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Dans son éditorial du 31 janvier 2012, le journal Le Monde, bien reçu au Sénégal, titre : « Prenez votre retraite, monsieur Wade.». Des intellectuels sénégalais proches du pouvoir apportent une réponse point par point à ce qui semble pour eux la continuité de l' « ingérence » de la France en Afrique par la main de journalistes qui ont fait preuve de « manque de déontologie », d' « arrogance » et « ignorance » du terrain, se désolent-ils dans une longue lettre de réponse. 

« Le 26 février, Abdoulaye Wade, 86 ans, sera bien candidat pour un troisième mandat à la présidence du Sénégal. Candidat, malgré l'avis contraire de grands juristes ; malgré les bourrasques sociales frondeuses qui depuis plusieurs mois balaient par rafales ce pays d'Afrique de l'Ouest ; malgré les mises en garde américaines et européennes ; malgré son âge. Candidat, donc, mais à quel prix ? » (Voir suite article du Monde plus bas).

 

"Quelle arrogance !

Comment un journal, eût-il la prétention de se faire appeler « Le Monde », ose-t-il adresser une injonction à un Chef d'Etat démocratiquement élu par son peuple et légalement investi par le Conseil Constitutionnel de son pays, injonction dans laquelle, il lui intime l'ordre de renoncer à sa candidature contre l'avis de l'écrasante majorité  de son peuple, tel un seigneur dictant sa volonté à son valet ?

Mais, pour qui, ces gens du « Monde » se prennent-ils (comme l'a écrit, un journal sénégalais patriote, légitimement indigné par cette attitude cavalière), pour se permettre de décréter des oukases, fondés sur la calomnie et la falsification systématique des faits, pour oser imposer leur volonté à notre peuple ?

Ont-ils, jamais, pensé aux conséquences qu'auraient le retrait d'Abdoulaye WADE de la compétition présidentielle ? Sont-ils assez naïfs, pour espérer que l'écrasante majorité des sénégalais s'en accommoderait, dans la résignation pure et simple, comme si elle ne sait pas, elle, non plus, convoquer des rassemblements, occuper la rue au nom de la résistance active, brûler des pneus et créer un chaos qui risquerait de n'être rien, par son ampleur et sa force, à côté de ce qu'on a vu jusque-là. Aucun sénégalais, qui aime son pays, ne le souhaite pour lui. Nous sommes un peuple admirable, qui aime la paix et qui n'aspire qu'à vivre en paix, loin de toute violence.

En guise de contrevérités, dont il est fait état, plus haut, énumérons-les, ensemble, en mettant le curseur sur chacune d'elles :

1°) Dire que Maître Abdoulaye WADE a été candidat, malgré l'avis contraire de grands juristes et lui contester, dans le même mouvement, le droit de briguer un second mandat, est une inexactitude, mieux, une manipulation de l'opinion, que l'on veut tromper, en ne lui cachant, sciemment, la vérité.

Dans un pays démocratique, où la liberté d'opinion s'exprime, quotidiennement, prendre prétexte de l'avis exprimé par quelques 5 à 6 juristes se couvrant du manteau de « constitutionnalistes », alors qu'ils sont, dans les faits, presque tous, des leaders ou des membres influents, connus et reconnus, de partis politiques d'opposition, beaucoup plus préoccupés de mettre leur science au service exclusif des intérêts particuliers de leurs formations respectives,  que de dire le droit et la jurisprudence,  pour affirmer , péremptoirement, qu'ils détiennent seuls la vérité, a quelque chose de court et de simpliste.

Ce parti-pris est d'autant plus choquant que, lors d'un Séminaire tenu le 21 Novembre 2011 à Dakar, un panel de juristes nationaux et internationaux, composés de Professeurs Agrégés, d'Enseignants émérites, de Recteurs d'Universités, de Doyens de Facultés de Droit, parmi les plus éminents, les plus expérimentés et les plus célèbres du Sénégal, d'Europe, d'Amérique et d'Afrique ont battu en brèche, avec une rigueur scientifique admirable, les thèses de ceux, qu'un grand juriste appelle des « constitutionnalistes-tailleurs », cités plus haut. Avec érudition et compétence, ils ont démontré, que le droit qu'a Me WADE de se porter candidat est consacré par la loi internationale en vigueur, aux Nations-Unies, comme en Europe, en Afrique et dans son propre pays et qu'il peut, légalement, briguer un second mandat, sous le régime de la Constitution de 2001, s'il jouit de tous ses droits civils et politiques.

Lorsque « Le Monde » cache cette information capitale à ses lecteurs, il commet une faute, au plan de la déontologie.

La preuve, au demeurant, que ces Experts avaient raison sur leurs collègues, moins expérimentés et plus jeunes, a été apportée par la décision du Conseil Constitutionnel. Au sujet de cette dernière institution, le Journal « Le Monde » jette le discrédit sur les 5 Sages, « tous nommés et bien traités par le Président », aux seules fins de valider sa candidature. C'est une accusation très grave. Au Sénégal, comme ce fut le cas en France, c'est le Chef de l'Etat qui nomme aux fonctions civiles et militaires. Cela ne date pas de l'Alternance, mais du tout début de l'indépendance. Tant que SENGHOR était là, « Le Monde » n'a jamais trouvé rien à redire, parce qu'il était célèbrement connu pour sa francophilie. Aujourd'hui, on se met à brûler ce qu'on avait, jadis, adoré. Le Conseil Constitutionnel, dans sa forme actuelle, a été installé en 1992, bien avant l'avènement de WADE. Son Président actuel n'a pas hésité à mettre WADE en prison, quand il était dans l'opposition. Tout dernièrement, le Conseil a rejeté sa requête, demandant l'invalidation de la candidature de 3 personnes.

