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PLAIDOYER CONTRE L'EXCISION

Publié le, 11 juillet 2008 par

En Suisse, selon l’UNICEF, 7.000 femmes seraient concernées par les mutilations génitales féminines (MGF). A Genève, le Conseiller d'Etat, Laurent Moutinot soutient la directrice générale du Bureau des droits humains Mme Fabienne Bugnon et le Service de l’égalité qui cherchent à criminaliser l’excision dans la Loi pénale. Le projet serait en bonne voie. A Zurich et à Genève, des parents ont été condamnés pour avoir fait exciser leurs fillettes. Ce qui fera désormais jurisprudence. Au niveau du Parlement genevois, tous les partis politiques sont pour la pénalisation de l'excision, affirme Mme Von ARX qui soutient la lutte des femmes africaines contre cette pratique d'un autre âge. Le chercheur Abdoulaye Sow de la Mauritanie tient depuis quelques mois des conférences en Suisse. Dans ce cadre, il a donné une formation aux seize médiatrices culturelles des quatre communautés « excisantes » : Somalienne, Soudannaise, Erythréenne, Ethiopienne.

Les Africains n’ont pas le monopole de la barbarie. Les origines de l’excision, qui ne sont pas connues et datées scientifiquement, remonteraient à Abraham, au mariage du roi d’Egypte avec la belle Nefertiti dont on a voulu dominer l’appétit sexuel, et chez les Hal pulaar ( une ethnie présente au Sénégal, au Niger, en Mauritanie) à la métaphore du mythe du poisson « Coumba Kadala». Ce dernier, est un merveilleux poisson qui, à la nage, laisse apparaître son organe génital. Les religions du Livre, n’ont rien à voir avec l’institution de l’excision qui est une pratique très ancienne. Concernant l’islam, il n’y a aucun verset du Coran qui parle de cet acte. Pourtant des arguments fallacieusement religieux sont servis aux femmes par d’ignobles ignorants, qui ont une néfaste influence sur leur communauté : « Une femme non excisée, sa prière n’est pas exaucée». Ce qui est loin de ce qu'enseigne le prophète Muhammad qui a déclaré aux musulmans : « Soyez agréables avec vos femmes. Faites leur plaisir ». Pour sa part, son compagnon Ali Abi Taleb, aurait dit à un homme : « Va, fils d’exciseuse ». Ce qui pourrait au moins renseigner sur l’existence de la pratique, chez cet interlocuteur d’Ali. Mais la réponse que lui a servi, celui qu’on appelle le « Sabre de l’islam», est manifestement une manière claire de, sinon condamner, du moins dévaloriser l’excision. Pratique-t-on l’excision à la Mecque ? Non ! En Indonésie, le plus grand pays musulman au monde, l’excision est inconnue. C’est ce qui fait dire à Abdoulaye Sow, invité récemment par le Service de promotion de l’égalité du Canton de Genève qui souhaite aussi une criminalisation de l’excision en Mauritanie et dans la Loi pénale suisse : « Je ne tolérerai pas l’hypocrisie des hommes qui se battent pour freiner l’émancipation des femmes».
En réalité comment parler d’orthodoxie culturelle dans un monde en perpétuel mouvement ? L’être humain n’est-il pas souvent confronté à un environnement qui véhicule d’autres valeurs ? En Afrique, certains hommes détruisent la gent féminine en assénant à l’endroit d’une femme non excisée : « Le lait de sa maman n’est pas sucré». Refuser qu’on maintienne les femmes dans l’obscurantisme est aujourd’hui un défi pour tout le monde. Se baser sur l’universalité des Droits humains, tout en évitant des jugements hâtifs sur les sociétés africaines, pose le préalable du dialogue culturel. En effet, il apparaît que la parole permet de défricher l’épaisse forêt qui sépare les gens.
Déconstruire l’idée qui entoure l’excision n’est pas uniquement une volonté de libérer les femmes en leur disant : « Votre corps vous appartient. Votre mari est votre compagnon pour la vie.». Dire non à l’excision, c’est refuser le brouillage des repères sous une fausse plaidoirie basée sur les arguments de l’historicité et du particularisme culturel.
Pour redessiner les images de l’Afrique et faire fondre les préjugés sur le Continent noir, le recours à l’imaginaire pourrait permettre de nous rapprocher avec le reste du monde. Dans ce sens, les écrivains africains, communicateurs traditionnels, les journalistes doivent témoigner. Il est clair que parler des MGF n’est pas la même chose que de chercher à faire plaisir à son lectorat ni à son audience ni même de distribuer des vivres. La combinaison des efforts intellectuel, médical et politique, est nécessaire. Les hommes politiques ont un impérieux devoir envers les populations. D’abord leur assurer la vie, la santé et l’éducation pour faire reculer les barrières de l’ignorance.

Par El Hadji Gorgui Wade NDOYE,