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FACE AU FATRAS DE LA PRESSE AFRICAINE : PLAIDOYER POUR LA FORMATION
Une lecture du livre de Thierry Perret « Le temps des journalistes, l'invention de la presse en Afrique francophone», paru aux éditions Karthala
« Une école de journalisme digne de ce nom, dans chaque pays de l’espace francophone ouest – africain», constitue l’idée centrale, l’enjeu et l’originalité du livre de Thierry Perret* (qui mérite un large débat) Son objectif : « L’espoir d’avoir contribué à ce que les journalistes et la presse soient vus avec un peu plus de nuances» Nous voulons ici, appuyer ce plaidoyer que nous avions déjà fait dans la « Tribune de Genève » ( Edition du 10 décembre 2003) lors du sommet mondial sur la société de l’information qui devait réfléchir sur la solidarité numérique prônée par le Président Wade.
« Il est important, de donner un second souffle au développement de la formation des journalistes africains si l'on ne veut pas laisser l'Afrique dans un état de dépendance médiatique vis-à-vis des pays développés » soulignait Hervé Bourges président de l’Union de la presse francophone (UPF). Notre confrère Perret, critique les bailleurs de fonds qui avec «une remarquable incoordination », poursuivent un fantasme « l’amélioration de la pratique journalistique sans prise en compte de ses contraintes et de ses spécificités». Ainsi l’auteur adopte une nouvelle posture : une relecture de l’histoire des médias d’Afrique francophone avant d’envisager la question cruciale : quelle est, dans cette Afrique de la démocratie en transition (et des crises à répétition), la fonction du journaliste ? Notre réponse : être le nerf de la démocratie, par l’ouverture de débats, l’exposition de la pluralité par l’élargissement de la ligne éditoriale, la défense des droits individuels, et par le droit à l’irrespect, à l’impertinence…Cela suppose que le journaliste soit formé et que sa fonction soit protégée. Le saviez – vous : « la dernière promotion de journalistes ayant bénéficié de bourses d’Etat pour se former à Dakar, Yaoundé, Tunis, Bordeaux, Strasbourg ou Lille, en l’absence d’une école de journalisme, date de 1985/86)» selon RSF*. Comment s’étonner « de la vénalité et de la haine trop souvent au rendez – vous »? On pourrait objecter: En France de 1970 à 2004, on est passé de 10.000 à 35 000 journalistes avec près de 37% de femmes et il n y a que 15% qui sortent d’une école de journalisme. 85% des journalistes français ne sortent pas d’une école. Sont – ils mauvais? Michel Friedman, journaliste français interrogé par « Nouvel Horizon » Dakar : « Je ne crois pas que le passage par une école de journalisme soit un passage obligé. Je crois que c’est un bon passage pour ceux qui le peuvent. Le problème, c’est plutôt la formation professionnelle de qualité» En Afrique, rétorque Perret : « D’abord l’effectif de journalistes bien formés et professionnels est très faible dans les rédactions. La formation sur le tas marche dans le cas de rédactions bien structurées avec un bon effectif de journalistes compétents et crédibles » « L’éducation nationale n’offre pas souvent une certaine polyvalence qui permettrait de verser les diplômés d’autres filières au journalisme» précise Perret. Dans cette situation, et dans celle d’une presse qui se cherche et qui risque de se chercher très longtemps, la « formation par le passage d’une école de journalisme est opportune car un journaliste qui ne respecte pas la déontologie est beaucoup plus enclin à commettre des fautes professionnelles et beaucoup plus manipulable» plaide le journaliste français.
Des articles de presse s’inscrivent dans une sémantique de la rumeur au détriment de « l’esthétique du dire » et de la « communauté de sens » qui favorise l’érection d’un espace discursif propice au dialogue civilisé. Cette presse se décrédibilise en pensant qu’être libre, c’est mettre « sa plume dans du vitriol».
Certes dans un pays où la liberté de la presse est proclamée mais confrontée à des lois strictes, on peut poser des questions et on a jamais tendance à penser que tout reste à faire. Dans ce contexte, est posée la question du traitement de l’information selon qu’on se situe dans un média public ou privé. Aussi pendante est celle de la neutralité et de l’objectivité qui interpelle tous les citoyens. « Chaque média, public ou privé dispose d’une ligne éditoriale à laquelle aucun journaliste ne doit déroger. L’essentiel étant que cette ligne soit en adéquation avec l’éthique et la déontologie qui sont les bréviaires du journaliste » faisait remarquer Mamadou Kassé ancien Redchef au « Soleil ». Mais deux choses me paraissent importantes et que je partage avec Madior Sylla, ancien journaliste de la Télévision sénégalaise: 1ère chose : Vous pouvez noter toutes lois que vous voulez pour mettre à l’aise la presse, pour donner des droits à des journalistes, mais n’oublions pas qu’un droit ne s’exerce que lorsque l’individu qui le possède, le juge nécessaire. 2ème chose : Je ne crois pas à l’objectivité absolue. Ce qui guide jusqu’ici ma démarche personnelle : « il faut toujours être honnête dans l’_expression de sa subjectivité » Mais le véritable enjeu pour les sociétés africaines est, nous semble –t- il d’arriver à instaurer un débat politique serein. C’est à dire, comment institutionnaliser le débat politique, démocratiser l’espace public, de sorte que quand on perd les élections, on ne met pas le pays à feu et à sang ? ">
Par EL HADJI GORGUI WADE NDOYE
Notes:
* Thierry Perret est journaliste à Radio France Internationale. Son livre « Le temps des journalistes, l'invention de la presse en Afrique francophone», paru aux éditions Karthala, Mai 2005.* Côte d’Ivoire, Rapport RSF « Il est temps de désarmer les plumes et les micros», Mai 2005
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