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Fêtes de Genève. Le temps est maussade. Mais le public est au rendez – vous ! Car « Le Sergent » de son vrai nom Bruno Garcia est là. Dix ans de carrière, auteur de quatre albums (« Viva el Sargento »), « Un Poquito Quemao », « Sin Fronteras » et « Mascaras », Sergent Garcia est considéré comme l’ambassadeur français des rythmes ensoleillés. Le créateur de la salsamuffin (mariage explosif entre raggamuffin et salsa) est une véritable bête de scène. A Genève, il a ramené le « soleil » au Village tropical qui abritait son concert tant attendu par de nombreux fans venus de toutes les régions de la Suisse et de la France voisine. Entretien exclusif avec un humaniste dont le cœur vibre pour celles et ceux qui souffrent de l’injustice et qui ont tant donné au reste du monde par la richesse de leur sol et la richesse de leurs cultures, en occurrence les Africains et les Latinos - américains . |
Sergent. Qu’est –ce- qui vous a poussé à chanter l’Afrique ?
« L’Afrique nous a tellement donné qu’il est temps de lui rendre quelque chose. Il y a beaucoup de rythmes qui nous viennent d’Afrique. On retrouve ces rythmes en Amérique latine. C’est un des symboles de la rencontre entre les cultures de l’Europe et l’Afrique. Je crois aussi que ce continent a été tellement exploité qu’il serait bien de revoir les échanges entre les pays riches et les pays pauvres. Voilà le sens de cette chanson qui s’appelle Héritage Africain. »
Avec cette chanson « héritage africain », vous avez aussi lancé un appel plus global pour un commerce Nord – Sud plus équilibré ?
« Oui parce que c’est la même situation avec l’Amérique du Sud. C’est l’impérialisme. C’est toujours le colonialisme même si les pays du Sud sont dits indépendants, il y a toujours une main mise économique des pays du Nord. L’argent est au Nord et ceux qui sont exploités sont au Sud. »
C’est ce qui vous permet de comprendre l’ émigration vers l’Europe ?
« Evidemment c’est normal que les gens bougent. En Afrique, tout est tellement pillé. Les Africains ne peuvent pas dans ces conditions vivrent décemment chez eux, si l’on ne met pas fin à la guerre, s’ils n’ont pas d’école, ni de couverture sanitaire nécessaire. C’est aussi pareil pour l’Amérique du Sud.
Etes – vous engagé vous - même dans une action concrète pour réduire cette souffrance ?
« Oui, je suis déjà pas mal engagé dans une association qui s’appelle « France Amérique Latine » et beaucoup d’autres associations qui travaillent sur l’Amérique latine afin d’y développer des projets humanitaires ou pour la défense des droits des peuples Indiens, comme les Mapuche au Chili. Ces peuples ont droit à une reconnaissance de leur culture et de leur manière de voir la vie.»
Quel est votre message aux Africains ?
« Mon message est de dire aux Africains que nous autres, nous avons aussi besoin d’apprendre de vous.»
Vous êtes plein d’énergie sur scène. Votre public vous suit. Quel est votre secret ?
« C’est la fête. C’est vrai que je suis quelqu’un de très engagé avec des paroles engagées mais je n’oublie jamais que la première énergie qui compte c’est l’énergie de l’amour. C’est l’énergie de la fête. C’est l’énergie positive. Et quand on est sur scène, on doit retrouver cette énergie. C’est pour cela que les gens suivent parce qu’il y a une fusion. »
Propos recueillis par Gorgui Wade Ndoye.
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