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TROIS QUESTIONS A IBRA MBAYE, BASSISTE-CHANTEUR : Une nouvelle voix de la musique sénégalaise
Né à Dakar aux Hlm, Ibra Mbaye a commencé à jouer de la guitare puis de la basse au début des années 90 à Saint-Louis. Le musicien sénégalais a convaincu le public helvétique métissé en présentant au Bateau Lavoir sur le Rhône son premier album Xarit (Amitié en Wolof). Rencontre avec un talent, un fonctionnaire genevois, qui se profile comme un ambassadeur de la musique sénégalaise en Suisse.
Comment est né Xarit et que représente l’album pour vous ?
Ibra MBAYE : L'album Xarit est pour moi le début d'une nouvelle aventure. J'ai beaucoup tourné en Suisse et en Europe depuis plus d'une dizaine d'années. J'ai également participé à des projets et des albums dans des styles aussi variés que le jazz, le funk, la musique mandingue, le blues, le hip-hop etc... Toutes ces expériences m'ont permis de rencontrer des musiciens avec qui je me suis lié d’amitié et avec qui je voulais faire un album qui réponde à mes attentes d'un point de vue musical. Dans cet album, j'aborde les thèmes qui me touchent au quotidien tels que la joie d'être père, la tristesse de perdre son guide Serigne Saliou Mbacké, les défis de l'émigration ou encore la force de l'amitié. Il est composé de 9 titres et est produit par le batteur Papis Diongue, un ancien du groupe Missal de la Patte d’Oie.
Depuis quand faites-vous de la musique ?
J'ai toujours fait de la musique en marge de mes études et je continue à la faire parallèlement à mon emploi au sein de la fonction publique genevoise. Je travaille, en effet, depuis quelques années au service de probation et d'insertion de l'Etat de Genève et intervient dans la réinsertion des personnes incarcérées. J'ai commencé la musique au début des années 90, après quelques petits groupes montés avec mes amis, je suis parti à Saint-Louis pour mes études. C’est à Ndar que j'ai rencontré Djéli Mady Kouyaté. C'est à partir de ce moment que je joue régulièrement sur scène. A mon arrivée à Genève, j'ai repris des cours de basse et de contrebasse avec des professeurs privés dans le but, notamment, de développer mes connaissances harmoniques et en jazz.
Quels sont vos meilleurs souvenirs de musicien et les confrères qui vous ont inspiré ?
Mes meilleurs souvenirs, c'est d'avoir joué au Paléo festival et au Parc la Grange sur la scène Ella Fitzgerald dans la ville de Genève. C'est, en effet, incroyable de se produire devant des milliers de personnes. En tant que bassiste/choriste, j'ai accompagné plusieurs musiciens africains en Suisse : Kara, Koumbathosh et la célèbre chanteuse guinéenne Maciré Sylla avec qui j'ai tourné en France, en Hollande et au Liechtenstein. J'ai également été un des membres fondateurs du projet Jonas et Taxi-Brousse orchestra avec qui j'ai joué dans la plupart des grands festivals Suisse (Paléo festival, le Cully Jazz festival, le Balelec, le Lombric festival ou encore la mythique scène genevoise du parc la Grange qui a vu défiler des musiciens prestigieux tels que Césaria Evora, Ismael Lô, Salif Keïta, Marcus Miller ou encore Richard Bona etc.), mais également en France et au Maroc. J'éprouve également beaucoup de gratitude chaque fois que je rencontre un des musiciens qui m'ont inspiré Habib Faye, Richard Bona, Marcus Miller ou encore Samba Laobé Ndiaye, etc.
Propos recueillis à Genève par El Hadji Gorgui WADE NDOYE
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