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Ont collaboré à ce numéro
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Marguerite Contat Hi
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Mamadou Diouf, historien :"Le président Wade doit terminer son mandat et s’en aller"
L’historien sénégalais de renommée internationale était hier l’invité des Nations Unies dans le cadre du ‘ face-à-face’ de la session annuelle du Conseil économique et social (Ecosoc) dont le thème portait sur l’Education. Le Pr Diouf qui débattait en anglais avec d’éminents intervenants sur le rôle de l’éducation dans la préservation des conflits et sa place dans le renforcement d’une culture de la paix respectueuse des droits humains a bien voulu nous donner, à la fin de la rencontre, son point de vue sur la situation politique au Sénégal.
ContinentPremier.Com: Quelle est votre lecture de la situation politique du Sénégal suite à la lettre ouverte de Karim Wade aux Sénégalais, consécutive aux évènements du 23 et 27 juin 2007 ?
Mamadou DIOUF : On est dans une situation intéressante au Sénégal. Si on prend Wade et son fils au pied de la lettre, on se rend compte que Wade a toujours nié ce qu’on continue à appeler la dévolution monarchique du pouvoir. Il a toujours dit qu’il ne travaillait pas pour son fils pour lui assurer la succession. Mais le problème qui se pose avec cette situation est que le président Wade dit une chose et ses actes la contredisent tout comme son fils. Il y a deux équivoques à lever. Premièrement, Wade devrait effectivement dire qu’il n’est pas en train d’essayer d’imposer des mécanismes qui permettront à son fils de lui succéder. Deuxièmement il faudrait aussi qu’il quitte l’idée qu’il a qu’il doit choisir son successeur. Le Sénégal n’est pas une monarchie. Dans ces conditions l’idée qu’un Président doit connaître son successeur est une vue de l’esprit. Le président Wade doit terminer son mandat et s’en aller. Un point c’est tout. Il n’a pas à dire qui doit lui succéder. C’est ça le problème aujourd’hui. Comment le croire quand il dit qu’il ne prépare pas son fils ? C’est vrai que j’ai défendu l’idée pendant très longtemps que Wade n’a pas cette idée et que Karim Wade est une pure création des journalistes sénégalais. Mais l’occasion a fait le larron ! A un moment, avec tout ce qu’on a dit sur son fils, avec tout ce que ses supporters lui disaient, je pense que c’est vrai, le président Wade est convaincu que son fils est la meilleure chose qui peut arriver au Sénégal. Il est le père, il a un certain âge. C’est devenu une idée fixe. C’est cela le problème. Maintenant s’il veut vraiment qu’on le croie, il faut qu’il donne des gages.
Quels types de gages Me Wade devrait-il donner aux Sénégalais pour éradiquer dans leur esprit qu’il œuvre pour une succession biologique ?
Le gage le meilleur, c’est peut-être, de sortir son fils du gouvernement. C’est la première étape. Il tirera ainsi la conclusion qui s’impose : les Sénégalais ne veulent pas de son fils. Et les preuves lui ont été administrées dès les élections locales de mars 2009 et les récentes manifestations du 23 et du 27 juin dernier.
D’ailleurs, ne peut-on pas ajouter à cela la lettre même de Karim qui dit qu’il est l’être le plus détesté du Sénégal et injustement …
Justement, cette lettre en atteste. Donc le président doit en tirer cette conclusion, c’est-à-dire sortir son fils du jeu s’il veut apaiser la situation sociale au Sénégal. Il doit dire clairement qu’il n’a rien à voir avec son successeur et qu’il va s’en tenir à la décision non seulement du Conseil constitutionnel mais également à la décision des Sénégalais. Si même la Cour constitutionnelle décide de valider sa candidature et que les Sénégalais manifestent encore leur rejet, il doit en tirer les conséquences. C’est-à-dire terminer son mandat et s’en aller. Il devra donc permettre aux Sénégalais d’organiser des élections transparentes et partir. Ces actes-là sont essentiels si le Président Wade veut se refaire une santé historique si vous voulez. Le capital qu’il avait accumulé durant sa période d’opposition et probablement pendant les deux premières années de son pouvoir, il l’a dilapidé. Reconstituer ce capital-là requiert qu’il prenne des décisions historiques. Et ces décisions qui ont une portée historique, ce sont en fait la sortie de son fils du gouvernement et la décision de ne plus ouvrir de débat sur sa succession. Il peut se battre au niveau de son parti s’il en a envie pour faire de sorte que celui qui sera le candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS) aux élections à venir soit un candidat qui lui est proche. Personne ne peut lui contester cela dans un cadre purement partisan mais il doit cesser de croire que le choix de son successeur est de son ressort.
Propos recueillis au Palais des Nations Unies à Genève par El Hadji Gorgui Wade Ndoye
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