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AU NOM DE TOUTES LES FEMMES : HARO SUR L’EXCISION.

Publié le, 16 février 2005 par

Par El Hadji Gorgui Wade Ndoye, directeur de publication.

« Jamais ma mère n’aurait pensé me faire du mal. Elle l’a fait pour me rendre propre et pure. Dans mon pays, on pratique l’infibulation pharaonique, la forme plus dure, au cours de laquelle l’on coupe le clitoris ainsi que les petites et les grandes lèvres avant de recoudre l’ouverture ». Ainsi s’exprimait Waris Dirie, dans son livre "L'aube du désert". Sa sœur est morte après une excision. Sa Mère «la base stable de notre famille, l’arbre dont les racines descendent jusqu’au paradis», celle là, qui ramassait le bois et renvoyait la fumée à Allah, qui le lui fournissait, pendant qu’elle défilait sur les podiums à Paris et à Milan, a cicatrisé cette blessure grâce à sa foi. La mutilation génitale féminine (MGF), n’est pas un phénomène isolé, elle concerne 130 millions de femmes et de filles ( selon l'UNICEF) dans le monde. Tous les ans, en Afrique et ailleurs, quelque 2 millions de fillettes subissent l’ablation du clitoris et des petites lèvres.

La Suisse fait face aussi à ce rite, non inscrit dans la religion musulmane, ni du reste dans aucune religion révélée. Non ce n’est pas cette Afrique que nous défendons. Ni celle de Faure Eyadéma, qui lui aussi, a osé en 2005, année dit – on consacrée à l’Afrique qui bouge, violer sans protection malgré sa géniale précaution la Constitution de son pays, le Togo, qui fut jadis appelé la Suisse de l’Afrique. La ressemblance, malheureusement entre l’Afrique et la Suisse, se démontre sur un terrain dont les joueuses et joueurs sont de véritables charlatans.

Exciseuses, dans la plupart des cas et exciseurs gagnent leur vie confortablement en torturant de jeunes filles innocentes. Au nom d’une tradition certes respectable mais inutile ou au nom de la cupidité inhumaine.

La mutilation génitale féminine (MGF) qui est répandue surtout dans les pays africains n’est exigée par aucune religion. Elle est pratiquée au nom de la tradition: comme rite d’initiation conduisant à la vie adulte, comme acte purificateur ou comme moyen de répression du plaisir sexuel. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance lutte depuis des années pour l’abolition de ce rite vain et cruel.

Des migrantes vivant en Suisse ont subi ce rite cruel ou en sont menacées (lire l'article suivant de Swiss Info) . Une étude réalisée auprès du personnel médical et des services sociaux, et présentée à la presse le 4 février par UNICEF Suisse, révèle que 29 pour cent des personnes interrogées ont été confrontées à des femmes excisées. La proportion s’élève même à 61 pour cent dans le cas des gynécologues. Une expertise juridique publiée le même jour montre que les personnes qui effectuent ou incitent à effectuer une mutilation génitale féminine se rendent coupables de lésions corporelles graves.

Chaque année, 2 millions de petites filles subissent l’ablation du clitoris et des petites lèvres. Certaines d’entre elles doivent même endurer ensuite une suture qui ne laisse qu’un minuscule orifice. Beaucoup de fillettes ne survivent pas à cette intervention pratiquée souvent dans des conditions peu hygiéniques et sans anesthésie.

Celles qui survivent souffrent souvent toute leur vie de douleurs au moment d’uriner, lors des menstruations et des rapports sexuels. A la naissance d’un enfant, elles doivent être à nouveau incisées, ce qui occasionne des hémorragies et entraîne souvent la mort. La perte du plaisir sexuel vient s’ajouter aux séquelles pour la santé.

Protéger les filles contre l’excision est une obligation

L’exécution de même que l’instigation sont punissables au niveau juridique selon les experts du Droit international.

Dans un document préparé par Stefan Trechsel, ancien président de la Commission européenne des droits de l’homme et la juriste Regula Schlauri : « Les personnes qui pratiquent une MGF ou incitent à la pratiquer sont punissables – c’est également le cas des parents qui envoient leurs filles dans leur pays d’origine pour faire exécuter ce rite ». Cette expertise juridique examine également les MGF sous l’angle des droits humains: en vertu de la Convention européenne des droits de l’homme, protéger les filles contre l’excision est une obligation.

Informer pour prévenir

Mogadiscio, était en guerre selon les journaux occidentaux. Pourtant, Waris a surmonté la peur d’être « kidnappée » pour se rendre chez elle afin d’informer ses compatriotes de la gravité des pratiques liées à l’excision.

« Il est relativement facile de s’élever contre une pratique quand on est loin, de parler des mutilations génitales féminines devant une salle pleine d’étrangers, mais il faut du courage pour risquer d’être désavouée par sa propre famille, pour contester les croyances de quelqu’un qui vous fait face. Traiter des MGF en Occident, écrit Waris Dirie, ne posait pas de problème. Le véritable terrain de la lutte, c’est la Somalie».

Waris Dirie, mannequin internationale d’origine somalienne, ex - ambassadrice de bonne volonté des Nations - Unies, connaît bien le phénomène. Avec sa Fondation Desert Dawn ( Aurore du Désert), elle récolte des fonds pour financer des programmes destinés à la sensibilisation des femmes par des séminaires de formation. Par ailleurs, elle finance des unités mobiles médicales et éducatives au profit des familles nomades de sa Somalie natale.

Il faudra aussi trouver des alternatives et occuper les personnes qui exercent l’excision par d’autres activités rémunérées afin de leur assurer une retraite volontaire et digne.

L’UNICEF, consciente que la lutte contre l’excision est délicate de même qu’elle nécessite beaucoup de doigté et de temps, évite en recourant à des répressions de reléguer la pratique dans la clandestinité. Certaines croyances sont têtues.

L’UNICEF Suisse, a annoncé qu’elle finançait un volet information et reconversion, des programmes de lutte contre l’excision depuis l’an 2000 au Burkina Faso et depuis 2003 en Somalie.

Au Sénégal, où l’excision est pratiquée en grande partie par l’éthnie mandingue, le Président de la République est monté au créneau pour dénoncer une « pratique barbare ». Des écoliers ont manifesté pour sauver leur camarade de l’ablation du clitoris. Les média ont soutenu leur action en alertant l’opinion publique. Par ailleurs depuis 1999, l'excision devient légalement punissable au Sénégal.

Dans les pays d’immigration pour lutter contre cette pratique qui ne se justifie plus de nos jours, il faut intensifier en outre la prévention au sein de la population migrante concernée; celle-ci passe par une information à propos des répercussions des MGF sur le plan juridique et sanitaire, souligne UNICEF Suisse.

La conférence internationale qui aura lieu le 7 mars à Zurich ( Cœur économique de la Suisse) sera consacrée à ce type de questions et aux moyens d’action. L’UNICEF a lancé un pin’s en forme de coquillage que chacun(e) est invité à porter le 8 mars à l’occasion de la Journée internationale des femmes.

C’est avec l’auteur de nos premières lignes Waris Dirie, que nous conclurons. En guise d’alternative à l’excision, sa Fondation informe sur la « Sunna» :

« Ce type de circoncision féminin, dite aussi symbolique, ne comporte pas d’ablation ni de suture. C’est un rituel. Il semble qu’en Arabie Saoudite, certaines femmes au fait de la modernité aient adopté cette pratique comme alternative».