Dans chacune de ses décisions, la voix du Président ne compte qu'en cas d'égalité des votes, pour ne pas bloquer la prise de décision. Dans tous les autres cas, elle a le même poids que celle des autres Sages. Dès lors, le fait qu'il ait bénéficié comme tous les Hauts Magistrats du pays d'un réajustement de son traitement ne peut avoir le sens que « Le Monde » lui donne, que s'il avait bénéficié d'un privilège, ce qui est loin d'être le cas. Au Sénégal, le Président WADE a multiplié le salaire de plusieurs corps de métier par 3, au nom de ses convictions libérales, démocratiques et sociales, pour les soustraire, justement, à toute forme de corruption. La plupart des corps de métier concernés sont, pourtant, dominés par des opposants notoires. Mais, au nom de la même éthique, il avait accepté que le mouvement alter mondialiste tienne ses assises à Dakar, à quelques mois de l'élection présidentielle, au nom du droit d'expression que ce mouvement, comme tout autre doit avoir. Mieux, quand il a eu des difficultés à boucler son budget, il n'a pas hésité à lui donner un modeste coup de pouce.

2°) Votre journal évoque ce qu'il appelle « des bourrasques sociales frondeuses » dont le Sénégal serait le théâtre.

En faisant ces déclarations, il reconnaît que notre pays est un pays démocratique, car, il n'y a que dans les vraies démocraties que des frondes s'expriment librement.

Nous ne considérons pas cela, au Sénégal, comme une maladie honteuse, car, ce serait oublier, que nous sommes dans un pays, où la liberté d'opinion s'exprime entre autres, à travers 174 partis politiques légalement constitués en 2011 (contre une trentaine, à peine, avant l'an 2000), des dizaines de centrales syndicales, 47 syndicats sectoriels, dans un secteur comme l'Education Nationale ; un pays où on compte, en plus, 25 journaux quotidiens, plus de 20 hebdomadaires, autant de mensuels, 10 télévisions, qui seront, bientôt, 11 et plus de 200 radios nationales, régionales, communautaires, etc.

Le Sénégal, c'est, également, une société d'opinion publique, dans laquelle le débat est libre, la confrontation des idées, permanente et les éruptions sociales, fréquentes.

C'est le même cas de figure, que nous avons, en France. C'est, aussi, le cas en Italie, en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis, etc., comme l'actualité récente en porte témoignage.

Si votre Journal ne le sait pas, qu'il apprenne que le Président WADE a, lui-même, inscrit, personnellement, dans la Constitution de 2001, le droit à la manifestation et que,  dans toutes les tournées, qu'il a faites, depuis 2000, il ne cesse de dire aux populations jeunes, adultes, personnes âgées des deux sexes, d'exprimer leur mécontentement et leurs opinions, par des manifestations publiques ou le port de brassards rouges. C'est vous dire, qu'il n'a, jamais, douté de la maturité de son peuple. Au contraire.
Aujourd'hui, dans notre pays, des femmes de ménage, des maîtres d'écoles coraniques, des mécaniciens, des marchands ambulants, des handicapés, des invalides, des artistes, des élèves, des étudiants d'écoles supérieures privées organisent des marches, s'expriment dans les radios et les télévisions et occupent les colonnes de journaux. Le Sénégal n'avait rien connu de pareil, avant 2000. Une nouvelle citoyenneté, la citoyenneté de l'Alternance a pris souche, permettant à de multiples personnalités de s'épanouir. Le Président WADE a, toujours, salué cette expression plurielle, à la seule condition qu'elle ne donne pas lieu à des violences, car le Chef de l'Etat a fait de la paix, son credo.

Notre pays n'a, par conséquent, pas honte de la situation décrite par « Le Monde ». Il en tire, au contraire, fierté et assurance, car Me Lamine GUEYE disait que « le sénégalais n'est dangereux que quand il se tait ».

Si cela émeut un journal comme « Le Monde », le Sénégal le regrette pour lui, car notre démocratie a fait le pari du pluralisme, de la liberté d'opinion, de la liberté de pensée et d'expression et s'accommode, parfaitement, de toutes les frondes, qui prouvent sa vitalité, la tolérance de ses populations, l'ouverture d'esprit de ses élites, dont on ne trouve l'équivalent nulle part ailleurs en Afrique.

On a vu, par exemple, une télévision lancer, pendant une semaine, des messages de haine et d'agitation et même de subversion, mettre en vedette des opposants notoires, pour qu'ils dépeignent des situations alarmistes,  lancer, même, des appels à la désobéissance civile, à la violence et à l'Armée, en toute liberté. Cela ne se voit qu'au Sénégal.

Ce que les journaux sénégalais et les télévisions sénégalaises osent écrire et diffuser, on ne le trouve nulle part ailleurs, pas même en France, sans que cela ne tire à conséquences.

Cela fait notre fierté, preuve, assurément, que les démocraties les plus respectueuses des droits humains et les plus avancées ne se trouvent pas là, où on les situe, habituellement.

3°) Au sujet des mises en garde américaines et européennes, évitons l'amalgame. Il est nécessaire de préciser qu'elles ne sont, d'abord, pas de la même nature. Le ton, non plus, n'est pas le même, pas plus, au demeurant, que le contenu, les intentions et la démarche.

Les Américains sont un peuple plein de délicatesse, issu d'une histoire de métissage, qui a enraciné en eux la tolérance et le respect d'autrui. Leurs rapports avec le Sénégal ont toujours été empreints d'amitié et de fraternité. Le Président BUSH avait beaucoup de respect et d'estime pour le Président WADE. Les Américains n'ont, jamais, cherché à imposer un Leader, au Sénégal. Ils n'ont, jamais, colonisé l'Afrique. Ils ont, même, aidé ce continent à se libérer de ses colonisateurs. D'autres, en revanche, ont, à travers leurs médiats, cherché à susciter des candidatures fantaisistes et ont même poussé tel ou tel homme de paille, à briguer la magistrature suprême, dans le secret dessein d'en faire une créature à leur dévotion. Dans cette opération, ils bénéficient, à quelques exceptions près, toujours, de la complicité des milieux influents de leurs pays, parmi lesquels, une certaine presse, parce que lesdits milieux, en patriotes, toujours prêts à défendre le drapeau national, ne voient dans l'entreprise que la grandeur de leur patrie, l'extension de son influence et la récupération de positions perdues, au détriment, évidemment, des intérêts des peuples victimes de ces combinaisons. Ils ont, toujours, besoin pour réussir, du concours de ceux que SENGHOR appelaient  les « nègres de service », qui, plus préoccupés de leur avenir personnel que de l'intérêt général, se font les complices conscients ou non de la mise sous tutelle de leur Etat.

