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GENEVA INTERNATIONAL COOPERATION s'entretient avec El Hadji Gorgui Wade Ndoye

Publié le, 19 avril 2014 par Geneva International Cooperation

 

Entretien avec El Hadj Gorgui Wade Ndoye, journaliste au Palais des Nations à Genève

El Hadji Gorgui Wade Ndoye travaille comme journaliste au Palais des Nations à Genève depuis 2000. Il nous parle de sa carrière, de son travail de journaliste, des questions qu'il couvre et de l'importance d'avoir une perspective africaine sur ce qui se passe à Genève.

 

El Hadji Gorgui Wade Ndoye est journaliste au Palais des Nations depuis 2000. Premier sénégalais accrédité à l'ONU à Genève, il travaille aujourd'hui pour le groupe de presse sénégalais Walfadjiri et dirige le magazine en ligne Continent Premier. Très lus dans toute l'Afrique francophone ainsi que par la diaspora ouest-africaine, ses articles offrent un autre regard, africain, sur l'actualité de la Genève internationale.

Dans cet entretien, il nous parle de son parcours, de son travail de journaliste, et de l'importance de cette perspective africaine sur ce qui se déroule à Genève.

 

Quand êtes vous arrivé à Genève?

Je suis arrivé en 1999, le jour de Jeûne genevois, pour poursuivre mes études.

Qu'est-ce qui vous a amené au journalisme?

Il y a eu, en 2000, des élections au Sénégal qui ont débouché sur la première alternance démocratique. J'ai suivi ces élections depuis Genève, partageant dans les médias sénégalais mon regard personnel sur ce processus, ainsi que celui des sénégalais de Suisse.

Toujours en 2000, avec le passage au nouveau millénaire, Youssou NDour a été invité à Genève pour le réveillon et j'ai couvert cet événement, ainsi que sa préparation, pour les médias sénégalais.

Suite à cela, le Sud Quotidien, un des journaux privés les plus vendus au Sénégal, m'a contacté pour être leur correspondant à Genève. De fil en aiguille, je suis donc devenu journaliste et correspondant permanent aux Nations Unies. J'ai ensuite travaillé pour le journal Le Soleil, un autre quotidien sénégalais, ainsi que pour la BBC Afrique.

Aujourd'hui, je suis le directeur du Magazine Continent Premier et correspondant pour le groupe de presse sénégalais Walfadjiri qui a la télévision, la radio et la presse écrite. Pour Walfadjiri, je travaille avant tout pour la presse écrite qui permet un plus grand recul et une meilleure analyse. Il est important de mettre en perspective et d'expliquer les décisions qui se prennent à Genève.

Pour Continent Premier, nous avons plus d'espace, et faisons appel à des experts. Nous nous intéressons au continent africain, en essayant de décortiquer l'information, de gratter le vernis pour voir ce qu'il y a à l'intérieur et de donner des clés de lecture sur ce qui se passe en Afrique.

J'anime également un blog dans la Tribune de Genève. Enfin, depuis 2004, je donne un cours au Centre romand de formation des journalistes (CRFJ) sur l'image de l'Afrique dans la presse en Occident.

Sous quel angle abordez-vous l'actualité de la Genève internationale?

En 2000, lorsque j'ai été accrédité comme journaliste aux Nations Unies, il n'y avait que trois journalistes d'origine africaine. Il n'y avait donc pas ou peu de regard africain sur ce qui se passe ici, dans la Genève internationale. L'AFP, qui est la plus proche de l'Afrique francophone, parlait de temps en temps de l'Afrique à partir d'ici, mais uniquement quand les intérêts français le justifiaient.

Avoir un correspondant africain, qui a un regard et une perspective africaine de l'information, était donc quelque chose d'original, d'important et de nouveau. Avoir ce regard, c'est parler de la position de l'Afrique dans la définition des politiques internationales dans les domaines du commerce, de la santé, de l'environnement, des migrations, de la propriété intellectuelle ou encore des droits de l'homme. Et beaucoup d'organisations basées ici ont des programmes et travaillent sur l'Afrique. La CNUCED en est une, mais il y a également toutes les organisations humanitaires dont plus de 60% des activités sont destinées à l'Afrique.

Qu'est-ce que ce regard a de différend?

Nous soulevons des questions pour informer nos publics, et ce ne sont pas les mêmes préoccupations que celles d'un public occidental.

Les articles des médias occidentaux sur ce qui se déroule ici à Genève sont presque tous les mêmes. Mais quand vous avez un journaliste brésilien, chinois ou africain qui écrit sur ce qui se passe ici, ça change la donne. Nous colorons cette actualité en l'humanisant, et cela contribue à l'universalité de Genève. A Genève, on a le monde dans sa diversité qui s'exprime et l'avenir des Nations Unies se joue ici.

Quels sont les sujets de la Genève internationale qui intéressent vos lecteurs?

