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Par El Hadji Gorgui Wade NDOYE

L’immigration « Zéro » est la pire des utopies de l’extrémisme de droite qui comme une araignée, étale sa toile partout en Europe. Les élections au Parlement européen, l’ont démontré, les régionales en Belgique avec le Vlams Block, qui gagne dans les Flandres, avance en Wallonie et s’impose à Bruxelles ( au cœur de l’UE), l’ont prouvé, malgré un discours haineux et raciste. Arrêtons cette logique de la Grande peur. Le cours normal de tout mensonge est le volatile. Destin d’un château de cartes.

Directeur de publication

Bernard Bertossa, le juge Suisse, qu’on ne présente plus à l’Afrique, déclarait. « Il est hypocrite de parler des dealers, sans parler des consommateurs ». Nous y ajoutons sans parler du transport et de l’organisation du marché de la drogue. En plein 21ème siècle, une certaine presse, dotée de moyens, s’échine complaisamment et dangereusement, même si nous reconnaissons la part des Africains dans ce commerce délictueux, à vouloir naturaliser la vente de la drogue aux communautés noires - africaines. C’est ce qu’il y a de plus faux et d’injuste.

On crée abusivement une chaîne de stigmatisation en fonçant les traits. « Continentpremier», sans moyens, riche de courage, d’intelligence et de cœur, est aujourd’hui capable de vous dire la vérité. Rien que la vérité. Nous vous l’avions promis, l’Afrique ne se laissera plus insulter. Arrêtez !

L’Afrique est capable de produire un savoir sur elle-même. Sans complaisance. Donne -t- on souvent la parole aux intellectuels immigrés ? Montre -t- on souvent celles et ceux qui issus de la migration se battent pour créer un dialogue sincère et positif. Fait - on souvent des gros plans sur ces chercheurs africains, ces femmes commerçantes (dont l’une d’elles basée à Genève est médaillée d’or du salon de l’invention au Japon).

On assimile l'industrie de la drogue à la présence des Noirs. Pourtant l’industrie de la drogue, non seulement elle est une vieille affaire, mais elle implique presque toutes les nationalités chacune se spécialisant dans la vente d'une catégorie donnée (lire notre entretien avec le commissaire Guéniat - cas de la Suisse-).

Heureusement que dans cette entreprise de destruction et de construction effective de l’image de l’Afrique, « Continentpremier », ne sera pas seul. Des organisations comme l’OIM (notre invitée), sont là et rendons à César ce qui est à César avec le soutien de l’Union européenne et des Etats - unis pour démonter les stéréotypes singulièrement ceux ayant trait aux Africains. En Italie, le soutien du Fonds social européen a permis, la diffusion à la télévision de plus de 22 spots pour démonter un par un les stéréotypes dégradants et séculaires fomentés contre les Noirs. L’intégration des minorités en Occident, condition sine qua non du maintien de la paix sociale ne se fera pas ou se fera mal si l’on refuse de se regarder les yeux dans les yeux. “Continent premier » est aujourd’hui en Suisse, tout en jetant un coup d’œil sur d’autres pays.

Ce pays qui au niveau politique est entrain de vivre une expérience politique intéressante avec le double siège de l’extrême droite, l’UDC, et l’entrée de son leader charismatique Christophe Blocher au Gouvernement fédéral qui a en charge le portefeuille de ministre de la justice et police.

La Suisse qui abrite, l’Organisation internationale des migrations (OIM), la Croix Rouge, la Fédération de la Croix Rouge et du Croissant Rouge, le siège européen de l’ONU avec la quasi totalité de ses institutions humanitaires, le PAM, le HCR, OCHA,…La Suisse d’Henry Dunant, l’homme des « souvenirs de Solférino». La Suisse, Gardienne des « Conventions de Genève », change de face.

Théodore Monod, le fondateur de l’Institut Francophone d’Afrique Noire déclarait en 1948 : « L’Afrique a beau se rapprocher matériellement de nous, elle n’est pas simple. Il faut l’interroger et on l’interroge bien, que si, l’on entre en sympathie avec elle. C’est alors qu’elle révèle une profonde complexité de caractères sociaux et de traits humains»
La nouvelle génération d’émigrés qui n’est pas, celle des enfants du suffrage universel, mais ceux du « Vieux Cham » est aussi celle issue de colonies comme le « Sénégal, colonie aux urnes, royaume de Blaise ( le premier député noir de l’Afrique Occidentale Française, Blaise Diagne que cite Aragon dans ses poèmes), les dix mille citoyens des quatre communes, de plein exercice, exercice de prestidigitation, de boxe et de savate!

… Voici les Noirs, les vrais, les purs » pour reprendre Albert Londres, journaliste française, dans son « Terre d’Ebène », Paris Le Serpent à plumes ( 1ère édition 1929.)

