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Au Sénégal le pouvoir fait face à une crise ouverte avec une grande partie de la presse privée. En Suisse, c’est la presse étrangère, en occurrence l’AFP qui fait face au Département des Affaires étrangères. Ben Laden est passé par là ! Oui, sans ses talibans ni ses féroces terroristes. Et c’est l’association de la presse étrangère en Suisse et au Liechtenstein (Apes) qui fêtait le jeudi 4 septembre son 80ème anniversaire au Palais Eynard en présence de Manuel Tornaré, Maire de Genève qui paie les pots cassés. Mme Micheline Calmy Rey, ministre des Affaires étrangères suisse, en guise de protestation a décidé tout simplement de bouder ce rendez-vous après avoir donné depuis longtemps son accord pour le présider.

En effet, Mme Calmy Rey est très remontée contre nos collègues de l’AFP qui ont selon elle déformé le sens de ses propos lors de la conférence annuelle des Ambassadeurs suisses à Berne à la fin août. Elle avait défendu l’idée d’un dialogue dans les relations internationales. Un dialogue qui disait-elle, « Faut-il le « rechercher sans discrimination – quitte à s’asseoir à la table d’Oussama ben Laden ? ». Et l’Agence France Presse y a vu : « La fin d’un tabou ? La Suisse prête à dialoguer avec Ben Laden ». Et le journal Le Monde, d’enfoncer le clou en titrant sur Internet, « La ministre des Affaires étrangères suisse prête « à s’asseoir à la table de Ben Laden ».

C’en était de trop pour la Suissesse qui sera fortement critiquée par des partis de l’opposition et au sein même de son propre parti le PS. C’est cet appel à dialoguer avec même des « infréquentables » qui sera objet de tant de polémiques, de frustrations et d’incompréhension. Il est clair que Calmy Rey n’envisage que d’ouvrir les portes de la paix universelle en faisant confiance à la force des mots. Mais, sa rhétorique aurait été déformée par l’Afp. Et le monde politique suisse, qui en voulait à la ministre qui il y a quelques temps avait rencontré le Président iranien en mettant un petit voile, s’est engouffré dans la brèche avec l’amplification des médias. Par ailleurs, Mme Calmy Rey avait condamné au Conseil des Droits de l’Homme les raids israéliens sur la bande de Gaza.

Une motion demandant son départ des Affaires étrangères a été introduite par l’extrême droite. Une entreprise qui a été rejetée par 15 voix contre 7. La ministre a aussi des amis et des défenseurs comme Jean Ziegler. C’est le cas aussi du Maire socialiste de Genève qui dans son discours à la presse qu’on voulait solennel et amical, est sorti de ses habitudes très courtoises- faisant référence à la polémique- pour asséner : « Certaines dépêches contenaient des erreurs grossières ».

Il martèle, tout en évitant de mettre tous les journalistes dans le même sac : « le fait d’émettre une seule fausse nouvelle qui se répand aux quatre coins du monde avec les moyens technologiques actuels a des conséquences fâcheuses, et d’autant plus si elle émane d’une agence de presse, en raison de son aire de diffusion, de surcroît en plusieurs langues. » . Et c’est de sa bouche que la terrible nouvelle qui mettra un grand froid à la fête, viendra : « Par conséquent, Madame Micheline Calmy Rey a renoncé à être parmi vous ce soir ». Et le Maire, philosophe de formation de donner ou de rappeler les cours de journalisme à l’assistance : « Je ne peux souhaiter que les journalistes fassent preuve de précision, de sobriété et de responsabilité dans leur travail ». « Il y a aussi des règles déontologiques à respecter, des règles de prudence à suivre lorsqu’une information n’est pas vérifiée, lorsqu’il y a des doutes, une responsabilité, dira–t-il, également s’agissant de la reproduction de propos tenus lors d’une interview ou de la transcription d’un discours. »

Pour Denis Rousseau, le directeur d’AFP basé au Palais des Nations-Unies à Genève : « Nous n’avons fait qu’usage de la marge d’interprétation habituellement concédée aux médias dans les pays démocratiques. ». Notre collègue affirmera en outre que : « dans sa mise au point, la Ministre des Affaires étrangères a envisagé effectivement ce dialogue avec Ben Laden ». Ce qui pour lui va dans le même sens que l’interprétation qui a été faite des propos de Micheline Calmy Rey. Certains collègues me confieront très inquiets : « nous espérons que la Ministre ne va pas demander le départ de Dénis de la direction de l’AFP à Genève ».

Pour Raphael Saborit porte parole du Dfae à Genève, le problème c’est qu’on est malheureusement passé de l’information à la communication et de cette dernière à l’animation. Ancien journaliste (métier qu’il a pratiqué pendant 12 ans), M. Saborit croit du reste qu’on risque de passer, avec la tendance actuelle au niveau de certains médias, de l’information au spectacle. « Pourquoi pas pendant qu’on y est ? » dit –il, regrettant qu’avec « l’évolution négative et néfaste des rapports entre pouvoir et presse » que l’opinion publique ait de la peine à se forger une idée correcte. En effet, « l’opinion est en droit d’obtenir, en particulier d’une agence, une information de base correcte, soutiendra Manuel Tornaré. Cela n’empêche pas le débat critique de se tenir par ailleurs ».

Pour lui le dommage est que le journalisme traditionnel se meurt et il est difficile de faire confiance dans ce cas aux hommes des médias. Manuel Tornaré qui n’ignore pas le rôle important de la presse pour la promotion des activités de la Genève internationale lancera un appel pour une meilleure collaboration entre les autorités suisses afin : « de garantir des conditions optimales pour l’accueil des journalistes étrangers. L’impact des décisions prises et des résolutions votées à Genève n’en sera que plus étendu ». Osons espérer que la paix reviendra entre l’Afp et la Suisse !