Ont collaboré à ce numéro

 Abdelrahman DHIRAR
 Al-Hadj Adam YOUSSEF
 Amb. Fodé SECK
 Amb. Henri LOPES
 ASHA
 Les Créatives Onex
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 Mme Laurie Turin,
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La signature le 3 août d’un accord entre le Soudan et le Soudan du Sud sur la question du pétrole obtenu grâce à l'entregent du médiateur africain Thabo Mbéki et la pression américaine de Hillary Clinton en déplacement sur le continent a été salué par la communauté internationale comme un signe encourageant pour aboutir à une paix définitive alors que le Nord fait face à un problème de trésorerie et que le Sud manque d'aliments. 

Rencontré à son bureau, en présence du Consul, l'Ambassadeur du Soudan, Abdelrahman Dhirar se dit optimiste quand à l'issue de la crise qui paralyse Khartoum et Juba. Interrogeant l'histoire, le diplomate indexe la colonisation britannique pour montrer la similarité entre les problèmes soudanais et le reste de l'Afrique. «L'histoire du Soudan est semblable à celle des autres pays africains, les frontières ont été délimitées en parfaite ignorance des réalités géographiques et ethniques...». En conséquence, dit-il, «on retrouve entre uniquement le Darfour au Soudan et le Tchad pas moins de dix-huit tribus identiques.».

Un conflit destructeur

Malgré ses énormes richesses, notamment, pétrolières, les deux Soudan sont asphyxiés par leur conflit. Abdelrahman Dhirar ne cache pas d'ailleurs la réalité: « Avec le conflit, il n'y a pas d'argent au Nord ni d'aliments au Sud.». Il se dit cependant optimiste pour l'avenir: «Je suis optimiste avec quelques réserves. C'est comme un jeu d'échecs mais dans ce jeu il y a au moins des règles! Avec le Sud Soudan nous sommes en face de quelqu'un qui ne respecte pas la logique et les règles du jeu.

 

Le Soudan et le Soudan du Sud se sont mis d'accord sur le partage de la manne pétrolière du Soudan d'avant partition, a déclaré le médiateur de l'Union africaine Thabo Mbeki, annonçant une reprise de la production sud-soudanaise de brut."Les parties se sont mises d'accord sur les détails financiers concernant le pétrole, donc c'est fait," s'est réjouit l'ex-président sud-africain, à l'issue d'une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA). Il ajoutera: "Le pétrole va couler".

 

 

Ce que l'on sait de cet Accord. L'accord prévoit que Juba paie à Khartoum 9,48 dollars par baril exporté pendant trois ans et demi. Le Sud a par ailleurs accepté de verser près de 3 milliards de dollars à son voisin pour compenser les pertes de revenus depuis la partition en juillet 2011. On signale aussi l’acceptation par le gouvernement soudanais de la proposition tripartite ONU-UA-Ligue arabe qui devrait faciliter la distribution d’aide humanitaire dans l’ensemble du Sud Kordofan et du Nil bleu.

Pour rappel, Le Soudan du Sud, qui a accédé à l'indépendance en juillet 2011, a besoin pour exporter son pétrole de le faire transiter par le territoire soudanais où se trouve les oléoducs. En raison d'un désaccord persistant sur la tarification de ce transit pétrolier, Khartoum s'était résolu de se faire payer en nature: saisie de cargaisons de pétrole sud-soudanais. Ce qui n'est pas sans créer la furie du nouvel Etat. Juba se fâche en arrêtant tout bonnement sa production pétrolière, Khartoum l'accuse même d'armer des rebelles qui lui sont hostiles pour le déstabiliser. Autre pomme de discorde: le statut final de la région d'Abyei, par exemple, zone frontalière, riche en pétrole, sera discuté le mois prochain. Thabo Mbeki soulignait que: Les parties se sont mises d'accord sur le fait que la question du statut final d'Abyei serait discutée au prochain sommet des présidents" soudanais Omar Hassan al Bachir et soudanais Salva Kiir. Il y a en réalité 12 sujets sur la table des deux Soudan dont les plus importants sont liés à la sécurité et au pétrole, car il faudra aussi discuter des questions liées aux frontières, à la nationalité, au commerce etc. Ban Ki Moon, le Secrétaire général des Nations Unies à qui nous avions demandé son sentiments sur la question soudano-soudnais avait bien raison de dire: « Je leur avais demandé de régler ces questions avant même la tenue du Référendum.». Le Conseil de sécurité avait donné un ultimatum le 2 août aux deux pays pour régler les problèmes en suspens. La médiation africaine a semblé donner des résultats le 4 août avec l'arrivée de la Secrétaire d’État américaine au Sud Soudan reste à savoir qu'est ce que septembre réserve aux Soudanais.

Les travers de la balkanisation

Le Représentant de Khartoum a martelé avec désolation: « Nous sommes tombés dans le piège colonial et britannique du diviser pour mieux régner.». Il s'explique: « Au Nord, les Britanniques avaient construit des écoles et au Sud, il n'y avait rien.». Indépendant le Soudan a hérité d'un pays aux réalités socio-économiques différenciées ce qui a conduit à la guerre civile de 1954 à 1972. Cette année là, l’empereur Hailé Sélassié facilite un accord. La paix revient jusqu'en 1981, avant que le conflit reprenne deux ans plus tard. Le SPLA de John Garang règne sur le Sud. De l'autre côté, la situation en Éthiopie, Érythrée, au Kenya n'est pas des meilleurs. Le Negus est «déposé» , le 2 septembre 1974 par Mengistu Hailé Mariam dont le régime chancelle dès 1976 avant sa chute en 1991. Cette année là, les Américains de Chevron qui prospectaient du pétrole vendent leurs concessions aux Chinois. Notons que depuis 1983, les Américains avaient quitté le Soudan. L'autre exploitant français Total a perdu le marché face aux Chinois qui exploiteront ainsi une pipeline de 1620 kms! Interrogé sur l'absence des entreprises américaines à Khartoum, le diplomate soudanais se veut clair: « C'est l'embargo unilatéral des USA qui empêche le Soudan de traiter avec les entreprises américaines. Nous n'avons pas de choix». Cet embargo qui vise à sanctionner le Soudan considéré comme un soutien du terrorisme international a été imposé par Washington à Khartoum avant la séparation. L’Amérique va -t-elle revoir sa copie?

Depuis 1983, on compte trente cinq différents accords et initiatives pour la paix entre les Soudanais du Nord et ceux du Sud. L'accord de paix de 2005 qui prévoyait une période de transition de 6 ans a été marqué par un référendum ayant abouti à la séparation du Soudan. Le Sud est devenu est officiellement indépendant le 9 juillet 2011. La balkanisation n'a pas apporté la paix souhaitée. Les enjeux économiques et la position géostratégique du Soudan fait de ce pays un théâtre d'enjeux entre les États-Unis et la Chine.

El Hadji Gorgui Wade Ndoye