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Niger: La chute du Roi Sahel
Le feu couvait depuis quelques mois à Niamey. Tous les observateurs avertis voyaient venir. Et les explosions de joie dans les rues de Niamey, au lendemain du coup d’Etat, révèlent, à ceux qui en doutaient encore, le degré d’im-popularité du président Tandja.
Et pourtant avec la complicité des médias d’Etat, l’on avait voulu faire croire à l’opinion nationale et internationale que Mamadou Tandja était adulé par les nigériens. Il y avait eu auparavant le fameux et non moins fumeux mouvement « Tchazarté » - ou continuité en haoussa – et cette mobilisation « monstre » de larges segments de la population, qui imploraient le Très Cher Président de prolonger son mandat, histoire de terminer ses chantiers … pour le plus grand bien du Peuple !
Fort de cette « onction populaire », le président Tandja s’est cru tout permis. Absolument TOUT ! Jusqu’à dissoudre la Cour Constitutionnelle, dont le seul tort fut de dire le droit. Tandja obtenait ainsi SON référendum - boycotté heureusement par l’opposition nigérienne - à la suite duquel il s’est octroyé trois années supplémentaires, en toute illégalité. Cerise sur le gâteau, il lui était désormais loisible d’être président à vie ! Le voilà donc fier de son forfait, plastronnant à la tête de l’Etat et arborant toute honte bue le manteau du messie, de l’homme-Etat, LE ROI SAHEL !
C’est qu’en Afrique, malheureusement, on n’a pas suffisamment assimilé cette sublime leçon de François Mitterrand (abstraction faite, bien sûr, de ce que ce personnage a pu représenter dans la nébuleuse Françafrique), qui reprenait en fait un proverbe arabe :
« Les cimetières sont remplis de gens qui se croyaient indispensables ».
Tout chef d’Etat africain, enivré par les délices du pouvoir et la clameur des laudateurs, se croit fatalement investi d’une mission divine. Ne dit-on pas chez nous que le pouvoir, c’est Dieu qui le donne ?
Tandja renversé, on peine, paradoxalement, à comptabiliser les motions de soutien en faveur du président déchu. Têtu, trop têtu ! Son entêtement aveugle à rester au pouvoir, envers et contre tout, avait déjà dramatiquement accentué son isolement diplomatique. N’envisageait-il pas d’ailleurs, lors de ce fatal conseil extraordinaire des ministres du jeudi 18 février, de se retirer de la CEDEAO ? Lui, l’ancien président en exercice de cette même institution sous-régionale !
Les militaires putschistes, une fois n’est pas coutume, sont perçus non comme des usurpateurs, mais plutôt comme LES libérateurs.
Et maintenant QUE FAIRE ? aurait dit Lénine, le bolchévique.
Il est important que les militaires au pouvoir ne se méprennent point sur le sens du soutien apporté par le peuple à ce coup d’Etat. Ces manifestations de joie, quelle que soit leur amplitude, ne sont pas à considérer comme un blanc-seing.
Il est important qu’ils restent fidèles à leur parole, pour donner un contenu au nom qu’ils se sont librement choisi : Conseil Suprême pour la Restauration de la Démocratie. Restaurez donc la Démocratie et remettez le pouvoir aux civils ! Suivez en cela, l’exemple d’Amadou Toumani Touré au Mali, et gardez vous bien de suivre les pas de Robert Gueï en Côte d’Ivoire, ou de Moussa Dadis Camara en Guinée !
Il est intéressant d’observer ici, que deux des putschistes en chef (en l’occurrence, le colonel Djibrilla Hima Hamidou, dit Pelé et le colonel Harouna Adamou), ont été membres de la junte qui avait barré la route au Général Baré en 1999. On se souvient que celle-ci, avec à sa tête le major Daouda Malam Wanké, avait mené à bien la transition vers la Vème République. Osons espérer, sans pour autant succomber à un optimisme démesuré, que ce coup d’Etat militaire - énième du genre en Afrique - ouvrira, cette fois-ci, la voie à un véritable processus de normalisation démocratique au Niger.
Dieu Bénisse le Niger !
Dieu Bénisse l’Afrique !
Emile P. W. Diouf ,
Professeur de Lettres Modernes au Lycée de Yeumbeul, Dakar.
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