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ABANDON DES MUTILATIONS GENITALES FEMININES :

Publié le, 11 décembre 2008 par

LE COMITÉ INTER-AFRICAIN EN EGYPTE

Par Dr. Pierrette Herzberger-Fofana, Membre – fondatrice du comité exécutif de FORWARD-Germany. Drherzbergerfofana@hotmail.com

La 7 ème assemblée du Comité Interafricain (CI-AF) a réuni au Caire, les participants de 28 pays d’Afrique et les organisations non gouvernementales des 18 pays donateurs d’Europe et du Japon affiliés à cette organisation pour faire le point sur la situation des mutilations sexuelles féminines dans les divers pays d’Afrique et de la Diaspora. Les nombreuses institutions internationales telles que l’Union Africaine, la Francophonie, l’Organisation Mondiale de la Santé, les Nations Unies ont répondu présent à ce grand rendez-vous.

L’Allemagne, était représentée par FORWARD-Germany, le Sénégal par le COSEPRAT et la Guinée par la première dame et une importante délégation dont les ministres de la santé Mme le Dr. Mariame Béhavogui et celui de la promotion féminine Mme Germaine Manguet. Durant 3 jours, les participants ont mené des débats très animés qui traduisaient l’engagement et le dynamisme des déléguées.

Les questions ont tourné autour des points épineux telle que la problématique des exciseuses transfrontalières pour les pays qui ne possèdent pas de lois contre les mutilations. Les défis à relever pour parvenir à éliminer les violences sexuelles contre les femmes, L’harmonisation des programmes, le renforcement des capacités et le système de réseautage, l’évaluation des changements réalisés et les succès qui tendent à faire baisser la prévalence et accélérer l’élimination des mutilations sexuelles. Il a également été question d’initier des projets économiques afin de favoriser la reconversion des exciseuses par l’octroi de micro-crédits, d’assurer la relève en ciblant les jeunes gens et jeunes filles. En outre, le nouveau comité a été élu.

Tous ces projets nécessitent des fonds ou de nouvelles sources de financement. Les partenaires au développement ne seront sûrement pas restés insensibles aux appels des différents comités nationaux. D’ailleurs, nombre d’entre eux d’ailleurs sont subventionnés par les organisations féminines de la Diaspora notamment de l’Allemagne, l’Angleterre, l’Australie, la Belgique, l’Espagne, la Finlande, la France, le Japon, de l’Italie, la Nouvelle Zélande, de la Norvège, des Pays-Bas, de la Suisse, de la Suède, etc.. Tous ces pays avaient envoyé leurs déléguées.

Le Comité Interafricain (CI-AF) a été crée en 1984 à Dakar. C’est la première organisation intercontinentale à avoir inscrit dans son programme la lutte contre « les pratiques traditionnelles néfastes à la santé de la femme et de l’enfant ».

Dès sa création, le CI-AF s’était donné pour mission de contribuer á l’amélioration de la santé des femmes et des enfants en éliminant toutes les pratiques néfastes qui pourraient compromettre leur équilibre physique, psychique et mental. Le comité Interafricain souhaite instaurer une société dans laquelle les femmes Africaines et les enfants puissent jouir pleinement de leurs droits humains, et être libérés des effets nuisibles que causent certaines pratiques ancestrales.

En cette fin du mois d’octobre 2008, le CI- AF a tenu sa 7 ème assemblée au Caire et renouvelé ses instances. La Présidente sortante est Mme Mariame Lamizana ex ministre des Affaires Sociales du Burkina-Faso. Son profond engagement lui a valu d’être élue à l’unanimité. Les premières dames d’Afrique ont consacré leur vie à l’amélioration des conditions de vie des populations, en général, et de celle des femmes, particulier.

Par le biais de leur fondation, elles s’impliquent dans des actions sociales. La signature du protocole de partenariat entre le Comité Interafricain et l’association égyptienne de Mme Suzane Moubarak «Le Conseil National de l’Enfance et de la Maternité» vient renforcer les liens qui unissent ces deux organisations.

La conférence internationale avait pour thème principal :

«Partenariat avec les Médias pour atteindre la tolérance zéro», une problématique qui fera l’objet de discussions intenses durant ces 3 jours.

L’ouverture de cette conférence internationale a eu lieu sous la présidence effective de la Présidente du pays hôte, Mme Suzanne Moubarak et de la Première dame de Guinée, Mme Henriette Conté. Mme Simone Compaoré

Présidente du Burkina-Faso et ambassadrice de bonne volonté comme ses deux autres homologues. Elle a fait parvenir un message de soutien.

Dans son allocution d’ouverture, Mme Moubarak, la première Dame d’Egypte a souhaité la bienvenue aux participants. Elle a félicité tous ceux et celles qui se sont engagés depuis un quart de siècle et ont déployé des efforts pour que la date du 6 février soit retenue par les Nations Unies pour célébrer la Journée de la « Tolérance zéro» á laquelle nous aspirons tous.

Mme Moubarak a conclu en ces termes :

« A l’heure où il existe des mesures légales pour lutter contre une telle violence, nous devons joindre nos efforts afin de dire NON. Cette assemblée ouvre une nouvelle fenêtre afin de décider des actions que nous allons engager pour accélérer le processus d’abolition et vivre dans un monde libéré des mutilations génitales féminines.» En Egypte la prévalence est tombée de 94% à 60% et un village a déclaré officiellement abandonner cette coutume nuisible à la santé des femmes.

La Guinée et les mutilations sexuelles féminines

Mme Henriette Conté lui a emboîté le pas. Elle a résumé de façon succincte la situation dans son pays. Elle a signalé que, depuis 43 ans la Guinée possède une loi qui interdit les mutilations sexuelles féminines.

