Ont collaboré à ce numéro

 Amb. Jean M,Ehouzou
 Christophe Boulierac
 ELYSEE
 MME SONA JOBARTEH
 ONU, OIF, UA, ODD
 UEMOA, SENEGAL
 UNIS, UNHCR
 UNIS, UNICEF

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Nos chefs d’Etat actuels sont entrain d’écrire l’une des plus belles pages du panafricanisme. L’Afrique devient ainsi techniquement un seul pays. Du jamais vu à l’OMS fondée en 1941 ! L’Afrique unie présente un seul candidat qui caracole en tête depuis que le processus a été lancé en septembre 2016. Le 23 mai 2017 si le pari des présidents d’Afrique réussit, les pères fondateurs de l’Union africaine auront gagné une belle manche dans la marche de l’unité du Continent.  

GENEVE- (Suisse)- Le 23 mai prochain, lors de sa Soixante-Dixième Assemblée mondiale de la Santé, les 194 États Membres de l’OMS éliront un nouveau Directeur général, qui prendra ses fonctions le 1er juillet 2017. La candidature de l’ancien Ministre éthiopien des Affaires Etrangères, et ancien ministre de la santé, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, présenté par son pays, au poste de Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé, a été approuvée par les Chefs d’Etat de l’Union africaine.  Les Africains sont allés regroupés pour décrocher ce poste que l’Afrique n’a jamais eu depuis la création de l’OMS. Lorsque l'instruction des Chefs d’Etat est tombée le groupe africain s'est saisi du dossier et la stratégie de campagne a été commune. « Tous les états représentés ici à Genève apportent leur contribution. Tous les ambassadeurs sans exception ont constitué un grand groupe. Tout le monde a voulu participer. Tout Le monde est derrière le candidat éthiopien qui est le candidat de l'Afrique. Nous sommes allés à la première partie de cette élection au comité exécutif en janvier dernier. C'était une mobilisation générale autour de la campagne », révèle l’ancien ministre des Affaires Etrangères du Bénin et actuel Représentant permanent de l’Union africain auprès des Nations-Unies.

 

D’autres valeureux et potentiels candidats pouvaient faire l’affaire. Il s’agit notamment de Mme la Pr. Awa Marie Coll Seck, ministre de la santé du Sénégal, du Malien Michel Sidibé actuel patron de l’ONUSIDA ! Tirant, cependant les leçons des échecs passés avec la présentation de plusieurs  candidats, les présidents africains ont eu le bonheur de recevoir l’excellente compréhension des candidats qui se sont retirés au profit de l’Afrique. Au nom de l’Afrique, le gouvernement éthiopien a ainsi été autorisé à présenter la candidature du Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus qui faisait face à l’italienne Dr Flavia Bustreo, du français Pr. Philippe Douste-Blazy, du hongrois Dr Miklós Szócska qui ont été recalés par le Conseil exécutif. En effet, le Conseil exécutif composée de 34 personnes techniquement compétentes a établi d’abord une liste restreinte au maximum de cinq candidats. Après les avoir interrogés, ce Conseil en a désigné trois dont la candidature sera examinée par l’Assemblée mondiale (ensemble des 194 Etats membres) de la Santé qui suivant ce processus novateur de transparence élira démocratiquement le nouveau patron de l’OMS, en mai 2017. Ce sera donc la mère des où le candidat africain fera face aux autres nominés le britannique Dr David Nabarro et la pakistanaise Dr Sania Nishtar.
L'Union africaine comme jamais!
La détermination des diplomates africains a été démontrée récemment à l’occasion du départ de Genève de quatre ambassadeurs, dont celui du Mali Mme Aya Thiam, très impliqués dans la campagne pour l’élection du Dr Tedros. La campagne a été lancée par Dr. Nkosazana Dlamini- Zuma, Présidente de la Commission de l'Union africaine (UA)  le 25 mai 2016, à Genève, lors une grande manifestation, assistée de plusieurs ministres des affaires étrangères dont celui de l’Algérie. L'ancien Président de l'UA, Idriss Deby du Tchad comme l'actuel Alpha Condé de la Guinée ont donné tout leur soutien à la Commission dont le nouveau chef est le Tchadien Moussa Faki Mahamat attendu d'ailleurs à Genève le 21 mai prochain pour renforcer les ambassadeurs africains dans leur campagne sans précédent. 
« Lorsque que nous faisons preuve de solidarité agissante et permanente, de cohésion, d'unité cela apporte ses fruits », se réjouit l’Ambassadeur Ehouzou qui souligne : « Ils sont 34 au Comité exécutif et au premier tour des élections le candidat africain a eu 34 sur 34. Au deuxième tour des élections, le candidat africain qui était déjà en tête a eu 30 sur 34. Aujourd'hui le candidat africain est en pleine campagne. Nous sommes sûrs qu'il sera encore premier à l'Assemblée générale de l’OMS ». Tout le monde sait que c'est l'heure de l'Afrique. L'Afrique s'était un peu mal organisée. « Ça fait 70 ans que cette organisation existe ». Les ambassadeurs africains ont créé différents groupes avec un coordinateur pour chaque entité pour avoir un bon maillage du monde. Le candidat n’a pas toujours besoin de se présenter dans tel pays ou dans tel autre. A Genève, on peut retrouver un Béninois, un Guinéen, un Tchadien, ce sont les ambassadeurs qui vont ensemble plaider la cause de leur candidat et quand on leur demande il est où le candidat, ils répondent en chœur «  nous sommes le candidat de l’Afrique ». Ce qui a beaucoup séduit les autres représentations des autres continents. « Nous nous sommes répartis les rôles dans la campagne et chacun joue sa partition. Le candidat lui-même est en train de partir un peu partout dans le monde entier. Quand on nous demande pourquoi vous faites cela nous disons c'est pour l'Afrique. Aujourd'hui nous vous autorisons à dire c'est un seul pays. C'est le continent africain qui est en train de combattre et de lutter pour que cette position importante au niveau de la santé lui revienne », rétorque M. Ehouzou qui a voulu saluer la sagesse des Chefs d’Etat d’Afrique : « Au nom de tous les ambassadeurs je voudrais humblement saluer et remercier les chefs d'État qui nous ont instruits pour nous donner l'orientation pour la meilleure voie du succès dans cette campagne-là. Et ensuite remercier tous mes collègues ambassadeurs qui se sont mis à la tâche. Chacun joue spontanément son rôle. Si on fait tout cela la garantie du succès est là. Nous faisons tout pour que le 23 mai prochain le poste de directeur général de l’OMS revienne à l'Afrique ». Très fier de la démarche unitaire africaine autour de sa candidature Dr Tedros qui a fait un parcours sans faute rappelle les quatre raisons de sa candidature : « J’ai la passion, j’ai l’expérience de chef de file au niveau national et international, j’ai l’expérience technique, politique et diplomatique dont l’OMS a besoin, enfin je proviens d’une communauté où la charge de la santé est très importante et j’ai eu à relever des défis dans ce domaine au niveau de ma communauté ».   
Rappelons que le Directeur général est le plus haut fonctionnaire technique et administratif de l’OMS et il dirige la politique d’action sanitaire internationale de celle-ci. La titulaire actuelle du poste, le Dr Margaret Chan, a été élue en 2006 et terminera son second mandat le 30 juin de l’année prochaine. Le nouveau Directeur général qui sera élu le 23 mai prochain prendra ses fonctions le 1er juillet 2017.
El Hadji Gorgui Wade NDOYE