Compte Utilisateur

Audios



Souscription

MERCI

Le groupe

Directeur de publication
· Elh Gorgui W NDOYE

Rédacteur en chef
· Elh Gorgui W NDOYE

Comité de Rédaction
· El hadji DIOUF
· Papa Djadji Guèye ·

Responsable Informatique
· Alassane DIOP

Responsable Gestion
· Cécile QUAN

Webmaster
· REDACTION

Contact

Adresse
   Salle de Presse
   N0 1 Box 35
   8, Avenue de la
   Paix Palais des Nations Unies
   1211- Genève 10 Genève Suisse.
Téléphones

   +41 22 917 37 89
   +41 76 446 86 04

Service

Publicités, Abonnements et Souscriptions

Téléphone
· Suisse:
   +41(22)917 37-89
   +41(76)446-86-04

Ou envoyez un courriel à Info@ContinentPremier.com

Changements climatiques : Il existe des outils !

Publié le, 11 octobre 2007 par

Par Chaim Nisism, ingénieur EPF, www.noe21.org

Les scientifiques nous préviennent que les pays industrialisés devront réduire leurs émissions de CO2 d’un facteur 4 d’ici 2050. Leurs scénarios nous montrent que c’est avec ces valeurs – là (450ppm de CO2 dans l’air) que nous maximiserons nos chances de survie en temps que civilisation. Pendant ce temps (d’ici à 2050) les pays en développement vont continuer à se développer à toute vitesse, mais leurs émissions, elles, seront fortement réduites, par rapport au scénario de référence, le scénario– catastrophe, appelé aussi business as usual. Elles vont augmenter bien sûr mais seulement d’un facteur 2, ce qui nous permettra de nous retrouver tous, en tant qu’habitants de cette planète, avec des émissions d’une tonne par an. Les habitants de la Suisse vont devoir réduire leurs émissions d’un facteur 6, les américains d’un facteur 20.

Le protocole de Kyoto a vu la mise sur pieds des instruments du marché. On peut les voir de diverses manières, on peut les voir aussi comme des instruments de financement. Des milliards de dollars vont être investis chaque année, pour réduire nos pollutions. Nous allons construire des éoliennes, des capteurs solaires, l’effort industriel sera à la mesure de ce qu’a été le projet Manhattan, pendant la guerre : 100 milliards de dollars pour construire des tanks, une bombe atomique, des bombardiers….

Le monde de demain va donc construire des éoliennes par milliers. Une partie de ces éoliennes vont bénéficier de deux mécanismes de financement importants, les ETS (emission trading scheme) et les CDM (clean development mechanism). Je voudrais vous les décrire brièvement, et vous dire ensuite en quoi ces deux instruments sont aujourd’hui en péril. Et ce qu’il faudrait faire pour les sauver.

Au départ, il y a deux ans, Les ETS et les CDM avaient mauvaise presse, certaines associations écologistes ne les aimaient pas, elles disaient que c’étaient des permis de polluer, un peu comme le trafic des indulgences, elles disaient qu’investir dans ces certificats c’est juste s’acheter un droit de polluer d’avantage en se donnant bonne conscience.

Heureusement, ces instruments sont aussi autre chose :

Ces deux instruments du marché ont été proposés par les USA lors des premières discussions sur le protocole de Kyoto. Revenons brièvement sur ces mécanismes. Imaginez que vous êtes une cimenterie ou une aciérie dans la Ruhr. Une des 12000 entreprises les plus polluantes d’Europe. Vous recevez un quota d’émissions, dégressif chaque année, un quota que vous ne pouvez pas dépasser. Imaginez maintenant que les trois premières années, vos quotas ont été faciles à atteindre, en utilisant de meilleurs camions par exemple, ou en brûlant des déchets au lieu du fuel. Mais la 4e année vous n’y êtes pas arrivés. Vous allez devoir payer une forte amende, (100 euros la tonne) ou alors vous pouvez acheter les droits qui vous manquent, au prix du marché. Si vous les achetez en Europe, il s’agit du système ETS. Si vous les achetez dans le tiers – monde, là ou ils sont moins chers, vous allez dans le système des CDM .

Le système fonctionne si le marché est bien régulé. Il faut une autorité de régulation forte, qui impose des plafonds dégressifs assez raides, une décroissance de 3% par an par exemple. Il faut serrer la vis aux industriels, pour qu’ils doivent investir beaucoup d’argent dans l’achat de certificats rares et donc chers, pour que tous ces milliards servent à financer des éoliennes et des biodigesteurs dans le tiers monde. Sans argent, pas de biodigesteurs, et nous sommes fichus.

Pour que le système fonctionne il faut une autorité de surveillance forte disais-je.

En Europe l’autorité la plus forte, et la moins sensible aux pleurnicheries des industriels, à leurs menaces de délocalisation, est la Commission Européenne. Autorité non élue, plus sensible à l’intérêt général qu’aux intérêts souvent divergents des Etats Membres.

La Commission fait son boulot du mieux qu’elle peut, bien sûr parfois le bateau tangue, les Etats membres protestent, certains lui intentent même parfois des procès (à la commission), mais en gros le bateau avance, les quotas s’abaissent et il y a de l’argent au niveau international pour économiser de l’énergie.

Mais voilà qu’un nouveau danger est survenu sur la route du bateau climatique planétaire :

Le protocole de Kyoto avait fixé une limite, savant compromis entre les revendication des écologistes, et celles des gouvernements : Quand vous achetiez ces quotas qui vous manquent à la fin de l’année, vous ne pouviez pas acheter plus de 50% des droits qui vous manquent à l’étranger. On appelle ça le principe de supplémentarité. Les écologistes ont montré que nous devons faire des efforts ici aussi, dans le monde développé, sinon les calculs mondiaux montrent qu’il est possible d’augmenter dans le monde développé, d’augmenter également nos émissions dans le monde en développement, et de comptabiliser ensuite ces hausses moins fortes comme des baisses, perdant ainsi la planète en réalité, alors que comptablement les calculs montraient qu’on était en train de la sauver. Si cette limite des 50% n’était pas respectée, il s’agirait alors réellement de trafic des indulgences, on ne résoudrait pas le problème en termes de CO2 total émis.

Or la commission semble bien avoir cédé, sur cette question importante de la limite des moins de 50% des projets CDM

L’article ci dessous en parle plus en détails, il propose aussi des pistes de solutions.

http://assets.panda.org/downloads/emission_impossible__final_.pdf

L’association noé21, compte mettre sur pied un fonds d’investissements, qui n’investirait que dans les projets CDM Gold Standard, les meilleurs.