Quand le Conseil Constitutionnel, se fondant sur la jurisprudence Yoro FALL (Professeur d'Université et Fonctionnaire International), datant de la présidentielle de 2007, invalide 3 candidatures indépendantes, sur des bases régulières, lesdits médiats ne se focalisent, que sur le sort d'une seule personne, qui se trouve, curieusement, être la moins compétente, n'ayant même pas terminé le cycle élémentaire, la moins experte, qui n'a, jamais, été, ni conseiller municipal, ni conseiller régional, ni député, ni sénateur, qui ignore tout de l'Etat, de ses rouages et de ses règles de fonctionnement, sans parler des grands enjeux nationaux, régionaux et internationaux (alors que l'un des recalés est un ancien de Louis Le Grand, sémillant et distingué, doublé d'une expertise en Finances Internationales). Une telle attitude prouve, assurément (que le sujet concerné en ait ou non conscience), qu'on a besoin d'un individu « soumis et malléable », à instrumentaliser, pour retrouver, au Sénégal, les positions, aujourd'hui, perdues.

Cela dit, lorsque des pays amis expriment des préoccupations sur la situation de notre pays, leur démarche ne nous gène, nullement, à la seule condition qu'on n'oublie, jamais, que le Sénégal est un pays indépendant, souverain,  qui n'a de leçon ou d'ordre à recevoir de personne et qu'on peut lui adresser des indicatifs, tout au plus, des optatifs, mais, jamais, des impératifs, comme disait l'autre .

4°) Lorsque «  Le Monde » prétend que Maître Abdoulaye WADE a choisi  « le conflit », il émet une autre contrevérité manifeste.

De la date de sa prise de pouvoir, en 2000, jusqu'à nos jours, il a lancé, à l'opposition, près d'une vingtaine d'appels au dialogue et à la concertation, appels qui se sont déroulés aux dates suivantes.

On n'en citera que certains. 

•1.      Avril 2003 appel du Président Wade à l'Opposition, pour la constitution d' "une majorité d'idées"

•2.      Décembre 2003, appel "pour une participation de l'opposition aux décisions majeures"

•3.      Février 2004, Wade réitère son appel pour la constitution d'une "majorité d'idées" et invite l'opposition parlementaire à se joindre au gouvernement. L'U.R.D. de Djibo Leyti Ka, bien que n'ayant pas contribué à l'alternance du 19 mars 2000, accepte; Par contre, l'AFP de Moustapha Niasse décline l'offre, pendant que le PIT de Amath Dansoko pose comme condition préalable, un "large dialogue national".

•4.      Avril 2005, Le Président Wade réitère son appel à l'occasion de son message à la Nation. Pour toute réponse, l'opposition, lors d'un meeting à Kaolack, le 24 mai 2005, lance l'IDEWA (Initiative pour le départ de Wade), un président démocratiquement élu et dont le mandat est en cours.

•5.      Septembre 2005, rencontre entre le chef de l'Etat et l'opposition. Au sortir de l'audience, un "Comité paritaire" est proposé par Wade, pour réfléchir sur processus électoral et sur un organe de supervision des élections, en perspective des élections générales de 2007.

•6.      Janvier 2006, de retour de la Mecque Wade écrit des lettres personnalisées aux leaders de l'opposition pour les convier à nouveau au "dialogue politique".

•7.      Octobre 2006, nouvel appel du chef de l'Etat au "dialogue politique", le lendemain de la Korité, qui devait consacrer l'entrée au gouvernement du Ptp de Maître El hadji Diouf et du Parti de la Réforme de Abdourahim Agne, qui estime quant à lui que « c'est le meilleur discours de Wade depuis cinq ans ».

•8.      Mars 2007, après la confirmation de sa réélection, le 25 février 2007, par le Conseil Constitutionnel, Wade lance un autre appel à "l'union de toutes les forces vives" du pays. L'opposition reste indifférente.

•9.      Mars 2008, suite à une audience accordée au Président exécutif de la Raddho (Réseau africain pour la défense des droits de l'homme), Maître Wade réitère sa volonté de recevoir l'opposition, pour renouer les fils du dialogue. Réponse de l'opposition : « c'est un piège !».

•10.   Mai 2008, joignant l'acte à la parole, l'opposition, regroupé au sein du « Front siggil senegal », organise, le 18 mai 2008, un meeting à la Place de la Gare, à Saint-Louis, et lance « la Grande offensive pour le départ de Wade », un président démocratiquement élu, et dont le mandant est toujours en cours. C'est le leader de la Ld, M. Bathily, qui donne le ton, en déclarant, lors de ce meeting, couvert par tous les médias sénégalais : « Wade doit quitter le pouvoir. Aujourd'hui, nous devons clore le débat et pousser Me Wade vers la sortie ».

•11.   Décembre 2008, le chef de l'Etat, à l'occasion de son message traditionnel de fin d'année, réaffirma son ouverture au dialogue et à la concertation, « pour relever tous les défis », avec tous les Sénégalais.

•12.   Avril 2009,  A l'occasion de la fête de l'indépendance du 4 avril, le chef de l'Etat félicite l'opposition pour les résultats obtenus, lors des dernières élections locales du 22 mars, et réitère son appel à renouer les fils du dialogue avec elle.

•13.   Mai 2009, l'opposition exige d'être saisie par écrit, pour donner suite à l'appel de Wade, non sans réclamer des « termes de référence », pour la tenue de ce dialogue.

•14.   Juin 2009, Le chef de l'Etat matérialise sa volonté d'ouverture et de dialogue en nommant un responsable d'un parti allié (le Parti de la Réforme) au poste nouvellement crée de « Ministre-conseiller chargé des affaires politiques ». Et fait parvenir, le 13 juin 2009, par le biais de son nouveau ministre-conseiller, une lettre dans laquelle il invite l'opposition à « un dialogue franc, loyal et républicain ».

•15.   Décembre 2009, en dépit du boycott, par l'opposition, des travaux de la Commission de revue du Code électoral, le Chef de l'Etat donne droit aux deux conditions posées par l'opposition pour revenir à la table des négociations : la nomination d'un modérateur et l'engagement public à transformer en lois et règlements les propositions qui sortiront des travaux.

