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Bécaye Amalah Traoré, Conseiller technique Ministère des Affaires étrangères, coordonnateur du projet TOKTEN du PNUD au Sénégal :

Par El Hadji Diouf, Rédacteur en Chef

Nous revenons dans cette interview sur le projet TOKTEN (Transfer of Knowledge Through Expatriate Nationals :Transfert de connaissance par l’intermédiaire des nationaux expatriés), initié par le Programme des Nations – Unies pour le développement en accord avec certains pays. Notre interlocuteur explique l’expérience sénégalaise qui pourrait faire tache d’huile dans le reste du Continent. Il assure que l’Afrique a besoin de ses fils et le projet TOKTEN peut soutenir le développement économique de nos pays.

Pouvez vous nous expliquer le processus de mise en œuvre du Programme TOKTEN au Sénégal ?

Le projet TOKTEN–Sénégal (Transfer of Knowledge Through Expatriate Nationals :Transfert de connaissance par l’intermédiaire des nationaux expatriés) découle d’un vaste programme du PNUD visant à favoriser la participation des professionnels expatriés des pays du Tiers Monde aux efforts de développement de leur pays dans le but de faciliter ultérieurement leur réinsertion dans le tissu économique national. Ces experts sollicités pour des périodes de courtes durées d’une semaine à deux mois trouvent ainsi l’opportunité de faire bénéficier leur pays de l’expérience acquise à l’étranger. Ce programme a été mis en œuvre par le PNUD dans plusieurs pays notamment en Chine (depuis 1980 avec 1690 experts ), en Inde ( de 1980 à 1995 avec 470 experts ), en Iran (depuis 1991 avec 280 experts) , en Pologne (de 1991 à 1999 avec 126 experts ), en Palestine (depuis 1995 avec 200 experts) , en Turquie (de 1977 à 1999 avec 900 experts), etc.…Comme vous l’avez constaté, il a fallu l’arrivée au pouvoir de Me Abdoulaye WADE pour que notre pays bénéficie de ce programme ambitieux. Dès que le programme TOKTEN a été porté à sa connaissance par M. Mark Malloch BROWN, Administrateur Général du PNUD, le Président de la République Me Abdoulaye WADE , alors en visite de travail aux Etats Unis d’Amérique, a fortement appuyé le processus au bout duquel a été signé le 25 juin 2001, le Protocole d’appui par lequel le PNUD met à la disposition de notre pays une enveloppe financière de 200 000 US $. Dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, SEM. Cheikh Tidiane GADIO, Ministre d’Etat, Ministre des Affaires étrangères, a mis en place un comité de pilotage chargé de la sélection des consultants dont les membres relèvent des Structures suivantes :

  • La Direction de l’Assistance Technique de la Primature ;
  • la Direction des Sénégalais de l’Extérieur, du Ministère des Sénégalais de l’Extérieur ;
  • la Direction de la Dette et de l’investissement du Ministère de l’Economie et des Finances ;
  • le PNUD ;
  • le Bénéficiaire ;
  • et toute autre personne ressource pouvant faciliter ou éclairer la décision des membres du Comité.

Le travail au niveau du Ministère des Affaires étrangères, notamment la coordination du projet, consiste, dès réception d’une requête de mise à disposition de consultant, à :

  • Etudier le document de terme de référence. Ce document est d’une importance capitale car il constitue l’élément central nous permettant d’identifier dans notre base de données les consultants ayant le profil demandé ;
  • Procéder à l’étude des CV de consultants proposés éventuellement par le bénéficiaire ;
  • Préparer les dossiers à transmettre aux différents membres du comité de pilotage pour la sélection du consultant ayant le meilleur profil.

La décision du comité de pilotage est prise lors de la réunion convoquée à cet effet. Elle est souveraine et consignée dans un Procès verbal que nous transmettons, immédiatement, à l’UNOPS (United Nations Office for Project Services), structure choisie par le PNUD et basée à New York chargée de la mise en route des consultants. En plus du procès verbal, nous faisons parvenir aussi à l’UNOPS, en temps réel, par internet, juste après la réunion du Comité de pilotage, les CV des consultants sélectionnés. Pour la mise en route des consultants sélectionnés, l’UNOPS est chargé d’établir :

  • La lettre d’affectation ;
  • La réquisition de paiement des perdiems et des frais connexes ;
  • le billet d’avion ;
  • le contrat d’assurance médicale.

Après avoir transmis à l’UNOPS le PV de la réunion du comité de pilotage et les CV des experts retenus, nous informons, également, par courriel, les consultants sélectionnés de la décision du Comité de pilotage.

Le gouvernement sénégalais dispose t-il d’une base de données fiable des cadres sénégalais vivant à l’extérieur ?

