Mme Eva Joly, actuelle Conseillère spéciale de l'Agence de coopération et de développement de la Norvège, lors d'un séminaire intitulé Le droit et la justice au crible des parlements, organisé conjointement par l'Union interparlementaire (UIP), la Commission internationale de juristes (CIJ) et l'Association pour la prévention de la torture (APT) septembre 2006.
[2]- Kofi Annan, Sommet des leaders du Pacte Global, New York juin 2004.

Par El Hadji Gorgui Wade NDOYE.