•16.  Janvier 2010, A l'occasion du séisme qui venait de frapper le peuple frère d'Haïti, le chef de l'Etat invite l'opposition au Palais pour une concertation, relative à la constitution d'un vaste mouvement de solidarité africaine - impliquant l'Union africaine -, en faveur de ce peuple meurtri, dont le rôle dans la libération du monde noir n'est plus à démontrer. Non seulement, l'opposition déclina cette offre, mais investit dés le lendemain les médiats pour fustiger cette initiative de solidarité panafricaine.

•17.  Février 2010, A l'occasion du lancement des festivités marquant le cinquantenaire de notre accession à la souveraineté suprême, le président Wade fit parvenir des invitations aux leaders de l'opposition, et chargea également son chef du protocole de les convier de vive voix à honorer de leur présence la cérémonie inaugurale, au Stade L.S.Senghor. L'opposition brilla par son absence, sous prétexte que les invitations leur sont parvenues tardivement.

•18.  Février 2010, Lors de la visite du Chef de l'Etat aux autorités religieuses de Tivavouane, à l'occasion du Maouloud 2010, le Khalife général des Tijanes, Serigne Mansour Sy, s'était fait positivement l'écho des appels que le chef de l'Etat n'a eu de cesse de lancer à l'opposition, pour une synergie des forces et des intelligences de tous les fils de ce pays. Le porte-parole du Khalife des Tijanes, Serigne Abdou Aziz Sy Al Ibn, a été désigné comme facilitateur, aux fins de renouer les fils du dialogue entre l'opposition et le pouvoir...

•19.  L'avant dernier appel visait à  constituer une Commission mixte, chargée, avec l'Union Européenne, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et la France, de vérifier le fichier électoral et le code  électoral et de proposer des améliorations. Ce travail est terminé. 108 propositions ont été faites. WADE les a, toutes, acceptées, sauf celle concernant le bulletin unique, qui est une nouveauté au Sénégal. Un Comité de Pilotage et de Suivi, dans lequel, la majorité est minoritaire, a été installé, sous la présidence d'un élément de la société civile.

  1. La dernière initiative prise par une structure dénommée le G 6 a, également, rencontré son agrément et sa bénédiction. L'un des membres de ce groupe, en l'occurrence l'Architecte ATEPA, a, d'ailleurs, reconnu, récemment, dans les colonnes de « Jeune Afrique » que, s'il y a blocage du dialogue, la faute n'en incombe pas au Chef de l'Etat du Sénégal.

5°) Comment, « Le Monde » peut-il, prétendre que le système de l'Alternance démocratique parait compromis, au Sénégal, sans apporter la moindre preuve de ce qu'il avance.

Si l'Alternance de 2000 a eu lieu, sans heurt, c'est parce que Maître WADE l'a voulu pacifique. Il a refusé toute chasse aux sorcières et a passé l'éponge sur les multiples erreurs de mal-gouvernance, qui auraient pu donner lieu à des manifestations de règlements de comptes, de vengeance, de revanche ou, simplement, de refus de l'impunité, jusque et y compris celles concernant les affaires de licence de pêche et des faux passeports diplomatiques, ou de détournement, à des fins personnelles, de quota pétrolier, alloué au pays.

Il a, non seulement, pardonné à tous, mais a, même, donné à son prédécesseur, qui était un démocrate sincère, son avion personnel,  pour qu'il aille le représenter au Sommet de la Francophonie, au Caire, avant de patronner sa candidature à l'OIF.

Quand ses adversaires ont prétendu que le peuple lui avait tourné le dos, WADE leur a proposé la tenue immédiate d'élections anticipées, qui leur donnerait, avant même la fin de son mandat actuel, l'occasion de le remplacer par la voie des urnes, la seule qui soit véritablement démocratique. Ils ont, tous, décliné son offre, parce qu'ils ne croyaient pas, sincèrement, à ce qu'ils proclamaient, bruyamment, dans leurs déclarations.

A la veille de la réunion du Conseil Constitutionnel, WADE a, plusieurs fois, déclaré, que, si sa candidature était invalidée, par les 5 Sages, il se soumettrait, automatiquement, au verdict sorti des délibérations, quitterait les affaires et regagnerait sa maison, au Point E, à Dakar, pour prendre une retraite bien méritée.

Peut-on citer en Afrique, un seul Chef d'Etat, qui a proclamé pareille attitude dans une situation comparable ?

6°) Une autre contrevérité du « Monde » doit être notée. Ce n'est pas Maître WADE, qui a jugé que son premier mandat sort du cadre de la réforme constitutionnelle de 2001, mais la jurisprudence sénégalaise, telle qu'établie par le Président Abdou DIOUF, après la réforme constitutionnelle de 1991 (le mandat qu'il avait étrenné depuis 1988 n'était pas concerné par celle-ci), d'une part, d'autre part, l'avis unanime de juristes compétents, qui savent qu'une réforme constitutionnelle n'est rétroactive, que, si le législateur le mentionne, expressément. Ce qui n'est pas le cas, au Sénégal, où les Articles 27 et 104 règlent la question, comme le Professeur Seydou Madani SY, 1er Agrégé de Droit au Sénégal et Ancien Garde des Sceaux, Ministre de la Justice du Président Abdou DIOUF,  l'affirme à la page 82, de l'édition 2009, de son livre, le confirme dans celle de 2011, sans changement, livre intitulé : «  Les régimes politiques sénégalais, de l'indépendance à l'Alternance politique ». Karthala. Il est vrai, qu'entre Octobre 2011, date de la parution de la dernière édition et le 21 Novembre 2011, sa position a radicalement changé.

7°) « Le Monde » se gausse des propos prêtés à Maître WADE, disant : «Je l'ai dit. Je me dédis».Cette ironie discourtoise et irrespectueuse a quelque chose d'inélégant, pour ne pas dire plus.

Dans le propre staff du « Monde », combien, parmi ses collaborateurs, ont eu à dire des choses, avant de se dédire ?

