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La Guinée a connu plusieurs manifestations politiques ensanglantées qui ont fait de nombreuses victimes avant la signature des accords politiques du 12 octobre 2016.

La RADDHO félicite le peuple guinéen pour son sens élevé de maturité politique durant les campagnes électorales ainsi que le déroulement du scrutin communal du 04 février 2018 dans le calme. Le nombre élevé du taux d’abstention a démontré sans faille la crise de confiance entre les citoyens et les acteurs politiques. 

La nouvelle donne de la situation politique guinéenne depuis l’élection

Présidentielle de 2010, se caractérise par la guerre fratricide sans merci entre l’opposition et le pouvoir. L’enjeu de ce contexte étant le contrôle du pouvoir dans un contexte guinéen où, plus 50 ans de dictatures militaires et civiles au cours desquelles les seules zones de replis et de sécurité pour les citoyens restaient les communautés ethniques et territoriales transformées en partis politiques et en instrument de conquête du pouvoir.

Depuis le déclenchement des violences, l’observatoire décentralisé de la RADDHO a enregistré neuf personnes tuées précisément dans la commune rurale de Kalinko, préfecture de Dinguiraye (5), dans la ville de Kindia (1), dans la commune de Matam à Conakry (1) et dans la commune de Ratoma (2).

Par ailleurs, ces violences ont été accompagnées par la poursuite des actes de vandalisme, la destruction des biens publics et plusieurs cases incendiées.

La RADDHO déplore vigoureusement que l’instrumentation ethnique soit devenue une dangereuse arme que les politiciens utilisent pour la conquête du pouvoir en Guinée. Cette situation irresponsable menace la paix et la cohésion nationale. 

A deux ans des élections Présidentielles, la RADDHO :

Exprime sa vive inquiétude face aux menaces qui pèsent non seulement sur la paix et la sécurité de la Guinée mais également dans toute la sous-région ;

Condamne les pertes en vie humaines et la destruction des biens publics ;

Renouvelle sa vive solidarité aux familles victimes ;

Demande aux autorités guinéennes la mise sur pied d’une commission nationale

d’enquête afin de traduire les principaux responsables devant les tribunaux

compétents ;

Recommande un réexamen du mandat et le rôle de la CENI à l’Assemblée Nationale, en vue d’en faire un instrument autonome à même d’assumer pleinement son rôle de contrôle, de la supervision du processus électoral en toute transparence ;

Invite les partis politiques à éviter toute action susceptible de causer de nouvelles victimes et dégâts matériels ; et à rechercher une solution pacifique et mutuellement satisfaisante du contentieux électoral qui contribuerait à restaurer le calme et recentrer les efforts du pays sur le développement et la lutte contre la pauvreté ;

Exhorte les forces de l’ordre à assurer la sécurité de manière appropriée, tout en veillant au respect des droits des manifestants à la liberté d’expression et au rassemblement pacifique.