Cependant, elles perdurent encore jusqu’à présent, même si leur taux de prévalence tend à baisser. Ainsi, des progrès notoires ont été enregistrés puisque Mme Conté a parrainé la cérémonie de dépôt des couteaux d’une centaine d’exciseuses, originaires des villages de Kissidougou, Kouroussa, Dalaba, et Mamou. Ces couteaux sont actuellement conservés au musée national de Conakry en tant que reliques d’une coutume désuète. La Première Dame de Guinée a lancé un véritable cri du cœur en direction des bailleurs de fonds présents dans la salle

«En collaboration avec les Nations Unies nous avons amorcé un important programme mais en dépit de bons résultats, le défi demeure et il faut absolument le relever. C’ est pourquoi je lance un appel à tous les partenaires du développement pour qu’ils apportent leur appui au Comité-Inter-Africain (CI-AF) pour réaliser son agenda. »´

Le Burkina-Faso et les mutilations sexuelles féminines

Dans son message lu par la présidente sortante Mme Lamizana du Burkina-Faso, Mme Simone Compaoré a réaffirmé sa disponibilité, en tant que militante convaincue de la noble mission que le Comité Africain lui a assignée. Elle a défendu le plaidoyer devant les grandes instances internationales et les pays qu’elle a sillonné. Mme Compaoré a mis l’accent sur la lutte transfrontalière des exciseuses qui œuvrent ainsi dans la clandestinité à cause de l’absence de lois des pays voisins et les réparations des conséquences des mutilations. Par le biais de sa fondation, elle participe à la formation de chirurgiens qui se spécialisent dans les techniques de réparations de l’organe génital mutilé.

Son message s’achève sur une promesse ferme :

«Je ne ménagerai aucun effort afin que nous parvenions à l’élimination des mutilations sexuelles et pour cela nous devons continuer à travailler la main dans la main ».

Les 28 pays membres ont présenté leurs rapports d’activité durant les 3 jours pendant lesquels les travaux se sont poursuivis.

Si l’on l’on constate un recul notoire des mutilations, des succès certains et une prise de consciences aigues chez les jeunes aussi bien filles que garçons, les déléguées ont toutes dénoncé le manque de moyens financiers et logistiques pour mener à bien leur tâche. Le manque d’infrastructures, l’éloignement des localités dans certains pays ne facilitent pas le travail. Il n’en demeure pas moins qu’elles toutes souhaitent parvenir à éradiquer les mutilations d’ici 2015. Les plus optimistes avançaient même la date de 2010. Dans les pays où la prévalence est très faible comme au Congo, à peu près 1% à 2% tout porte à croire qu’elles y parviendront. En effet, les mutilations génitales féminines sont une pratique importée par les Africains originaires de l’AFrique de l’ouest, en particulier les Sénégalais et les Maliens. Les mutilations se sont développées au Congo à la suite des mariages mixtes entre Congolaises et ressortissants des pays de la CEDEAO. Il en est de même pour le Nord du Cameroun où les émigrés Centrafricains et Tchadiens ont transposé leurs traditions à savoir l’excision. Cette coutume est apparue avec le flux migratoire au sein des pays d’Afrique centrale. Ces pays se caractérisent par d’autres violences sexuelles comme les mariages forcés.

La dernière journée a été marquée par une déclaration commune des médias qui se sont engagés á donner plus de visibilité à la problématique d’abandon des mutilations.

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Remarques

1. Pierrette Herzberger-Fofana. « Les Mutilations Génitales Féminines. (M.G.F.)» Dossier 25p. www.arts.uwa.edu.au/AFLIT/MGF1.html 10 mai 1999 université de Perth-Australie, et www.afrology.com rubrique société.

2.P.H.F. Waris Dirie. Fleur du désert. Du désert de Somalie au monde des top-models. L’extraordinaire combat d’une femme hors du commun. Paris:Albin Michel 1998. compte-rendu de lecture.http://arts.uwa.edu.au/MotsPluriels/MP1099phfwaris.html 10 mai 1999

3.P.H.F. Waris Dirie. Nomadentochter.Rezension.www.afrikanet.info id=704&Itemid=83

4. P.H.F Fatou Keita. Rebelle compte-rendu de lecture www.afrique-souveraine.de

5.P.H.F. L’Allemagne à l’heure du Mali. Fête de la commémoration de l’indépendance www.afrology.com rubrique presse récente

6.P.H.F. Katoucha Dans ma chair. Autobiographie La Mode et l’excision vues par elle-mêm. Note de lecturewww.grioo.com, www.sudonline.sn www.afrology.com, www.allafrica.com, www.africatime.com www.sunugalsen.sn

6a. ibid. Katoucha ou le combat contre l’excision. Dans ma chair www.lequotidien.sn (15.2.08)

6. ibid. «La Diaspora Noire en Allemagne. Perspectives historiques et sociologiques ».

In:Racisme anti-Noir. Actes de la 1ère Conférence Européenne sur le Racisme anti-noir. Genève 17-18 Mars 2006.Préface de Hans Fässler-7.Contribution de Doudou Diène. Ed. CRAN. Genève. Publication du CRAN 2008. p.68-184

7.ibid.«L’émigration des Femmes Africaines en Europe:le cas de l’Allemagne. »

In:Genre et Politiques néolibérales. Gender and Neo Liberal Policies. Rabat-Maroc 7-8 Avril 2006. Actes du colloque international (éditeurs) AFARD/AAWORD.Rabat-Dakar 2008 p. 223-237.

8. Pierrette Herzberger-Fofana. Littérature Féminine Francophone d’Afrique noire suivie d’un Dictionnaire des Romancières. Paris: Harmattan 2001, 570p.

Lauréate du Grand Prix du Président de la République du Sénégal pour les Sciences Dakar 30.6.2003