Dans votre propre pays, M. l'éditorialiste du « Monde », combien de leaders ont dit des choses, avant de se dédire ? Nos cadres politiques et journalistiques en ont recensé plusieurs dizaines, au cours des décennies passées et de la période récente. Le cas de Me WADE n'a, par conséquent, rien de singulier, encore moins d'amusant. 

Il n'y a que les imbéciles, qui ne changent pas d'avis. De toutes manières, dans aucun pays du monde, une simple déclaration d'intention, verbalement exprimée, n'a, jamais, eu une valeur juridique. S'accrocher à un tel argument, prouve, à suffisance, qu'on n'a rien de plus solide à évoquer

8°) S'agissant du bilan de Maître WADE, si, au « Monde », on ne le trouve pas brillant, c'est, soit, parce que ce journal en ignore le contenu, soit parce qu'il refuse, au nom de son objectif de déstabilisation, de regarder la réalité de face.

Parler de « gabegie et de corruption, de misère enracinée » dans un pays, qui s'est doté d'une Cour des comptes et de toutes les structures destinées à lutter contre la corruption, la concussion et dont la gestion est, régulièrement, vérifiée par les institutions internationales, dans un pays, qui, de 2000 à nos jours, a vu son PIB, passer de 500 à 1 350 dollars, un pays dont le Budget est passé de 500 milliards de francs, environ, à près de 3000 milliards de francs, dans la même séquence temporelle, un pays tellement crédible, au demeurant, que lorsqu'il a lancé un emprunt de 500 millions de dollars, sur le marché international, on lui en a proposé 1250 (preuve de confiance ne peut être plus forte), manque, totalement, de sérieux.

Aujourd'hui, les réalisations du Gouvernement, marquées, notamment, par le dynamisme, la diversification et l'innovation, ont permis, au Sénégal, de se hisser au rang de pays à revenus intermédiaires et de se projeter sur les rampes de l'émergence, comme en portent témoignage, les taux de croissance positive, parmi les meilleurs de l'UMEOA et de la CEDEAO, un taux d'inflation, qui classe notre pays au premier rang des Etats africains, des performances agricoles exceptionnelles et inédites, un niveau d'endettement relativement bas, un code des marchés considéré comme un modèle en Afrique, par le FMI et la Banque mondiale, des recettes en hausse constante et la maîtrise de l'énergie et de l'eau, autant d'atouts permettant au Sénégal, de figurer dans le lot des 11 pays dits « marchés pionniers ».

La confiance des bailleurs de fonds et des partenaires au développement, celle des banques et des organismes de crédit, ainsi que des investisseurs est totale. Les recettes augmentent constamment, tandis que la pression fiscale reste maîtrisée, à cause d'une gestion prudente et vertueuse de notre économie. La dette intérieure est raisonnable.

Cerise sur le gâteau, le Ministre chargé de l'Economie et des Finances du Sénégal a été nominé meilleur Ministre d'Afrique dans le domaine de ses compétences, par le Financial Times, pour l'année 2011 et salué comme tel par le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale.

9°) Lorsque « Le Monde » dit, que le système éducatif s'effondre, « si les baobabs du Sénégal l'entendaient, ils seraient pris d'un rire inextinguible » », comme aimait à dire le poète Léopold Sédar SENGHOR.

Qu'on en juge !

De l'Alternance à nos jours, le Président Abdoulaye WADE a mis en place, un vaste programme d'infrastructures scolaires. Il a décidé d'allouer une allocation de bourse ou d'aide à tous les étudiants, sans tenir compte de leur origine sociale, le développement de l'Enseignement Coranique, à travers les Daaras Modernes, le relèvement, très sensible, des revenus des enseignants, autant d'actions à comptabiliser dans le Secteur de l'Education.

Parallèlement à ces actions, le Sénégal a mis en œuvre, une politique hardie de renforcement de ses ressources humaines, à travers, notamment, l'allocation de 40% de son budget au secteur de l'Education et de la Formation.

Ainsi, dans le Préscolaire, le nombre d'écoles est passé de 93 en 2000, à 1033 en 2010, le nombre d'enseignants de 396 à 2 686, le taux brut de scolarisation dans ce secteur grâce à la Case-des-tout petits de 2,31% à 9,8%, avec la construction de plus de 332 cases des Tout-petits,  saluées par l'UNESCO  et qui constituent, en plus, l'une des initiatives pédagogiques les plus hardies, depuis PIAGET, sortie directement de la tête de Me WADE et dans laquelle, l'ordinateur pour les enfants de 2 à 4 ans est omniprésent.

Dans l'Elémentaire, le nombre d'enseignants est passé de 2000 à 2010, de 19876 à 42931. Il a, donc, plus que doublé, en 10 ans. Si on avait fait la même chose, depuis 1960, le Sénégal serait, actuellement, au niveau de la Corée. Rappelons que, de 1816 à 1960, soit, en 144 ans, le e système colonial n'a inscrit à son actif, que 12% de taux de scolarisation.

Dans les cycles moyen et secondaire, le nombre des collèges est passé de 220 à 749, soit 3 fois plus, celui des lycées de 19 à 134, soit, 7 fois plus, le personnel enseignant de 6471 à 17113, soit près de 3 fois plus.

Les daaras modernes, qui n'existaient pas avant 2000, sont, actuellement, au nombre de 8 et les classes d'alphabétisation ouvertes sont 710.

Mais, l'Education sous l'Alternance, c'est, surtout, le lancement d'innovations majeures, relatives, par exemple, aux classes numériques et à l'équipement des établissements en ordinateurs.

Les salaires des personnels ont triplé, dans la séquence temporelle considérée, de l'avis des 47 syndicats d'enseignants existants.

En ce qui concerne  l'Enseignement Supérieur, les Universités, les Centres Universitaires Régionaux et la Recherche Scientifique, avant l'an 2000, ceux de ces secteurs, qui existaient, étaient plongés dans la crise. Depuis cette date, 11% du budget lui est consacré, alors que la moyenne en Afrique est de 3%.

Les conditions d'accès se sont améliorées, les salaires des chercheurs et enseignants ont été multipliés par plus de 2,5 ; les fonds de recherches ont augmenté fortement.

