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UN JOURNALISTE SENEGALAIS DEVOILE LES TARES DE LA PRESSE DE SON PAYS.
Notre collègue Pape Samba Kane, un journaliste chevronné a publié le 25 mai 2009 un essai intitulé ‘’Les Ecrits d’Augias : les pages sombres de la presse’’, un ouvrage qui se veut une réflexion sur les tares de la presse sénégalaise. « Je reprends dans cet ouvrage un florilège représentatif de la vivacité des controverses entre journalistes autour de ce métier qui s’est toujours regardé dans les yeux depuis sa naissance au 17ème siècle » a annoncé l’auteur. Il souhaite par ailleurs que « cet essai suscite un débat, des confrontations du même type » afin « que la critique soit, en toute justice, critiquée ». Avec véhémence, au besoin, mais il faudrait lui répondre aux plans du texte et des idées, ne pas jeter sur elle de suspicion idéologique ou morale, ne pas lui faire de querelles de légitimité, de toute façon inutiles et improbables, peut-on également lire dans le quatrième de couverture. Le livre est préfacé par Mame Less Camara, un journaliste très respecté au sein de la Presse sénégalaise. (Lire son préface).
Préface Mame Less Camara, Journaliste
« Il est loin le temps où l’expression des journalistes était élégante au point de frôler la préciosité. Le bon usage du français fait les frais des mésaventures du système éducatif et cette langue s’écrit et se parle moins bien dans les médias que par le passé. Le wolof aussi, qui est en vedette dans l’audiovisuel, est livré à une inspiration et une spontanéité souvent sans référence ni lexicale ni grammaticale. Les défaillances dans l’utilisation de l’outil de travail sèment fatalement le doute parmi le public. Elles attisent aussi la joie des contempteurs qui surprennent les médias en flagrant délit d’incompétence. Il est difficile, en effet, de défendre la rigueur des journalistes lorsqu’il apparaît dans leur travail comme une incapacité à mettre en adéquation la réalité des faits et la justesse des mots. Leurs analyses et commentaires provoquent également le scepticisme lorsque des défaillances dans l’usage de la langue de travail creusent des failles dans les procédures de pensée qui conduisent leurs raisonnements.
Les critiques qui en découlent chagrinent les partisans de la presse, en particulier ceux qui comprennent bien qu’il ne s’agit-là, au fond, que d’un châtiment infligé à des médias pour les domestiquer. Des acteurs de diverses origines s’invitent, en effet, à la scène de l’humiliation et transforment leur intolérance en déception outrée dans leur quête vertueuse de l’excellence. On sait ce qu’il en est. Le journaliste paie pour sa vocation obsessionnelle à rechercher l’information et, surtout, à l’étaler sur la place publique.
Mais les défenses de la presse sont souvent bien faibles sur le flanc du traitement de l’information. Les vérifications et recoupements nécessaires ne sont pas toujours effectués. La concurrence précipite les médias dans une course à la nouvelle menée à un train qui fait baisser la vigilance. Les sources ne sont pas toujours pures et, comme dans la fable, elles attirent des perturbateurs qui cherchent aventure. Il s’agit souvent de personnages dont les intérêts cherchent à orienter l’information. Ils livrent alors scoops et primeurs à des médias qui veulent toujours être les premiers sur les nouvelles. L’information n’est pas toujours exacte. Les rectificatifs et excuses qui s’ensuivent sont d’abord l’expression de négligences professionnelles avant d’être des marques de courtoisie ou d’honnêteté intellectuelle.
Il arrive ainsi que la presse bascule dans le bassin des problèmes qu’elle a, précisément, mission d’identifier, de scruter et d’expliciter. Les contentieux entre médias, d’une part et différents acteurs d’autre part, ont atteint une masse critique de litiges et de conflits qui justifie largement l’avertissement que cet ouvrage adresse à toute la corporation des journalistes, jeunes et moins jeunes. Ce n’est pas une mise en demeure. Juste une invite à se conformer aux fondamentaux du journalisme afin de l’exercer mieux.
Les médias ont pour lieu d’évolution naturelle l’espace public. Ils sont donc au centre de toutes les bousculades, négociations, compromis et compromissions qui s’y déroulent. Ils n’en sortent pas indemnes et sont même assez souvent malmenés dans cette arène des conflits et transactions en tous genres.
Les faiblesses signalées dans l’usage de l’outil linguistique comme instrument de travail et dans la qualité de l’information fragilisent autant le journaliste que sa profession.
C’est à travers les béances que sont ces deux lacunes que Pape Samba Kane scrute nos actes professionnels, tous les manquements, inquiétants ou négligeables, qui finissent par s’agréger en grands défauts. Il le fait avec la sympathie d’un confrère aguerri qui connaît les situations qu’il décrit mais avec la rigueur qu’exige le débat nécessaire au sein d’une corporation qui fait métier de chercher et dire la vérité en vertu du droit du public à l’information.
