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Par Edouard Pépin Taguedong, MBA spé Finance
Calgary, Canada

Email : Edtap235@gmail.com

L'ex-ministre de l'économie et des finances français Dominique Strauss-Kahn est nommé à la tête du FMI. L'Afrique a t-elle quelque chose à attendre de cette nomination ?

Après le grand oral des deux candidats au poste de directeur général du FMI le tchèque M. Tosovsky soutenu par la Russie et le Français Dominique Strauss Kahn candidat de l'union Européenne, L'élection de ce dernier n'est plus qu'une question de formalités. Comme lors de l'élection de son prédécesseur, les pays émergents et ceux en voie de développement fondent de nombreux espoirs sur la personne de Strauss Kahn. Que peut donc espérer l'Afrique de l'élection de cet autre Français à la tête de cette institution?


Rappel

Le fonds Monétaire International a été créé par 44 nations [1] à la conférence de Breton Woods en 1944 avec pour objectif de contribuer à la stabilisation de l'économie mondiale après la deuxième guerre mondiale. Sa charte lui assignait pour mission la promotion d'une croissance stable, du plein emploi par l'offre aux économies en crise des prêts sans conditions. L'établissement des mécanismes de stabilisation des taux de changes et des échanges monétaires.

Le FMI conduit une politique économique dite libérale accordant des prêts avec des conditionnalités basées sur la politique monétaire et fiscale. Sa politique est focalisée sur la lutte contre l'inflation et le déficit de la balance des paiements. Cette politique de court terme a pour défaut de privilégier les indicateurs de performance quantitatifs aux indicateurs qualitatifs.

Des espoirs déçus?

Lors de l'élection de Rodrigo Rato en juin 2004, les pays de l'Amérique Latine voyaient en celui-ci quelqu'un qui pouvait mieux comprendre leurs difficultés économiques et y apporter par conséquent des solutions adaptées vu les liens qui ont toujours existés entre ces pays et l'Espagne et vu surtout le rôle déterminant qu'avait joué monsieur Rodrigo Rato alors ministre des finances de l'Espagne durant la crise financière en Argentine en 2001 [2]. Les pays Africains quand à eux voyaient en Rato quelqu'un qui pouvait enfin leur proposer un véritable agenda de développement car ayant été l'un des artisans du développement économique de l'Espagne.

Trois ans après sa prise de fonction, il est regrettable de constater que tous les espoirs ont été déçus. Aucun plan de développement viable n'a été proposé pour l'Afrique. L'économie des pays d'Amérique Latine ne s'est guerre améliorée du moins pas grâce aux politiques imposées par le FMI. On remarque plutôt que les pays [3] ayant soldés leur compte avec cette institution ont vu leur situation économique s'améliorée. Malgré la volonté affichée lors de son élection monsieur Rato n'a pas pu changer le mode de désignation des administrateurs encore moins la gouvernance de cette institution.

Monsieur Rato reconnu comme un fervent défenseur du processus d'anticipation dans la gestion des crises ambitionnait a juste titre de faire évoluer le système de veille du FMI pour mieux anticiper les crises économiques. Après n'avoir pas pu reformer cette institution comme promis peut-on interpréter sa démission à mi-mandat comme une anticipation de l'aggravation de la crise multiforme que connaît le FMI. Crise de représentativité, création prochaine par les pays d'Amérique Latine de la Banque du Sud et d'un fonds monétaire de stabilisation pour se passer des services du FMI, nombreuses interférences politiques qui compliquent son action et sape le morale des cadres. Baisse nette de son encours de prêts.

Que peut espérer l'Afrique de l'élection de Strauss Kahn?