Les universités sont passées de 2 à 5 dans le Public et dans le Privé, de 31 à 146. Le budget de 5 à 40 milliards, le nombre de boursiers, multiplié par 3, sans parler de l'introduction de réforme, comme celle appelée LMD.

10°) En dehors de l'Education, d'autres réalisations peuvent être signalées : au plan de l'Hydraulique, on a, là, aussi, enregistré une évolution qualitative. La situation a fortement changé, de 2000 à nos jours.

On a, ainsi, noté une nette amélioration du secteur de l'Eau, porté par le financement de programmes innovants, la définition d'une lettre de politique sectorielle et la promulgation d'une Loi sur l'Eau et l'Assainissement.

Le nombre de forages motorisés est, ainsi, passé de 800 à 1500, le taux de desserte a évolué de 46 à 78%, le taux de desserte par forage de 20 à 60%, le nombre de localités branchées au réseau d'eau est passé de 1500 à 7000, soit près de 5 fois plus.

On peut, de même, mentionner plusieurs programmes réalisés (projet Gorom Lampsar, Ndiosmone, Palmarin, etc...), qui visent, tous, à améliorer les conditions de vie des populations. Mieux, l'Alternance peut tirer fierté de ce que certains ouvrages hydrauliques d'une longueur de 200 kms ont été, pour la première fois, introduits en milieu rural.

Concernant la question des inondations, des efforts immenses ont été déployés, privant, ainsi, l'opposition de son fonds de commerce habituel, qui constituait, pourtant, un héritage récurrent du régime précédent.

Dans le domaine de l'Habitat, le Gouvernement a, entre autres acquis, réalisé un vaste programme d'Habitat Social, à travers le Plan Jaxaay, qui sera renforcé par le Programme « Une famille, un toit ». De nombreux projets privés ont, en outre, été avalisés.

Le Gouvernement s'intéresse, également, à la question du coût des loyers.

Au titre de la Santé et de la Prévention, le budget du Ministère est passé, de 5%, avant 2000, à plus de 10% du budget national et comment il compte atteindre les 15%, en 2015, pour satisfaire aux OMD.

De 2000 à 2011, les hôpitaux ont plus que doublé. Les postes de santé sont passés de 807 à 1 245, les pharmacies régionales de 5 à 11, alors que le nombre d'ambulances a été multiplié par plus de 10, tandis que les salaires des personnels ont triplé. On aurait pu ajouter des chiffres révélateurs sur les personnels recrutés, le Plan Sésame, accordant la gratuité des soins et des médicaments aux personnes âgées de plus de 60 ans, la création d'un Centre Antipoison et les mesures prises en faveur des déficients rénaux, sans parler de la gratuité obtenue pour certaines maladies (tuberculose, sida, paludisme, grossesse nécessitant une césarienne, lutte contre les maladies prénatales, etc.) et, pour certaines catégories comme les indigents, les handicapés, sans parler du succès obtenu dans la lutte contre le VIH/SIDA, avec un taux de prévalence de 0,7%, le plus bas d'Afrique.

11°) Quand le journal « Le Monde » parle de « misère », au Sénégal, il prouve sa méconnaissance de la réalité.

Les performances de l'Alternance dans le secteur de l'Agriculture, grâce à la réalisation d'importants programmes, tels que la  Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l'Abondance (GOANA) et le Plan Retour vers l'Agriculture (REVA) ont permis, au Sénégal, de satisfaire, sensiblement, les besoins en produits alimentaires, de réduire notre dépendance vis-à-vis des importations en céréales, notamment et de jeter, ainsi, les bases de l'autosuffisance alimentaire du pays.

A ce propos, la production céréalière est passée de 1 739 655 tonnes à l'an 1 de la GOANA, (2007-2008) à 2 267 822 tonnes à l'an 3 de sa mise en œuvre.

Le Sénégal couvre, ainsi, plus de 100% de ses besoins estimés. Il est, même, en train de se positionner comme un pays exportateur de produits agricoles.

Au plan de l'Elevage, la contribution de ce secteur, à la croissance économique, grâce à la création d'un Département spécifique, a généré de multiples programmes relatifs à l'amélioration génétique de la race animale et à l'augmentation de la production en lait et en viande, qui constituent une grande nouveauté.

C'est ainsi que, plus de 10 000 fermes modernes, 35 unités pastorales, 538 infrastructures hydrauliques et 120 000 inséminations, le renforcement notable du personnel et des moyens budgétaires ont été réalisés, qui marquent toute une rupture radicale avec le passé.

On aurait pu évoquer le domaine des infrastructures avec l'Aéroport Blaise DIAGNE, la rénovation du port de Dakar, devenu un Hub dans la sous-région, la création d'Air Sénégal International et la Muraille Verte, le Monument de la Renaissance Africaine, l'Autoroute à péage, les nombreux échangeurs, qui ont décongestionné la capitale, la voie de contournement Rufisque-Bargny, les 7 Merveilles de Dakar et le lancement prochain du Chemin de Fer Dakar- Bamako à grand écartement.

12°) Si l'analyse que « Le Monde » fait de la situation du Sénégal n'a pour référence, que le point de vue d'un éditorialiste de « L'Observateur », journal d'opposition d'un candidat connu, il donne l'impression de n'avoir, décidément, aucun argument sérieux à sa portée, car l'exemple qu'il a choisi manque totalement de crédit, tant son hostilité au Gouvernement et son parti-pris sont connus de tous, au Sénégal.

13°) « Le Monde » ne se prive, hélas, pas d'évoquer ce que notre opposition appelle, faussement, « la dévolution monarchique du pouvoir », malgré tout ce que Maître WADE a dit sur cette querelle sans intérêt. Ce fonds de commerce a été tellement rabâché, qu'il ne fait plus recette. « Le Monde », en brandissant cet argument éculé, démontre son déphasage total par rapport à l'actualité sénégalaise.

Le seul « cas de dévolution monarchique du pouvoir » dans notre pays, se trouve dans notre opposition. Ce furent le cas SENGHOR, qui, en modifiant la Constitution, en son Article 35, a permis à son Premier Ministre, nommé par ses soins et non élu, de le remplacer à la tête de l'Etat, pour le reste de la durée de son mandat. Votre journal avait-il, à l'époque, bronché ?