Ces émigrés ont une culture de citoyens nouveaux, qui ont constamment le souci de réclamer le respect de leurs droits civiques et économiques, leurs droits humains tout court, tout en refusant de se soumettre à la pression de la culture dominante. Ils s’arc – boutent sur leur statut particulier : Nous sommes immigrés en France mais nous voulons rester des musulmans, nous sommes immigrés en Suisse, mais nous voulons rester des Africains. Cette tension entre le statut particulier et la loi du pays qui sans le dire, fait de la préférence nationale un principe inébranlable, donne naissance à une civilité qu’il faut comprendre.

Si l’on comprend cela, on comprend beaucoup de choses. Par rapport aux comportements des jeunes émigrés notamment en France. Tant que le débat n’est pas bien posé et surtout là où il faut, c’est à dire sortir le débat des quatre murs des universités et des meetings des partis politiques, l’amener dans les familles, les mairies, les organisations de la société civile, à la télévision surtout et dans la presse parlée et écrite, en donnant indistinctement la parole à toutes les parties, on continuera d’assister à des scènes d’incivisme et de dérapage.

Incivisme surtout, de la part de certains européens à la peau d’ébène ou métissée ou autres, qui n’ont d’européen que leur carte d’identité. Pourquoi, parce que peut - être, ils ont vu leur père et mère maltraités par l’Etat qui n’est républicain que pour ces citoyennes et citoyens à la peau blanche. Osons dire les choses!

Dérapage de la part des polices, qui reproduisent les débats de café dans leurs actions sur le terrain. Quand deux personnes se battent, un Noir et un Blanc, le premier a forcément tort. On veut nous faire croire que la peau noire n’est pas crédible, nous disait un jeune fonctionnaire à l’ONU. La police est elle-même, surexposée, car devant réagir par « urgence » devant des faits sociaux.

Le dialogue entre migrants et policiers est - il possible ? (lire l’article du policier et romancier Yves Delachaux).

L’incivisme et les dérapages, sont des comportements et actes, qui ne font du bien à personne. A la longue. Ni à ceux et à celles qui arrosent le terrain de la violence pour en faire leur cheval de bataille politicienne ni à ces jeunes qui oublient qu’ils ne sont plus comme leurs pères, ni comme leurs mères et qui doivent intégrer ce fait têtu : ils sont des métisses culturels.

Certes malgré eux, mais du fait de trajectoires historiques qui ont façonné leur personnalité en tant qu’individus issus de l’immigration ou tout simplement émigrés eux – mêmes ou vivant depuis des siècles, une globalisation ravageuse. On n’est jamais son père, ni jamais sa mère, on est ce que l’on est, ce que l’on sera, ce qu’on fait de soi – même et qu’autorise notre environnement.

Aujourd’hui, l’émigration avec sa nouvelle composition, donne lieu à une revendication forte et à une affirmation souveraine de l’égalité avec les indigènes. « Ce sont des droits à défendre et à faire valoir. Des droits politiques qui déclinent une identité qui se conjugue avec un statut particulier qui sauvegarde une civilité particulière» pour paraphraser l’historien politologue Mamadou Diouf, enseignant à Michigan, parlant des « gens des quatre communes » dans un exposé sur l’actualité de "Karim" de Ousmane Socé Diop.

Ce dernier, contemporain de Senghor fut, son premier ambassadeur permanent à l’ONU, il est l’auteur entre autres des « Mirages de Paris». Mais aussi, quelque chose de simple, la reconnaissance de l’humain qui est en chaque individu.

Les Africaines et Africains, ne sont pas des « singes avec qui, on n’a rien à faire avec leur sagesse », pas plus que « le rôle de la police se limite à la répression », même légitimée.

Que faire dès lors, tirer profit de la diversité pour se construire des identités riches et métissées en tirant le meilleur parti des apports positifs de chaque culture, de chaque personne dans une volonté de construction à long terme d’une nationalité politique, indépendante de l’origine (lire l’expérience canadienne), gérer la migration pour permettre aussi le retour au bercail de la Diaspora qui le souhaite, ou ériger des Murs de la honte pour séparer le Nord et le Sud?.

Oui, la rencontre de cultures différentes suscite des conflits. Oui, il est vrai que la migration pose des problèmes réels à la coopération internationale. Oui, nous croyons en même temps que « l’immigration n’est pas un problème, elle est une part de solutions à d’autres et vrais problèmes » comme le soutenait Monique Chemillier-Gendreau dans son « l’Injustifiable, Paris, Bayard Ed, 1998). Reste à savoir si la coopération internationale saura faire face avec intelligence aux défis que pose la migration. Arrivera-t-on à une positivation de la migration?.