Un projet TOKTEN exige pour sa mise en œuvre une base de données fiable. Dans la perspective de disposer de nos propres outils informatiques, pour alimenter cette base de données, nous avions, après le lancement officiel du projet, le 03 mars 2002, par SEM Cheikh Tidiane GADIO, Ministre d’Etat, Ministre des Affaires étrangères, fait recours aux médias paraissant dans le NET pour informer nos compatriotes de l’existence du projet TOKTEN, avec, à l’appui, une adresse Email par l’intermédiaire de Caramail. Depuis la mise en ligne du site Web du Ministère des Affaires étrangères www.diplomatie.sn à partir duquel nous avons notre nouvelle adresse Email tokten-senegal@diplomatie.sn nous avons installé l’inscription online. Cette base de données, certes, n’intègre pas, pour l’instant, l’ensemble de nos professionnels expatriés, mais nous avons l’ambition d’y faire figurer tous ceux qui s’intéressent, de manière volontaire, au projet TOKTEN.

Nous avons constaté que l’inscription sur la base de données est une démarche individuelle et volontaire. L’identification des experts ne pourrait-t-elle pas être plus proactive ?

Effectivement, l’inscription relève d’une démarche individuelle liée au caractère volontaire de la participation au projet TOKTEN. Les experts répertoriés dans la base de données du TOKTEN ont préalablement accepté les conditions d’intervention. Il est évident que tous ceux contactés n’ont pas répondu favorablement pour des raisons qui leur sont propres.

Au-delà des manifestations d’intérêt des institutions bénéficiaires, le représentant permanent que vous êtes joue – t - il un rôle d’intermédiation dans l’identification des besoins ? Quel travail de vulgarisation faites - vous ?

Vous venez de toucher une des préoccupations majeures du Ministre d’Etat, Ministre des Affaires étrangères. En effet, au - delà de la saisine officielle par correspondance adressée à tous les Départements ministériels, aux secteurs privés, aux organisations patronales et aux ONG, nous menons parallèlement des démarches auprès des collectivités locales et d’autres structures pour non seulement les informer de l’existence d’un tel projet mais également susciter le besoin de s’attacher des services de nos experts de la diaspora.

Pensez vous que le programme soit une réelle solution au problème de la fuite des cerveaux ?

Evidemment, ce programme ne peut être une solution définitive à la fuite des cerveaux, mais il permet de valoriser le capital expérience acquise par nos professionnels à l’étranger dont certains ont quitté leur pays après le Baccalauréat pour continuer leurs études supérieures et post-universitaires. D’autres étaient partis pour se perfectionner et en définitive sont restés à cause des conditions favorables au double plan professionnel et financier. Au demeurant, l’expérience que notre pays est entrain de vivre avec le programme TOKTEN permet de penser que nous pouvons, dans le cadre d’une réflexion commune entre les experts de la diaspora, l’Etat sénégalais, les bailleurs de fonds et les bénéficiaires, asseoir d’autres mécanismes de renforcement des acquis actuels du projet TOKTEN-Sénégal pour atténuer la fuite des cerveaux. La plupart des experts sénégalais vivant ou établis à l’étranger nous expriment toujours leur désir de faire profiter leur pays de leur expertise. Le seul obstacle à cette volonté était l’inexistence d’un mécanisme formel et fonctionnel.

Le secteur privé peut-il être bénéficiaire du programme TOKTEN ?

Le secteur privé fait partie des bénéficiaires. Toutes les requêtes visant à s’attacher des services de nos experts de l’extérieur sont recevables. Dans ce cadre le Ministre d’Etat, Ministre des Affaires étrangères, SEM. Chekh Tidiane GADIO, nous a donné comme instruction d’étudier et de faire suite à toute demande de cette nature.
Dans cette optique, le Ministère avait été sollicité par la SONATEL pour la mise à disposition de deux experts en informatique.
La première requête était relative à l’amélioration de la gestion des projets télécoms ; définition des éléments clés de la maîtrise des technologies IP.
La deuxième requête portait sur deux principaux aspects : le management de projet avec l’assistance à la professionnalisation de la gestion de projet informatique d’une part et à l’architecture du système d’information, d’autre part.
Les deux ingénieurs informaticiens sélectionnés par le comité de pilotage du projet TOKTEN, MM. EL Hadji Maty SENE et Birago BEYE, au terme de leur mission TOKTEN, ont été recrutés par la SONATEL.
MM. SENE et BEYE étaient Directeur de projet, respectivement à la SITICOM et à WORLDONLINE INTERNATIONAL, en France.
A la SITICOM, M. SENE était chargé de :

  • l’étude technico-organisationnelle de la migration du réseau et du service WAN sur FR vers le service de IP, VPN, MPLS ;
  • l’étude critique des apports de cette solution dans le contexte de Suez ;
  • l’élaboration des scénarios de migration et des nouvelles procédures de connexion au WAN de SUEZ.

A WORLDONLINE INTERNATIONAL, M. BEYE avait comme attributions :

  • l’architecture et les spécifications fonctionnelles du système d’information du fournisseur d’accès et du service internet WORLDONLINE INTERNATIONAL dont le siège est à Rotterdam ;
  • l’unification des procédures et outils de traitement de l’information sur l’ensemble des quinze pays où WorldOnline est présent.

Quelle évaluation quantitative en faites vous ? Combien d’experts ont été utilisés, dans quels domaines, pour quelles institutions ?