14°) S'agissant des jeunes rapeurs, auxquels, « Le Monde » fait référence, il s'agit d'un groupe créé par un journaliste connu et financé par un candidat adversaire du Président WADE, dont l'arme favorite est la corruption des consciences. Certains d'entre eux étaient d'illustres inconnus, il y a quelques mois, sur la scène musicale locale.

La simple existence de ce groupe politicien prouve, que le Sénégal est un pays sans tabou. Il a réalisé « son printemps » africain, en 1963, en 1968, e, 1974, en 1978, en 1980, en 1988, en 1994, en 2000, depuis, donc, l'époque senghorienne et celle du Président DIOUF. Sous ce rapport, aucun mouvement de jeunes rapeurs ne lui fait peur. Le rap est un mode d'expression utile, riche, coloré, véhiculant des messages du plus haut intérêt, qui expriment les préoccupations existentielles d'une jeunesse, qui s'interroge sur sa société et sur son avenir. Sous ce rapport, il doit mériter la plus grande attention et doit être analysé avec tolérance et esprit d'ouverture.

15°) « Le Monde »  a, aussi, évoqué l'état des droits humains au Sénégal.

Comment, les droits de l'homme auraient-ils reculé dans un pays, où, de 2000 à nos jours, le nombre de manifestations (marches, défilés) a atteint, en 10 ans, un chiffre nettement supérieur à celui cumulé des 40 années, allant de 1960 à la chute du régime post-senghorien et où n'existe aucun détenu politique, aucun détenu journaliste ou syndicaliste. Le Sénégal est la patrie de la tolérance, où 95% de musulmans cohabitent avec 4,5% de chrétiens, un pays où toutes les fêtes chrétiennes sont célébrées dans le calendrier républicain, qui a été, politiquement, dirigé par un chrétien, de 1951 à 1980.

un pays  dans lequel, les sénégalais de l'Etranger sont représentés, depuis plus d'une décennie à l'Assemblée Nationale, un pays,  qui a voté une loi sur la parité  homme-femme intégrale et totale dans toutes les fonctions électives et semi-électives, un pays où même Marine LEPEN, malgré son orientation politique, n'aurait eu aucun mal à rassembler 500 signatures d'élus pour sa candidature. Dans ce petit pays, qui s'appelle le Sénégal, apprenez, chers messieurs du « Monde », qu'au moment où ces lignes sont écrites, l'Assemblée Nationale du Sénégal examine un projet de loi, modifiant l'Article 42 de la Constitution, qui fait, désormais, du Président de la République, le Premier Protecteur des Arts et des Lettres et le Premier Protecteur de l'Environnement. Ceux qui nous donnent des leçons, gagneraient à se mettre à la hauteur de ces avancées audacieuses, plutôt que de nous stigmatiser.

16°) « Le Monde » ne pouvait ne pas évoquer le faux problème, relatif à l'âge de Maître WADE. Il se garde bien, cependant, de révéler à ses lecteurs que le véritable chef de l'opposition actuelle, au Sénégal, le Président des « Assises Nationales » est toujours en activité alors qu'il a fêté en 2011 ses 90 ans, ce dont tout notre peuple se réjouit.

C'est cette discrimination dans le traitement de l'information, qu'on appelle la politique des deux poids et deux mesures, car votre journal ne dit, jamais, mot de ce qu'il y a en face. Maître WADE est, grâce à Dieu, bien portant, lucide, capable de travailler plus de 12 heures par jour, avec une vivacité d'esprit, une clairvoyance, une créativité et une capacité de jugement et de décision, hors du commun.

17°) « Le Monde », pour nuire à WADE, essaie de donner un coup de pouce à l'opposition sénégalaise, mais, s'y prend, hélas, très gauchement. En effet, ce journal, qui se veut, pourtant, la vitrine d'un grand pays démocratique, n'hésite pas à prêcher l'illégalité, le refus de la loi, alors que celle-ci s'impose à tous, dans toutes les démocraties sérieuses.

Au lieu de dénoncer ceux qui, depuis 2005, demandent, injustement, le départ de WADE contre la volonté populaire et en dehors de toute élection, acceptent le verdict du Conseil Constitutionnel, quant il les arrange, comme lorsqu'il valide leurs propres candidatures, mais, le rejette quand il fait de même, pour WADE, il les encourage, au contraire, en considérant que ce que la loi et le suffrage universel ne leur a pas donné, la rue peut le leur offrir. Dans son propre pays, « Le Monde » prêcherait-il une telle démarche ? En démocratie, c'est le suffrage des électeurs qui donne le pouvoir et le retire et non la rue.

Mais, ce qui est triste, c'est que nous avons là la preuve que « Le Monde » connait très mal notre pays. Le M 23 n'a, jamais, réussi, depuis des mois, à rassembler 10 000 personnes, en dépit d'un soutien, presque total, de toute la presse écrite et filmée, qui, par une tradition datant de l'ère coloniale, a, toujours, été anti-gouvernementale.

Il est temps de conclure.

L'acharnement dont le Sénégal est l'objet, le lynchage médiatique, qu'on lui applique, avec une férocité exceptionnelle, s'inscrit dans une stratégie de conjuration fomentée par tous ceux que le Sénégal et son Chef d'Etat gênent,  parce qu'ils compromettent leurs plans de reconquête du continent, à cause des projets, dont ils sont porteurs : Renaissance Africaine, Etats-Unis d'Afrique, Monument de la Renaissance Africaine, 3ème Festival Mondial des Arts Nègres, libération des élites de la servitude intellectuelle des ex-colonisateurs, réécriture de l'Histoire de l'Afrique et de celle du monde, falsifiée par ceux que l'inégalable Cheikh Anta DIOP appelait « les fraudeurs », articulation entre l'Afrique et sa Diaspora, considérée comme la 6ème Région du continent, Grande Muraille Verte, Port du Futur, Aéroport Blaise DIAGNE, ouverture vers le Brésil, l'Amérique du Sud et les Caraïbes, ouverture vers le Monde Arabo-Islamique et, surtout, vers la Chine, l'Inde et l'Asie ; promotion des valeurs et des langues nationales, refus du mimétisme axiologique étranger, au profit des valeurs de civilisation du monde noir ; dénonciation d'une gouvernance mondiale injuste, antidémocratique et à géométrie variable ; refus des accords de partenariat Economique qui ne favorisent pas le développement ;  revendication, pour l'Afrique et le Monde Noir, d'une place plus juste dans les organisations internationales, qui doivent être impérativement démocratisées, diplomatie indépendante, capacité endogène à gérer et à régler ses problèmes, sans aucune tutelle extérieure, à travers le NEPAD, etc.

