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La 68ème session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique ouverte, officiellement par le Président Macky Sall, le lundi 27 août, à Dakar, a les yeux rivés sur le Congo. C’est depuis Dakar, hier, que le Dr Tedros Adhanom, Directeur général de l’OMS a rendu compte au Conseil de sécurité de l’ONU réuni à New York de la situation d’Ebola au Congo et de l’urgente nécessité de la maîtriser au vu notamment de présence dans des lieux à accès difficiles et souvent proches d’autres pays de la sous région. Dans cet entretien exclusif, Le Médecin Colonel Ibrahima Socé Fall revient sur la stratégie payante de l’OMS avec le Gouvernement du Congo et les autres partenaires pour faire face à cette maladie qui sitôt déclarée vaincue le 24 juillet est réapparue. De même il explique la menace que constitue ce virus qui est devenu un vrai casse tête pour la communauté internationale qui a cependant bien appris sa leçon au vu des erreurs commises en 2014 ! Vaincre Ebola à l’intérieur du Congo, éviter sa dissémination dans le reste de l’Afrique et à travers la planète, voici l’enjeu !

Médecin Colonel Fall, quelle est la situation actuelle d’Ebola au Congo ?

A la date d’hier, mardi 27 août 2018, l’OMS a compté 72 décès liés à Ebola dont 44 confirmés et 28 probables. Les cas probables sont des décès survenus avant la confirmation de l’épidémie. 111 cas de personnes atteintes dont 83 confirmées et 28 probables. Aujourd’hui les difficultés sont énormes car certains cas sont dans des zones en conflits armés. 4130 personnes ont été vaccinées. L’OMS a déjà déployé 172 experts et nous travaillons avec une cinquantaine de partenaires dont Médecins sans frontières (MSF) et ALIMA (The Alliance for International Medical Action) pour les centres de traitement.

 

 

Quelle a été votre stratégie payante pour combattre Ebola lors de sa 9ème parution en mai 2018 ?

Une réponse rapide et efficace n’est possible que si elle est basée sur la mise en œuvre d’une coopération d’un vaste réseau de partenaires techniques couvrant des secteurs multiples et également  la coordination des interventions par des autorités nationales compétentes à travers un engagement manifeste dans la gestion  de la riposte.

Le gouvernement de la RDC, en collaboration avec l'OMS et ses partenaires, avait réagi rapidement et efficacement pour la gestion de cette épidémie. Il  est aussi important de se rappeler que l'une des nombreuses leçons douloureuses tirées de l'épidémie dévastatrice d'Ebola en Afrique de l'Ouest en 2014 était que le monde attendait beaucoup plus de l'OMS par rapport à ce qu'elle devrait effectuer au cours d’un tel évènement de santé publique. Depuis lors, nous avons veillé à ce que l'Organisation soit mieux préparée pour être plus stratégique mais aussi plus opérationnelle afin de répondre en toutes circonstances aux dénis liés à la sécurité sanitaire et aux situations d’urgence.

Qu’a fait concrètement l’OMS ?

Dans les heures qui ont suivi la confirmation des premiers cas, l'OMS avait effectué l’analyse du Risque pour la République Démocratique du Congo, mais aussi à l’échelle régionale et mondiale ; nous avons immédiatement alloué plus de 2 millions de dollars du Fonds de Contingence pour les situations d'urgence et aussi déployé une forte équipe sur le terrain. A cet égard, les équipes de l'OMS sur le terrain avaient été responsabilisées pour effectuer dans l’immédiat plusieurs tâches à savoir :  enquêter autour du cas index pour mieux identifier l’ampleur de l’épidémie, élaborer le plan national d'intervention avec l’implication des parties prenantes, mobiliser des ressources nécessaires auprès des partenaires et donateurs  pour assurer la riposte de façon adéquate, faciliter les opérations logistiques parmi d’autres pour l'arrivée et l'utilisation des consommables clés de façon appropriée.