Je couvre particulièrement les questions liées aux droits de l'homme, à la santé, aux crises humanitaires, à l'environnement et à la migration. Les questions liées aux réfugiés et à la migration sont clés pour l'Afrique et nous concernent directement. Je couvre ces questions du point de vue africain et cela apporte un plus. Dans mes articles, j'essaie d'être très pédagogique sur les sujets que je couvre afin de donner des outils de compréhension du monde à mes lecteurs.

Y a-t-il d'autres correspondants de journaux africains qui couvrent la Genève internationale?

Cela dépend si l'on compte le Maghreb. En ce qui concerne l'Afrique sub-saharienne, nous ne sommes pas beaucoup, cinq à ma connaissance. Africa Link est là, un média soudanais, une journaliste freelance, un journaliste Sud-Africain et moi. L'Afrique est donc mal représentée ici.

Comment expliquez-vous qu'il n'y ait pas plus de correspondants africains?

L'argent est un facteur: la vie en Suisse coûte cher. Mais à défaut d'avoir tous les journaux, différents journaux africains auraient pu se regrouper par région pour avoir des correspondants ici selon les langues, un correspondant pour l'arabe, un autre pour le français, un autre pour l'anglais, l'espagnol etc.

Quelle est votre journée type?

Je viens souvent très tôt. J'aime bien prendre mon café au Bar de la Presse, sinon j'ai aussi une belle machine italienne qui me fait mon café! Je lis la presse et regarde le tableau des différentes réunions, conférences de presse et briefings, je contacte les experts, etc.

Souvent, dans les briefings du Service de l'information, qui ont lieu les mardis et vendredis, je soulève des sujets très spécifiques qui ne sont pas nécessairement couverts par les porte-paroles. C'est mon rôle, en tant que journaliste africain.

Combien d'articles sur la Genève internationale écrivez-vous par semaine?

Cela dépend, je dirais au minimum deux articles par semaine pour Walfadjiri ou Contient Premier. Je suis également très présent sur les réseaux sociaux. Tous mes textes sont repris par la rédaction de Walfadjiri et le retour des lecteurs est magnifique. C'est généralement moi qui propose des sujets, mais il arrive également que la rédaction de Walfadjiri me demande de couvrir certaines questions.

Je couvre également toute la Suisse pour Walfadjiri et j'essaie d'apporter la Suisse à l'Afrique. La Suisse ce n'est pas que les banques, c'est un paysage, une méthode, la discipline, la démocratie, la culture. J'ai par exemple fait découvrir le Monteux Jazz Festival à l'Afrique francophone. Pareil pour le Paléo Festival de Nyon. Lorsqu'il y a des votations, je les décortique pour expliquer comment la Suisse fonctionne et ce qu'il y a derrière un vote. La jeunesse africaine s'intéresse également à la démocratie et à des modèles de démocratie, et la Suisse intéresse.

Par rapport à mon temps de travail, je dirais que 80%vont à la Genève et les 20% restant à la Suisse.

Que préférez-vous dans votre travail?

Ce que j'aime le plus, c'est d'avoir réussi à me faire une place ici. Je suis écouté et beaucoup d'agences de presse utilisent les réponses à mes questions pour leurs dépêches. Je prends le temps de lire tous les documents distribués par l'ONU, je les compare entre eux, suis l'évolution d'une problématique et mets le doigt sur les incohérences. C'est notre devoir, de journalistes.

Un grand moment?

Je me rappellerai toujours de la réunion des P5 avec les cinq Membres permanents du Conseil de sécurité durant la guerre en Irak. L'initiative de Genève sur la Palestine était également un très grand moment. Pour l'Afrique, c'est le Somment mondial de l'information où l'ancien Président du Sénégal avait proposé la création d'un Fonds de solidarité numérique.

Quel est votre prochain sujet en lien avec la Genève internationale?

Je couvre la Syrie, parce que le Sénégal est à 95% musulman et cela crée des liens, et aussi parce que ce qui se passe en Syrie est un problème global.

Et votre dernier?

Sur la République centrafricaine.

Votre point de vue sur l'évolution de la couverture médiatique de la Genève internationale?

C'est intéressant mais Genève ne devrait pas dormir sur ses lauriers. La Suisse ne doit pas avoir peur de mettre les mains dans le cambouis pour proposer des solutions nouvelles.

Les médias sont en crise et avoir un journaliste à Genève coûte cher. Des journalistes partent et beaucoup de journaux comme Le Monde par exemple n'ont plus de correspondant ici. Mais Genève donne la possibilité d'avoir un regard sur le monde, d'avoir des experts de différents horizons sans bouger, des présidents et ministres disponibles, les opposants, etc.

Quand il y a eu les élections au Sénégal en 2012 pour la deuxième alternance démocratique, j'ai par exemple beaucoup donné la parole aux opposants qui faisaient leur marche sur la Place des Nations et réussi à obtenir des interventions de Ban Ki-moon pour des élections pacifiques.

SOURCE: http://www.cooperationinternationalegeneve.ch/fr/entretien-avec-el-hadj-gorgui-wade-ndoye-journaliste-au-palais-des-nations-gen-ve

 

 

 

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