On ne pardonne pas à notre pays et à son Leader, d'être présents sur tous ces chantiers,  d'incarner une Afrique debout de connaitre, dans le menu détail, comment marche le monde et de revendiquer la dignité, la justice, l'égalité absolue, sans aucun complexe vis-à-vis du monde développé, ou de quelque autre Etat que ce soit, de promouvoir, partout, une politique souverainiste de libération et d'enregistrer des succès dans cette voie.

Ce modèle-là, on ne veut pas qu'il perdure et inspire d'autres pays. Ce fut la voie qu'avaient, au début des années 60, ouverte, Patrice LUMUMBA, Sylvanus OLYMPIO, Sékou TOURE, Modibo KEITA, Gamal Abdel NASSER, Kwame NKRUMAH, Jomo KENYATTA et Thomas SANKARA, Cheikh Anta DIOP, Majhmout DIOP, Abdoulaye LY, et, hier, Nelson MANDELA, avant sa libération. Cette flamme ne s'éteindra jamais. Comme l'avait dit, en substance, Toussaint LOUVERTURE, à ceux qui tentaient de le faire taire : Les racines de la rébellion qu'il incarnait, sont si profondes, qu'elles continueront, toujours, d'alimenter l'arbre de la liberté, quoiqu'on fasse.

Mais, parce qu'il est le pays de Ndaté YALLA, d'El Hadji Omar Foutiyou TALL, de Lat Dior Ngoné Latyr DIOP, de Mamadou Lamine DRAME, de Cheikh Ahmadou Bamba, d'El Hadji Malick SY, de Limamoulaye THIAW, d'El Hadji Abdoulaye NIASSE, de Fodé Kaba DOUMBOUYA, de Niokhobaye DIOUF, d'Aline Sitoe DIATTA, etc., le Sénégal et son Président, en ne s'appuyant que sur le Droit, la justice et la volonté souveraine du peuple, résisteront à tous les assauts, d'où qu'ils viennent, parce que l'indépendance, la dignité et la liberté n'ont pas de prix.

Ils le feront, sans haine, ni passion, sans violence, ni sectarisme, dans la paix, la tolérance et l'ouverture constante au dialogue et à une coopération internationale, sans exclusive, respectueuse de l'égale dignité des peuples et des cultures et de l'intérêt commun de tous les partenaires.

Au vu de tout ce qui précède, lorsque l'éditorialiste du « Monde » proclame que le Sénégal est, maintenant, affaibli, il se trompe, gravement.

Ce qui s'est passé, ces jours-ci, a ouvert les yeux à notre peuple.

Dans un quotidien dakarois, un, artiste de renommée internationale a déclaré, avec tristesse, que « l'opposition sénégalaise se comporte en hors la loi ». Il ne pensait, certainement, pas à l'opposition républicaine, qui a, tellement, honte de ce qu'elle voit et entend, qu'elle préfère se taire, opposition, que le Président WADE respecte, mais à une minorité d'activistes extrémistes, qui a, hélas, occupé, le plus souvent, le devant de la scène, au cours des semaines écoulées. Celle-là opte pour la rue et non pour les urnes, bafoue les lois de la République, au premier rang desquelles, la Constitution ; elle calomnie des magistrats prestigieux, agresse la première institution du pays, refuse tout verdict du Conseil Constitutionnel, qui ne lui plait pas ou qui ne l'arrange pas ; et, au non d'une minorité agissante, bruyante et sonore, hurlant des slogans insolents, pousse des jeunes innocents à la mort, en les poussant à s'attaquer aux forces de l'ordre.

Cela fait, elle se permet, grâce à la complicité de certains médiats, d'alarmer l'opinion nationale et internationale, qu'elle instrumentalise contre le régime de l'Alternance.

Elle transporte, dans une fourgonnette L 200, des pneus usagés et des bidons d'essence, les dépose dans plusieurs carrefours, y met le feu et invite, ensuite, par téléphone, les télévisions à venir filmer, même, si aucune âme, qui vive, n'est repérable dans tout le paysage environnant.  Ce tour d'illusionnisme, accompagné de commentaires tendancieux vise d'autant plus à donner l'impression, que le Sénégal brûle, que pendant des semaines, des reportages et des articles alarmistes de la presse à sa dévotion ont préparé l'opinion à l'imminence de tensions « gravissimes ». A la vérité, le Sénégal n'est pas en feu, car ce pays ne se résume pas à quelques villes.       

Cette même minorité impose, en plus, sa propre interprétation de la loi fondamentale du pays, refuse tout débat sur ce sujet, écarte tout dialogue et toute recherche de consensus et essaie d'éviter, coûte que coûte, les élections, parce qu'il sait que le verdict lui sera  défavorable.

Enfin, elle se met, complaisamment, sans aucun patriotisme, au service de l'étranger, qu'il invite à venir lui donner, injustement et illégalement, le pouvoir que la volonté populaire lui refuse, parce qu'elle n'a, jamais pu réunir 10 000 personnes, chaque fois qu'elle a eu à manifester, sur les 13 millions de sénégalais.

La nouvelle prise de conscience de cet artiste, que partage, au demeurant, l'écrasante majorité du peuple, constitue la preuve éclatante, que notre pays sortira des secousses actuelles, plus renforcé que jamais, parce que plus sensibilisé aux vrais enjeux en cause et plus impliqué dans les stratégies de résistance à mettre en place, pour barrer la route aux adversaires de la démocratie.

Ce Sénégal nouveau, en cours de gestation, acceptera t-il de confier son destin à n'importe quelle classe politique ?