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Par Pathé MBODJE, Journaliste, sociologue

DAKAR - Malgré les mises en garde et le refus poli de ses amis du vieux continent, dont le président Wade du Sénégal, Nicolas Sarkozy de France, en homme pressé, veut réinventer la roue : après l’Union européenne et ses résultats mitigés, il a foncé avec la conférence de Paris sur le Darfour, en attendant peut-être le sommet sur le Soudan rejeté par Khartoum. Paris voudrait-il faire l’Afrique sans les Africains ?

Entre l’appel à la diplomatie de Nicolas Sarkozy et les menaces de sanction des Etats-Unis, la rencontre de Paris du 25 juin 2007 sur le Darfour, entamée dans la suspicion des Africains, s’est terminée dans l’angélisme rose-bonbon des bâtisseurs de cathédrale, dans la même foulée et avec les mêmes sentiments et conclusions que le sommet de l’Europe, 72 heures plus tôt.

Les représentants des grandes puissances, dont la Chine, les Etats-Unis, la France, et d'organisations internationales ont se sont rencontrés le 25 juin à Paris pour  une conférence destinée à unir leurs efforts en faveur du Darfour, ravagé par la guerre civile. Cette compassion tardive part d’un bon principe ; malheureusement, elle oublie curieusement les autres parties de cette corne de l’Afrique : l’Ogaden est en guerre depuis plus de 40 ans et tout le monde feint d’ignorer le drame de ce pays et de ses réfugiés éparpillés au gré du vent, sans mémoire individuelle et collective ; la famine frappe l’Ethiopie depuis le début des années 70. Elle a causé la mort de l’Empereur Haïlé Sélassié, Roi des rois, favorisé la montée des périls avec l’arrivée du Négus rouge et le pogrom du peuple éthiopien obligé de se séparer de son voisin érythréen avec lequel il est perpétuellement en conflit, autour de la frontière ; le départ respectif de Gaffar el Nimeiry et du président Siad Barré, au début des années 90, avait accentué la déconfiture de cette partie de l’Afrique livrée aux seigneurs de guerre puissamment armés par les Etats-Unis pour semer la zizanie dans cette route du pétrole arabe qu’il fallait coûte que coûte maîtriser, etc.

La découverte de l’or noir tchadien et somalien et une prétendue lutte contre le terrorisme, après le 11 septembre 2001 et les attentats de Nairobi, avaient nécessité une remise en ordre de ces territoires difficilement contrôlables, d’autant que, malgré la chute du Mur en 89, une nouvelle puissance, la Chine, semblait remettre à l’honneur une nouvelle forme de guerre froide dans sa recherche effrénée des matières premières africaines.

L’Afrique absente de la rencontre de Paris (Union africaine et  l'Afrique du sud principalement), des pressions diplomatiques ont amené le Soudan à accepter, le 12 juin dernier, de remplacer l'actuelle force africaine au Darfour, de 7.000 hommes mal équipés, par une force hybride (Union africaine-ONU), de plus de 20.000 soldats et policiers ; mais que vaut cette parole de el Bachir ?
D’autant qu’il continue de tout nier : certaines sources avancent que 200.000 personnes sont mortes depuis février 2003 au Darfour selon l'ONU et plus de 2,1 millions d'autres ont été déplacées, la pire crise humanitaire au monde à l'heure actuelle. Ces chiffres sont contestés par Khartoum.

 A New York, le 20 septembre 2006 comme quelques jours plus tôt à Dakar, au Sénégal, lors d’une escale en route pour le sommet des Non-Alignés de La Havane et enfin lors de la 61ème session de l'Onu de septembre 2006, le président soudanais a été catégorique : pas d'occupation du Soudan par les Etats-Unis, par le truchement de l'Onu ; sept chefs d'Etat africains, au nom du  Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, se sont enfermés avec quelques membres de la "communauté internationale" pour trouver un ultime arrangement à l'envoi de casques bleus au Soudan, conformément à la résolution 1706 du 31 août 2006 de  l’organisme international, en remplacement des soldats de l'Ua sans moyens matériels pour assurer la paix au Darfour. Le "No" de El Bachir résonne encore entre les murs de l'Organisation des Nations-Unies (Onu) et aux oreilles de Jean-Karim Fall de Radio France international (Rfi)  tellement il a été tonitruant.

A Paris même, le 11 juin 2007, le président Abdoulaye Wade avait invité son homologue français à plus de patience dans ce dossier, après le jet de Khartoum de la conférence prévue par la France sur le Soudan.

La fermeté de l’Afrique dans la moralisation de ses relations avec l’Occident est née avec ce que les perspectivistes ont semblé déceler comme « érosion de la dépendance » en 2003 (Mme Constance Freeman : "L'érosion de la Dépendance", in "Croissance et Développement en Afrique", en octobre 2003, (Université de Georgetown) : l'échec des assises de l'Organisation mondiale du Commerce (Omc) de Cancun en septembre 2003, la mise en avant du Nouveau partenariat pour le Développement en Afrique (Nepad), le Kenya post-Arap Moi de décembre 2002 avec cette transition insoupçonnée il n'y a guère semblaient des indices assez significatifs pour trouver là des signes d'une nouvelle volonté de maturité politique des peuples anciennement sous domination. Le soutien de l’Afrique du Sud à l’ivoirité ante 3 mars 2007 et l’absence remarquée de l’Afrique à la rencontre de Paris du 25 juin dernier dénotent une nouvelle forme d'organisation de l'espace social en Afrique, en particulier.

La même remarque vaut également pour l’espace européen : le miracle du 23 juin a donné un résultat mitigé avec l’accord obtenu au forceps : Angela Markel et le président français auraient tort de penser en avoir fini avec 15 années de doute sur l’avenir de l’union.