Depuis le lancement du projet TOKTEN, une quarantaine de nos professionnels expatriés ont participé au projet TOKTEN-SENEGAL.Les principaux bénéficiaires sont les Universités Cheikh Anta Diop de Dakar, ( quatre Professeurs), Gaston Berger de Saint Louis, ( vingt Professeurs) ; la SONATEL ( deux experts Docteur en Informatique) ; la SEMACO ( un expert en logiciel de comptabilité et d’administration- SAGE ligne 500) ; l’ONG ASRADEC (un expert Docteur en Sciences sociales) ; Dakar Média Centre ( deux professionnels dont un Docteur en Arts pour l’étude et la mise en œuvre d’un programme d’étude de niveau universitaire dans le domaine de l’audiovisuel et du cinéma documentaire) ; le Ministère de l’Economie et des Finances ( deux experts en finances et en banque) ; le Ministère des Affaires étrangères ( un expert en informatique, spécialiste en réseau et base de données) ; le Bureau Sénégalais du Droit d’Auteur -BSDA ( un expert). Le Comité a, sur requêtes de la Direction de l’Informatique de l’Etat et de l’Institut Sénégalais de Normalisation, sélectionné quatre experts, dont deux en informatique et deux spécialistes en norme. Pour les deux informaticiens, leur mise en route est liée à la fin des travaux de câblage actuellement en cours dans le cadre de l’intranet gouvernemental.

Quel est l’impact du programme sur le développement des pays africains?

Ce programme constitue une voie royale et appropriée pour nos pays de faire recours avec beaucoup de facilité à nos professionnels expatriés. L’impact est incommensurable. Avant la mise en place de ce programme, il était difficile de s’attacher des services de ces cadres de haut niveau dont la compétence est reconnue dans leur pays de résidence. Actuellement, avec la volonté affichée de nos compatriotes à l’étranger d’aider leur pays dans leur domaine respectif, le Sénégal est en mesure de valoriser ce capital dont une utilisation efficiente et harmonieuse lui permettrait de faire des bonds prodigieux. Le Ministère va lancer, avec nos compatriotes déjà intervenus dans ce programme, une réflexion commune pour lui donner une certaine spécificité bien sénégalaise.

Quels sont les insuffisances et motifs de satisfaction qui sont ressortis des rapports des experts ayant participé au Programme ?

Les experts ayant participé à ce programme ont tous exprimé leur satisfaction d’avoir fait bénéficier le Sénégal de leur expérience acquise sous d’autres cieux. L’expression de cet engouement n’est pas spécifiquement lié à l’avènement du TOKTEN mais il constitue le cadre idéal de réalisation d’un rêve et d’un vœu.

Quels sont les résultats tirés de l’évaluation du PNUD pour la fin 2003 ?

L’expérience est si concluante qu’à l’occasion de l’évaluation des activités pour 2003, le PNUD a procédé à une révision budgétaire pour doter le projet de fonds additionnels d’un montant de 170 000 US$ pour boucler la phase test. On peut dès lors penser que l’appréciation du PNUD est positive. Il vous appartient de l’approcher pour en savoir plus.

Quelles sont les perspectives ouvertes pour le Programme au Sénégal ? Quelles sont les prochaines étapes ?

Une réflexion commune, avec les consultants ayant déjà participé à ce programme, est en cours pour, d’une part, faire du projet TOKTEN-SENEGAL une référence au niveau international comme le Ministre d’Etat, Ministre des Affaires étrangères, SEM. Cheikh Tidiane GADIO, nous l’a demandé, et, d’autre part, amener les autres bailleurs de fonds à appuyer les efforts du PNUD dans ce domaine. Le moment venu, nous nous ferons le plaisir d’en dévoiler les contours et de partager avec nos experts de la diaspora les résultats de cette réflexion.

Quel message voulez vous transmettre aux sénégalais et aux africains de la Diaspora ?

Nous voudrions, d’abord, vous féliciter pour cette intelligente initiative en mettant en ligne un site web où il est possible de trouver des informations utiles.
Nous voudrions vous encourager à persévérer dans ce sens et vous remercier de l’opportunité que vous nous offrez de nous exprimer, à travers votre site web, pour faire connaître le projet TOKTEN- Sénégal.

Pour nos compatriotes concernés par ce projet, nous voudrions les inviter à participer à cet important programme qui leur permet de mieux valoriser, dans leur pays, leur expertise. Comme vous le savez, le Président de la République accorde une importance primordiale à l’implication des professionnels sénégalais à l’édification d’un Sénégal nouveau. Le projet TOKTEN nous offre ainsi l’opportunité de traduire dans les faits et actes ce vœu du Chef de l’Etat.
Aujourd’hui l’Afrique a besoin de ses fils et le projet TOKTEN, s’il est bien exploité, pourrait constituer une des voies par lesquelles le retour des intellectuels africains de la diaspora se ferait sur des bases concertées pour soutenir le développement économique de leur pays. L’Afrique pourrait alors, à l’image de l’Asie bénéficiaire de ce programme, connaître des avancées technologiques significatives.