Ont collaboré à ce numéro

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Le Comité des Nations Unies pour l'élimination de la discrimination raciale (CERD) a examiné, les 14 et 15 août 2012, le rapport du Sénégal sur les mesures prises par notre pays pour se conformer aux dispositions de la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale. Lors des débats un expert algérien a fait état de «bombardement massif de civils en Casamance» par l'armée sénégalaise. Le Chef de la Délégation sénégalaise, l'Ambassadeur du Sénégal en Suisse et auprès de l'ONU, Fodé Seck, «ahuri» a pris la parole pour lui apporter un démenti cinglant en exposant avec lucidité et clairvoyance la question casamançaise qui est à son avis un problème politique qui n'a rien à faire avec l'ethnicité.

 

 L'Ambassadeur du Sénégal aux Nations Unies, conduisant la délégation devant présenter le rapport pays au Comité a donné des éclairages sur de nombreuses questions notamment celles relatives à la Casamance, à l'architecture institutionnelle de la protection des droits humains, les mesures d'application prises par le Sénégal pour la mise en œuvre de la Convention, la question des castes, la situation des enfants Talibés et l'absence de plainte devant les tribunaux pour fait de discrimination raciale. Il a souligné « La convivialité ethno religieuse au Sénégal....et la parenté à plaisanterie...».

Concernant la question de Casamance, l'Ambassadeur du Sénégal, originaire lui-même de Ziguinchor, a attiré l'attention sur la particularité du pays, «carrefour de métissage, par son histoire et sa géographie, qui continue d'être un lieu de brassage culturel et religieux, une terre de tolérance et d'hospitalité.». Avec lui la Délégation sénégalaise a martelé que «le dossier de la Casamance est éminemment politique, sans aucune considération basée sur l'ethnie, la race ou la religion.». La Délégation sénégalaise «ahurie» par les informations évoquées par l'expert algérien du Comité concernant des bombardements de populations civiles au Sénégal, a précisé que ces informations ne sont «absolument pas fondées». De même souligne la Délégation composée en plus du personnel de la Mission permanente à Genève, de représentants du Ministère de la justice; du Ministère de l'intérieur; du Ministère de la femme, de l'enfant et de entrepreneuriat féminin; et du Ministère des affaires étrangères: « Les revendications indépendantistes des rebelles casamançais ne sont absolument pas fondées d'un point de vue juridique». Les Sénégalais, comme une équipe bien soudée sous la direction de l'Ambassadeur Seck ont riposté à l'attaque du Comité en lui suggérant de relire l'histoire et la géopolitique de la sous région. En un mot, le Comité doit intégrer le fait qu'il y a eu des influences extrêmement néfastes de la guerre de libération en Guinée Bissau etc. Allant plus loin dans leur offensive, les diplomates sénégalais se sont interrogés: «Pourquoi prendre les armes dans un pays aussi libre et démocratique que le Sénégal?» et d'expliquer qu'une frange importante de la rébellion est en train de se constituer en parti politique. En effet, au regard de la Convention, «le conflit casamançais n'est absolument pas un conflit à relent discriminatoire» conclut l'équipe du Sénégal. En réalité, l'un des facteurs ayant jusqu'ici entravé la résolution des problèmes de la Casamance est celui du discontinuum territorial, le partenaire gambien ne s'étant jusqu'ici pas entendu avec le Sénégal pour la construction d'un pont sur la Gambie pour que l'on puisse joindre cette partie sud du territoire sénégalais. Néanmoins, le Sénégal a été informé que les travaux pour la construction d'un pont sur la Gambie allaient démarrer incessamment, a souligné la Délégation.

Kokou Mawuena Ika Kana, rapporteur du Comité pour l'examen du rapport du Sénégal, a félicité le pays pour «son engagement en faveur de la promotion et de la protection des droits de l'homme.» Il a aussi relevé que le Sénégal était à la fois un pays de transit et de destination des flux migratoires. «En dépit de quelques soubresauts, le Sénégal vient de réaliser une alternance qui démontre un réel ancrage démocratique» a reconnu M. Ika Kana qui ne s'est pas arrêté en bon chemin car il a ensuite «félicité le Sénégal d'avoir accepté la compétence du Comité pour recevoir et examiner des plaintes individuelles (communications)». Il a en outre rappelé que le Sénégal avait été l'un des premiers pays à ratifier le Statut de Rome de la Cour pénale internationale et a ajouté que dans ce contexte, on peut se demander pourquoi le pays a tant résisté à l'idée de faire traduire l'ex-président tchadien Hissène Habré devant le Tribunal. Enfin l'expert chargé de l'examen du rapport du Sénégal, Kokou Mawuena Ika Kana Ewomsan, a relevé que les problèmes relatifs, notamment, aux migrants, aux enfants talibés, aux réfugiés, au système de castes et au conflit en Casamance ont particulièrement retenu l'attention des membres du Comité. Rappelant que lors de l'examen de son précédent rapport, le Sénégal n'avait pas reconnu le caractère ethnique de ce conflit, le rapporteur a souhaité que la situation soit réglée de façon pacifique en tenant compte de tous les aspects de la question pour permettre au Sénégal de réaliser la réconciliation nationale.

 

Notons que tous les États - membres doivent présenter un rapport sur la mise en œuvre de la Convention pour l'élimination de la discrimination raciale. Le Comité est composé d'une dizaine de membres dont 5 Africains. Le Comité adoptera, dans le cadre de séances privées, des observations finales sur le rapport du Sénégal et les rendra publiques à l'issue de la session, qui se termine le vendredi 31 août.

 

 

El Hadji Gorgui Wade Ndoye