La presse est le vecteur qui rend ce droit effectif. Rarement, depuis l’indépendance du Sénégal, instance aura été aussi centrale et d’aussi grande utilité. Les médias, publics et privés, ont pris part à l’évolution démocratique du pays, dans les limites propres à chacun. Ils sont passés d’un statut d’outil d’accompagnement des changements sociaux et politiques à celui d’acteur et de moteur de ces changements.
Les médias ne décrivent pas seulement le monde, ils contribuent à le transformer. L’image du journaliste, historien du présent est à bannir. Elle le présente comme un producteur involontaire de documents auxquels d’autres spécialistes dotés d’une conscience et d’une perspective historique véritable imprimeront plus tard la cohérence qui leur manque. En vérité le journaliste est une conscience de son temps, un acteur de premier plan qui a une intelligibilité parfaite de ses démarches et de ses responsabilités. La projection de ses actes dans le temps dépasse bien sûr la périodicité de son organe de presse parce qu’il leur assigne un sens qui s’inscrit dans les continuités et les ruptures de son époque.
Les médias créent un rapport social entre des personnes. Ce rapport est une réalité matérielle qui inspire, en partie, les comportements dans la société et l’idée que beaucoup se font du monde. Ce que les médias écrivent, disent et montrent chaque jour détermine, au moins partiellement, nos sympathies et nos colères à l’endroit d’individus, de groupes et bien d’autres réalités. Voilà dans quelle mouvance le métier de journaliste est en train de redéfinir. Il n’est plus possible d’éluder la nouvelle texture des rapports qui se sont établis entre les médias et la société. Le journaliste ne peut échapper aux implications qui découlent de cet agencement. Son métier lui impose désormais une autre posture et une autre place dans la société. Il n’est plus le préposé aux récits d’événements les plus divers. Il donne un sens à des faits dans leur diversité sociale, politique, économique, religieuse et culturelle. Ecrire sur ces aspects n’est pas facile.
L’ouvrage de Pape Samba Kane survient dans ce contexte de mutation qui affecte la profession de journaliste, même s’il ne fait pas de cette problématique l’axe de sa réflexion. Mais cette réalité en constitue, pour ainsi dire le hors-texte qui entre par intrusion dans la tentative de l’auteur d’interpeller sa propre corporation.
Le réajustement des prestations professionnelles s’impose au journaliste, dans ses relations avec la société qu’il interroge, décrit et interprète sans cesse. Son travail est très important par rapport aux priorités que sont les enjeux de développement et de démocratie. Il est donc de la première urgence de renforcer le message en réduisant tout ce qui peut distraire et faire distorsion. La rigueur dans l’usage de la langue, qu’il s’agisse du français ou des langues nationale, et dans la vérification des informations est un pas obligatoire pour que la presse joue pleinement son rôle.
L’auteur assume les implications de son choix éditorial et documente sa réflexion en cherchant -et en trouvant- dans la presse les éléments pour fonder sa réflexion et pour illustrer ses critiques.
Un troisième thème s’invite d’ailleurs dans l’essai de Pape Samba Kane, c’est l’encadrement des jeunes journalistes, diplômés ou pas, par les confrères et consœurs plus expérimentés dans les rédactions. C’est peut-être tout le livre qui peut être perçu comme une réparation de cette négligence. Bien des déficiences pourraient être évitées si l’on ne laissait pas chaque débutant faire son chemin tout seul et tomber dans des pièges dont certains sont susceptibles de mettre terme précocement à sa carrière, alors que des aînés qui connaissent les chausse-trappes et les zones obscures peuvent faire bénéficier de leur expérience. Le journalisme est encore, à bien des égards, un métier dont l’acquisition pratique s’opère auprès du maître que l’on se choisit dans la rédaction, le temps de savoir marcher tout seul.
La rupture entre classes d’âge au sein de la profession a d’ailleurs favorisé l’émergence de « genres éditoriaux » parfois surprenants et souvent caractérisés par une certaine insouciance quant à l’exactitude des informations publiées et la crédibilité de la source, le tout rédigé dans un style parfois dévastateur. Les innovations et la créativité sont certes salvatrices dans toute profession et, de ce point il y a beaucoup de fraîcheur dans certaines trouvailles. Le tout est de rester dans la définition et les exigences du journalisme.
Les médias ont atteint au Sénégal un dynamisme qui exige que des bilans soient régulièrement publiés afin que les recentrages nécessaires soient effectués. L’essai de Pape Samba Kane intègre cette préoccupation. Il pose un diagnostic et prescrit une médication. Son souhait est manifestement l’amélioration des performances de la presse sénégalaise et africaine. »
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