Il est vrai que l'épidémie d'Ebola est particulièrement complexe, menaçant un centre urbain et  aussi des zones rurales reculées. Il faut donc se battre sur deux fronts. Ensemble, nous avons pu combattre cette épidémie de Maladie à Virus  Ebola en utilisant des méthodes traditionnelles telles que l'investigation des cas, la recherche de contacts et la prise en charge des patients, et également des nouvelles interventions telles que la vaccination des personnes à haut risque d'être infectées par le virus. Ces personnes à haut risque sont des personnes en contact direct ou indirect avec des cas, mais aussi le personnel de santé en première ligne.

Comment faire pour prévenir plus efficacement ces maladies qui portent un grand coup au développement du continent africain, notamment pour le Congo?

Au niveau de l’Afrique nous enregistrons en moyenne une nouvelle épidémie tous les 3 jours. Nos pays font face aussi bien à des vieux fléaux tels que la Peste, le Choléra mais aussi à des maladies émergentes et réémergentes telles que Ebola, la fièvre à virus Marburg, la fièvre Jaune, la fièvre de lassa, etc… Notre équipe utilise l’approche de préparation et de prévention et de réponse basée sur l’analyse des risques, des capacités et de la vulnérabilité au niveau des pays.  Sur cette base nous assistons les pays pour renforcer leurs capacités dans les domaines clés de la prévention, de la détection rapide et de la riposte efficace aux épidémies en nous basant sur les exigences du Règlement Sanitaire International (RSI 2005) qui est un traité contraignant signé par les 194 Etats Membres de l’OMS.

Pour ce qui est de la RDC, le Ministère de la santé, avec le soutien de l'OMS et de ses partenaires, a effectué une revue des opérations stratégiques menées pour la riposte au virus Ebola. Cet examen des opérations effectuées a facilité le réajustement  des interventions qui étaient en cours, y compris l'élaboration d'un plan d'intervention de 90 jours après la fin de la première épidémie. Ce processus a également permis d’examiner la réponse effectuée à l'épidémie de choléra en cours et la crise humanitaire sévissant actuellement dans le pays.

Quel était l’objectif du plan post-Ebola ?

Il s’agissait de maintenir une vigilance accrue pour faire face à une éventuelle menace (C’est le cas, malheureusement, aujourd’hui), de tirer des leçons pour l’avenir et d'identifier les bonnes pratiques à maintenir et de contribuer au renforcement de la résilience des systèmes de santé du pays.

Nous devons toujours documenter les succès des ripostes au virus Ebola pour mieux faire face à des problèmes de santé encore plus complexes dans le futur.

De manière plus générale, nous devrons donc continuer à travailler ensemble pour faire face aux autres épidémies auxquelles le pays est confronté, comme le choléra et la poliomyélite. Nous devrons aussi collaborer pour sauver la vie de 300 000 enfants qui meurent chaque année de causes évitables. Mettons à profit l'élan de cette riposte au virus Ebola pour améliorer les services de santé pour tous les Congolais. Ils méritent d'être protégés contre tous les risques sanitaires, et non seulement à ceux qui sont les plus médiatisés.

Le Congo qui avait terrassé Ebola, vit sa dixième attaque. Les pays voisins ne sont ils pas menacés?

Nous savons par expérience qu'il suffit d'un seul cas d'Ebola pour déclencher une flambée rapide et que la RDC a enregistré par le passé plusieurs épidémies dont certains avec une forte morbidité et mortalité. Le virus continue de circuler sous la forme d'épizooties et nous devons donc rester vigilants. Cette vigilance n’est pas seulement pour la RDC mais également pour les autres pays à risque d'Ebola pour détecter à temps  un  nouveau cas. L'OMS a travaillé avec des personnels nationaux  de 9 pays autour de la RDC (Angola, Burundi, République centrafricaine, République du Congo, Rwanda, Soudan du Sud, Ouganda, Tanzanie et Zambie) pour renforcer leurs capacités dans le cadre de la prévention, la préparation et la riposte à une éventuelle menace du virus Ebola y compris la prise en charge des cas avec un accent particulier au niveau des frontières.

 Propos recueillis , à Dakar, par El Hadji Gorgui Wade NDOYE.