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Le Salon africain du livre à Genève : Au banquet des écrivains africains
Le Salon africain du livre à Genève est un lieu d’échanges entre écrivains, éditeurs et lecteurs. Le Sénégalais Fewine Sarr y a présenté ses deux ouvrages Dahij et 105, rue Carnot.
(Genève) - La huitième édition du salon africain du Livre qu’abrite le Salon international du Livre et de la Presse, à Genève, a été, du 29 avril au 3 mai 2011, encore une fois, un lieu de débats et de rencontres intenses entre beaucoup d’auteurs et le public venu d’horizons divers.
Le Sénégalais Fewine Sarr participe pour la deuxième fois au Salon africain du Livre qu’abrite le Salon international du Livre et de la Presse qui se tient chaque année, à Genève, à Palexpo, pour y présenter ses deux ouvrages Dahij et 105, rue Carnot.
‘Le Salon est un lieu de rencontres, de débats. Nous avons aussi eu à cœur d'avoir un bon équilibre entre auteurs confirmés et jeunes qui se lancent. Nous avons à ce niveau eu la chance d'avoir plusieurs jeunes auteurs, qui ont plusieurs casquettes, lesquelles, à première vue paraissent inconciliables mais qui réussissent dans tous les domaines. C'est le cas de Felwine Sarr. Ce dernier incarne bien tout cela. Il est professeur d'économie, il a une carrière de musicien, et il chante. Il nous a fait d'ailleurs une démonstration en jouant de la guitare. En plus, il écrit des livres magnifiques : c'est un vrai plaisir’, explique Catherine Morand, journaliste suisse, chargée de la programmation du Salon africain.
En effet, dans la planification, les organisateurs soutenus par la coopération suisse qui appuie les échanges interculturels entre le continent africain et la Suisse, entre éditeurs et auteurs, essaient de faire en sorte qu'il y ait des débats sur des thèmes littéraires, politiques etc. ‘Il y a des débats un peu plus polémiques, ce qui n'est pas mal, car nous avons constaté que les débats politiques ou polémiques attirent beaucoup de monde’, se réjouit Catherine Morand. Des sujets qui passionnent le public, notamment sur l’avenir de l’Afrique, les richesses du continent premier, le statut de ses dirigeants politiques, l’éveil de sa jeunesse, la place de la femme, l’unité africaine, la presse, les relations entre le continent et les anciens colonisateurs, bien sûr ses littératures sont débattues.
Le public est très réactif. Les débats sur le Rwanda et la Côte d’Ivoire ont attiré un public curieux, informé, parfois partisan. Mais c’est cela la discussion aussi autour et sous le grand baobab confectionné à l’occasion pour rappeler l’arbre à palabres.
Un moment intense de rencontres et d'échanges
Cette année, il y avait un grand nombre d'éditeurs indépendants qui ont animé des débats sur la promotion et les défis de l'édition, mais aussi des défis à relever par rapport au boom du numérique. Un accent particulier a été mis sur la question de l'édition dans les pays en développement. Le Salon africain est aussi un lieu d’échanges entre écrivains. C’est le cas avec Joelle Esso, Véronique Tadjo et Marguerite Abouet qui sont toutes les trois des illustratrices qui connaissent mutuellement leurs œuvres, mais qui ne s'étaient jamais rencontrées auparavant.
Le Salon du Livre constitue avec des gens qui restent très peu de temps, mais qui donnent beaucoup. Ils vont à la rencontre de leur public, participent aux séances de signature. C'est toujours des moments magiques quand le public a l'occasion de rencontrer les auteurs qu'ils admirent ou de découvrir des livres. Ce fut le cas avec la présentation par l'auteur de la première biographie qui a été faite sur Ahmadou Kourouma (publiée aux éditions du Seuil).
Catherine Morand ne cache pas son émotion ‘cela m'a fait très plaisir, car lorsque je vivais à Abidjan, j'habitais dans la même rue qu'Ahmadou Kourouma, dans le quartier des Deux-Plateaux; et c'était émouvant d'écouter Jean-Michel Djian qui le faisait ainsi revivre, en racontant de nombreux détails sur sa personnalité’.
La maison d’éditions Dagan s’est dite très satisfaite. Dagan a plus vendu à Genève qu'à Paris. Ce qui est paradoxal parce que Genève constitue un bassin de population beaucoup plus limité. Les gens étaient très satisfaits de manière générale. Il y a eu un espace réservé à la librairie, un autre aux débats, tandis que plusieurs petits éditeurs, organisations africaines, etc. disposaient également d'un espace pour proposer leurs œuvres. Ces derniers ont cependant fait part de leur souhait d'être davantage intégrés à l'espace librairie, pour disposer d'une meilleure visibilité.
El Hadji Gorgui Wade NDOYE
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