Les grandes lignes de la vision de Strauss Kahn [4] pour le FMI sont pratiquement les mêmes que celles qu'avait Rodrigo Rato lors de son élection il y a environ 3 ans à savoir :

• Mise en place d'un système efficace de prévention des crises financières mondiales.
• Adaptation des programmes économiques à la situation de chaque pays
• Introduction de plus de diversité dans son personnel
• La refonte du système des quotes-parts
• Financement à long terme du Fonds
• Amélioration du système de prise de décision

On sait que les États-Unis se sont opposés à la légère modification du système des quotes-parts et à la vente d'une partie des réserves en or du fonds pour son financement proposé par monsieur Rato et que les autres réformes annoncées n'ont pas connu le succès espéré. On est alors en droit de se demander quels moyens utilisera Strauss Kahn pour réussir la reforme qu'il promet? Pour réussir ou son prédécesseur a échoué.

Le fonds connaît une baisse nette de son encours de prêts du aux remboursements anticipés des dettes de certains pays et à la rupture de toute relation avec d'autres [5] . Celui-ci se doit de trouver impérativement de nouvelles sources pour assurer ses besoins de financement à long terme. Des besoins qui pourront atteindre pourront atteindre 245 millions de DTS en 2010 [6]. Pour pouvoir combler ses besoins de financement, plusieurs possibilités sont envisageables parmi lesquelles :
• L'augmentation de ses taux de charge : Ce qui contribuera à alourdir le service de la dette des pays pauvres et déjà très endettés comme ça.
• L'utilisation de ses réserves pour financer son fonctionnement : Ce qui est tout simplement suicidaire pour le fonds car les réserves finiront par s'épuiser.
• La Facturation de l'assistance technique : Qui aura pour effet de consommer la grande partie des crédits accordés aux différents pays.

• La vente d'une une part du stock d'or du FMI et l'investissement des revenus de cette vente afin d'utiliser les intérêts pour financer les besoins du fonds. Comme nous l'avons dit plus haut, cette solution qui semble la plus raisonnable a été catégoriquement rejetée par les États-Unis.

L'Afrique futur marché cible

D'où viendra l'argent pour financer les activités du fonds et assurer son fonctionnement? Sans doute de ce qui lui restera comme clients; qui seront majoritairement des pays d'Afrique car après la création de la Banque du Sud et du fonds monétaire de stabilisation par les pays d'Amérique Latine, ceux-ci n'auront plus besoin de faire appel au FMI pour leur besoin de financement et encore moins à sa partenaire qui est la Banque Mondiale.

L'Afrique, on ne cessera jamais de le dire doit pouvoir compter sur elle-même pour résoudre ses problèmes. Les nombreux problèmes auxquels fait face le continent Africain sont d'ordre stratégique et aucun pays ou organisation internationale ne pourra apporter une solution efficace à ceux-ci. Le continent Africain ne doit rien attendre de cette institution financière car pour contribuer à la stabilisation de l'économie mondiale, elle finance surtout des états ou des (entreprises) qui ont atteint un minimum de développement et d'organisation lui offrant des garanties de remboursements.

Elle a en outre montré depuis plus de 25 ans déjà son incapacité à proposer des solutions efficaces pour l'organisation des systèmes de santé, de lutte contre la pollution, de protection sociale… Elle ne comprend rien du fonctionnement des sociétés Africaines pour pouvoir prendre en compte dans les stratégies de développement qu'elle impose à l'Afrique les attentes de ses populations, et ses besoins réels en matière de développement. Tous les programmes et initiatives dans lesquelles elle engage l'Afrique ont un seul objectif: s'assurer que les pays Africains seront aptes à rembourser les prêts qu'elle leur consent.

Notes

1) Le FMI compte actuellement 185 pays membres
2) En tant que ministre des finances de l'Espagne il a apporte la garantie a un prêt du FMI a l'argentine en défaut de paiement en 2001.
3) Argentine, Brésil, Mexique, Uruguay, Venezuela, mais aussi Thaïlande, Indonésie, Corée du Sud en Asie.
4) Voir www.dsk-fmi.net
5) Argentine, Brésil, Mexique, Uruguay, Venezuela, mais aussi Thaïlande, Indonésie, Corée du Sud, Russie, Nigeria, Algérie…
6) Pour plus d'informations voir le rapport Crockett-2007

SOURCE : IACD http://www.iacd-news.org/pageID_4390900.html